Longtemps réduit à l’état de céréale marginale à cause de la petitesse de ces grains, le fonio connaît un regain d’intérêt ces dernières années en raison des qualités gustatives et nutritionnelles que lui reconnaissent les consommateurs. Il est réputé pour être plus riche en fer, en magnésium, en zinc et en manganèse que les autres céréales.
Il est également significativement plus riche en thiamine (vit B1), en riboflavine (vit B2), en calcium et en phosphore. Il contient deux fois plus d’acides aminés que les autres céréales. Sans gluten, le fonio est très digeste et rassasiant.
L’amélioration de la qualité du fonio à travers un meilleur dessablage justifie une demande de plus en plus croissante de la part des consommateurs. Toutefois, cette filière est confrontée à de nombreuses contraintes, entre autres : la faible mécanisation rendant les travaux pénibles (cas du désherbage manuel), la lutte contre les ravageurs, la non maîtrise des itinéraires techniques de production et des opérations post récolte. Ces contraintes expliquent la petitesse des exploitations et les faibles volumes de production. Un plan d’action d’investissement quinquennal de la filière fonio est élaboré. Il est évalué à 05 milliards de francs CFA. L’objectif général est de doubler la production actuelle pour atteindre au moins 10 000 tonnes de fonio paddy de qualité afin de satisfaire à la fois la consommation locale et la demande extérieure d’ici 2028. Spécifiquement, il s’agit de : améliorer les capacités de production ; renforcer les capacités des entreprises de transformation ; dynamiser la commercialisation du fonio sur le plan national et international.
Selon la Direction des statistiques agricoles, de l’information et de la documentation (DSID), la production du fonio pour la campagne agricole 2022-2023 est estimée à 4 471 tonnes pour une superficie de 5 200 hectares. Le fonio se cultive dans trois (03) régions (Plateaux, Kara, Savanes). Les zones de production du fonio sont essentiellement les préfectures d’Akébou, d’Amou et de Wawa dans la région des Plateaux ; les préfectures de Doufelgou, de la Kéran, de Dankpen, de la Kozah et de Bassar dans la région de la Kara et la préfecture de l’Oti sud dans la région des Savanes. (Rapport bilan DSID, 2022).
Les défis et enjeux de la filière fonio du Togo sont : – la croissance de la demande au niveau national et international et la capacité de l’offre limitée en termes de satisfaction des critères de qualité, de quantité et de prix ; – la démarche qualité à établir et à mettre en œuvre par rapport au développement des circuits modernes d’exportation : amélioration de la qualité intrinsèque des produits et présentation en emballages adéquats, conformité des produits ; – l’adaptation de l’environnement des affaires : dynamique marketing, innovations technologiques, adoption de normes de qualité, planification d’affaires ; – les besoins de sources de financements adaptés (investissements et fonds de roulement) ; – la recherche et le développement : financement des nouveaux procédés améliorés et des cycles d’innovations (équipements de production, transformation, conception de gammes de produits) ; – l’amélioration des chaînes d’approvisionnement en matières premières (coordination des relations entre producteurs et transformateurs) ; – la sécurisation des entreprises existantes : approvisionnement, financement, débouchés de marché, partenariat entre les acteurs ; – la capacité des PME à s’organiser autour d’une vision commune «la promotion du fonio» : – la formalisation de l’interprofession ; – le contrôle des exportations du paddy et l’encouragement de l’exportation des produits finis.