La mise en place de la politique agricole du Togo (2016-2030) assortie d’un programme national d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN 2017-2026) a permis une réorganisation du paysage agricole à travers la promotion des chaînes de valeur des filières porteuses ainsi qu’une mise en œuvre des instruments nécessitant un environnement institutionnel adapté.
La filière de l’anacarde est l’une des filières phares à haute valeur ajoutée dont la promotion contribue à l’accroissement durable des revenus des acteurs ainsi qu’à l’augmentation du produit national brut (PNB).
Au ministère de l’agriculture, on évoque sa forte capacité à contribuer à la création d’emplois et de revenus ; sa contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et sa grande opportunité pour l’exportation. Commercialisé sous plusieurs formes, dont la noix brute, l’amande blanche, amande torréfiée, la pomme etc… et ses produits dérivés, c’est l’un des plus important produit de rente d’exportation du Togo.
Une faible production
Selon les chiffres de la direction des statistiques agricoles (DSID), en 2014, l’effectif des producteurs d’anacarde au Togo était de 18 262 sur une superficie de 18 527,45 ha avec une production de 6268 tonnes. En 2022, le nombre de producteurs a progressé pour se situer à environ 31 561 personnes, soit 24% de femmes (CIFAT).
L’anacarde se produit dans quatre (04) régions du Togo (Plateaux, Centrale, Kara et Savanes). La production reste cependant très concentrée dans la région centrale et la partie Est de la région des plateaux. Ces deux (02) régions totalisent à elles seules 89% de la production (DSID, 2014), avec des rendements moyens variant entre 227 kg/ha à 428 kg/ha selon les régions. Ceci traduit non seulement l’existence de très nombreuses petites exploitations, mais aussi la faiblesse des rendements obtenus étant donné que, le potentiel des variétés utilisées se situe autour de 1500kg/ha. Le matériel local utilisé donne un rendement moyen de 390 kg/ha (DSID, 2014).
Les raisons de cette faible production sont inhérentes aux terres peu exploitées, au faible niveau de formation des producteurs ; aux difficultés d’accès aux facteurs de productions (terres, équipements, pesticides, etc.) ; à la faible maîtrise des méthodes de contrôle des ravageurs et maladies et au manque d’aires de séchage appropriées des noix. On évoque aussi, l’éloignement des pépinières des exploitations ; la faible utilisation des bonnes pratiques ; la faible disponibilité de matériel végétal amélioré, la faible structuration ; la faible collaboration avec certains partenaires ; le manque de magasins de stockage et la faible mécanisation de la production.
A ces difficultés, il faut ajouter l’indisponibilité de la main d’œuvre, le vieillissement des plantations ; les aléas climatiques, les feux de brousse anarchique ; la pression accrue des ravageurs insectes.
Investir dans la filière
En collaboration avec les acteurs de la filière anacarde, un plan d’action d’investissement a été initiée et vise à relancer la promotion et le développement de la filière en vue de répondre aux faiblesses et menaces liées aux différents maillons pour permettre un accroissement des revenus des acteurs. Ce Plan nécessite un investissement total de 23,9 Milliards FCFA dont 8,6 Milliards FCFA pour l’Etat et 15,3 Milliards FCFA pour le Conseil interprofessionnel de la filière anacarde du Togo (CIFAT) sur la période 2014-2018.
Pour permettre que la filière anacarde continue par jouer son rôle de moteur de développement de l’économie, les actions doivent être menées pour soutenir les acteurs de la filière.
L’objectif global du plan, est de contribuer au développement de la filière anacarde au Togo à travers l’amélioration de la production, le développement et la valorisation des produits d’anacarde pour un accroissement des revenus des acteurs des différents maillons de la filière. Plus spécifiquement il s’agira de : Augmenter la production nationale ; Améliorer la qualité des produits de l’anacardier ; Valoriser les produits et sous-produits de l’anacardier ; Améliorer la gouvernance de la filière anacarde ; Faciliter le financement de la filière anacarde. ” Pour atteindre les objectifs ci-dessus indiqués, la mise en œuvre de la stratégie s’appuiera sur trois (03) principaux axes stratégiques. Il s’agit de : Axe 1 : Amélioration de la production des noix de cajou ; Axe 2 : Développement et valorisation des produits et sous-produits de l’anacarde et Axe 3 : Facilitation de la gouvernance et le financement de la filière anacarde “, fait-on savoir au ministère de l’Agriculture.
Pour une réussite de ce plan d’action d’investissement, il est requis la collaboration entre les différents acteurs des chaînes de valeur de la filière pour la mobilisation des ressources internes ; la meilleure répartition des ressources mobilisées pour appuyer le fonctionnement interne de chaque maillon ; le soutien de l’État et des PTF à travers la mobilisation des ressources au profit de la filière ; le renforcement des capacités des différents services techniques devant intervenir dans les différentes activités (recherche, vulgarisation, appui-conseil, suivi et gouvernance).