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27 juillet 2024
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Me Bertin AMEGAH-ATSYON :  ” Le temps a fait son œuvre et on peut espérer l’avenir très radieux en matière des droits de l’homme au Togo “

MEDIUM : Bonjour Me Bertin AMEGAH-ATSYON, ça fait belle lurette on n’a plus entendu parler de votre organisation Nouveaux Droits de l’Homme (NDH)

Maitre Bertin K. AMEGAH-ATSYON : Vous avez raison en parlant d’une sorte d’inertie de NDH-TOGO. Mais rassurez-vous que NDH-TOGO vit et travaille sur des dossiers de défense de protection et de promotion des droits de l’homme. Peut-être, nous ne le faisons pas avec trompêté ni tambour battant. La défense des droits de l’Homme est une chose très et trop sérieuse que l’on doit faire sans populisme, démagogie pour se faire remarquer. Telle est la posture qu’adopte notre organisation depuis sa création.

 

Quelle lecture faites-vous de la situation des droits de l’homme au Togo ?

Si on nous demande de peindre le tableau des droits de l’homme au Togo, d’emblée la couleur ne sera jamais quasiment noir ni blanche. Elle sera multicolore au regard des compartiments dans lesquels nous nous sommes orientés. Lorsque nous prenons les droits civils et politiques, les choses ont évolué positivement.

Plus d’arrestations arbitraires, amélioration des conditions carcérales, avec le désengorgement des prisons, suite aux différentes mesures de grâce présidentielles. Des enquêtes menées en toute discrétion dans nos juridictions révèlent une évolution dans le comportement ainsi que l’application de la loi en toute impartialité. Bref le temps a fait son œuvre et on peut espérer l’avenir très radieux en matière des droits de l’homme au Togo.

Mais je voudrais profiter pour relever une situation regrettable, s’agissant de la liberté d’expression. C’est le phénomène des réseaux sociaux, plus précisément ce que l’on appelle ” réseau Tik Tok”. Je pense que les autorités togolaises doivent rapidement réguler ou prendre des mesures idoines et urgentes pour éviter le libertinage à outrance.

 

Maître, à vous entendre parler, on dirait que vous préconisez une restriction de la liberté d’expression, ce qui est grave pour un défenseur des droits de l’homme…

Eclat de rire !!! Vous avez trop tôt raison d’avoir tort. La liberté d’expression est une liberté fondamentale obtenue au prix d’énormes sacrifices par le peuple togolais. Je faisais partie de cette génération de jeunes qui ont concouru à l’avènement de ce pilier fondamental de la démocratie et de l’Etat de droit qu’est la liberté d’expression et de presse. En fait selon moi, certes la liberté doit être considérée comme sacrée.

Mais elle doit avoir des limites, s’agissant de son exercice et de sa jouissance, et tout cela dans le respect de la dignité humaine et des textes la régissant. Quelle société voulons-nous, si au nom de la liberté, des jeunes s’appelant ” influenceurs “, se mettent à injurier, à tenir des propos désobligeants, destructeurs de l’honneur et de la personnalité des citoyens ? Quel héritage allons-nous laisser à nos enfants si on laisse passer la publication des images identiques à celles de la pornographie ?

Au nom de quelle liberté l’on doit laisser des matraquages et lynchages médiatiques, basés souvent sur le mensonge, la manipulation des consciences, des atteintes à l’honneur, des appels à la violence et à la haine ? Il faut mettre fin à ce désordre aux conséquences imprévisibles S’agissant des droits sociaux économiques et culturels, je souhaite une prochaine occasion pour en débattre, sérieusement et amplement.

 

Quels sont les dossiers brûlants qui sont sur la table de votre organisation à l’heure actuelle ?

Tout ce qui concerne la violation des droits de l’homme nous interpelle. Autant il n’y a pas de petites violations, autant on ne pourra parler de dossiers brûlants.

Toutefois il y a le dossier de deux frères qui nous tient vraiment à cœur. Ces jeunes organisaient des foires tant sur le plan national qu’international, par le truchement de leur groupe appelé AS Communication et Evénementiel.

Aujourd’hui ils font l’objet de traques et nous nous battons pour leur sécurité. Je sais que vous allez me demander leur identité. Sans aller dans les détails et pour éviter de réveiller les vieux démons de la persécution, retenez juste qu’il s’agit de AKAKPO Akovi A. et AKAKPO Olivier.

 

Maitre, votre mot de fin

J’ai parlé de violation des droits de l’homme, sans parler des protecteurs de ces droits. Je voudrais donc en guise de conclusion, rendre un hommage mérité au ministère des droits de l’homme, à la Commission Nationale des Droits de l’Homme, aux Organisations de défense des droits de l’homme, pour leur partition dans cette quête de respect des droits humains. Comme le disait si bien le père Joseph Wresinski : “Là où les Etres humains sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré “.

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