Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), vient de consacrer trois jours de réflexion sur les réparations mémorielles, l’un des volets de la justice transitionnelle recommandée par la Commission justice vérité et réconciliation (CVJR). Les experts et acteurs de divers horizons ont réfléchi sur les approches nécessaires pour aborder les blessures du passé au Togo et avancer vers une réconciliation durable.
Ce travail de mémoire s’inscrivant dans les pratiques consacrées par la justice transitionnelle, un processus qui se veut inclusif et participatif, le HCRRUN a jugé utile, l’organisation d’une rencontre nationale d’échanges et de renforcement des capacités sur la problématique des réparations mémorielles. Ces échanges ont un caractère essentiellement pédagogique et permettent d’abord de mener des réflexions globales sur les réparations mémorielles dans les Etats sortant de crises.
Pour Awa Nana-Daboya, présidente du HCRRUN, il s’agit d’une « question sensible et délicate » nécessitant une vision partagée pour construire un avenir plus équitable. Parmi les propositions évoquées figurent la rebaptisation de rues et places publiques en hommage aux victimes, l’érection de monuments et la commémoration des événements marquants de l’histoire togolaise.
Une grande rencontre à laquelle se sont associés les professeurs d’universités du Togo. Lors de son exposé inaugural, le Professeur Essohanam Batchana, enseignant à l’Université de Lomé, a souligné que le devoir de mémoire constitue un « rempart contre le retour à la violence ». Les participants ont examiné notamment les défis juridiques et sociaux liés à la mise en œuvre de ces réparations et défini les rôles des différents acteurs impliqués.
Le HCRRUN espère dégager des stratégies concrètes pour favoriser une mémoire collective apaisée. Ce volet mémoriel, pierre angulaire de la justice réparatrice, aspire à transformer les souvenirs douloureux en outils de cohésion nationale.
Dodo ABALO