Pour avoir tué d’une douzaine de coups de couteau son bébé de six mois, dame Aline Medebu a été condamnée à une peine très sévère de vingt ans de prison ferme et au versement d’une amende symbolique pour dommages et intérêts. Elle a aussi été condamnée en dépens.
Ce verdict de la cour d’Assises tombé jeudi soir s’est inscrit dans la logique prescrite par la réquisition du procureur général qui avait en plus, requis un suivi socio-judiciaire de cinq ans, avec obligation de soin. Malgré l’argumentaire de la défense, la cour n’a pas souhaité être clémente. Elle a justifié le “droit ” par rapport à la gravité des faits globalement reconnus par l’inculpée et réalisés le jour de la célébration du Saint Valentin.
Les larmes aux yeux, dame Medebu a imploré l’indulgence de la cour et supplié son ex-conjoint de lui pardonner son crime. Elle a aussi promis ne plus jamais récidiver.
C’est le 14 février 2012 qu’elle avait tué son bébé, Amelio, au mobile qu’il lui rappelait trop son ex-compagnon. ” Elle a fait ça pour m’atteindre et elle a choisi le 14 février pour que je souffre à chaque Saint-Valentin “, a déploré devant la cour, Sébastien Kpakpa, le père du petit Amelio. ” Je ne serai jamais satisfait, mais c’est une forme de justice”, a-t-il laissé entendre avant d’ajouter :” Vingt ans, c’est le minimum “. Cet avis est partagé par l’avocat de la partie civile : ” C’est une peine qui me paraît bien pensée et bien réfléchie “, a t – il déclaré. Aucune réaction cependant de la mère de Medebu, pourtant présente au procès.
Dans cette affaire, l’avocate d’Aline Medebu, Me Solange, avait plaidé l’irresponsabilité pénale, évoquant la ” psychose blanche” de sa cliente, diagnostiquée par un expert. ” J’estime que sa place serait plutôt dans un établissement psychiatrique “, avait-elle plaidé tandis que la défense assurée par l’avocat de la partie civile avait une autre vision. Selon cette version ” si l’un des psychiatres a reconnu une “personnalité de type psychotique, schizoïde “, les experts sont tombés d’accord sur le fait qu’elle n’était pas privée de tout discernement au moment du crime”.
A l’annonce du verdict, cette femme de 33 ans, déjà mère d’un garçon lourdement handicapé, s’est tout simplement fondue en larmes. Elle a même tenté de s’écrouler mais elle a été soutenue par son avocat.
Le jour du meurtre, elle avait fait preuve d’une attitude très froide, prévenant un voisin de son crime et faisant ses valises pendant que les pompiers essayaient, en vain, de réanimer le bébé.
Pourquoi ôter la vie à un être semblable et cher, de surcroit l’enfant qu’on a soi même mis au monde ? Que Dieu qui nous voit, nous pardonne ce pêché.
Source: Chronique n°281