Près de deux semaines après la suspension des cours provoquée par les grèves intempestives des fédérations des syndicats des enseignants et sans un véritable compromis avec les grévistes, le gouvernement vient d’ordonner la réouverture des établissements scolaires publics et privés à compter de ce matin. Est-ce la fin de la vague de réclamations des primes exorbitantes exigées par les syndicats des enseignants ? Pas si sûr, dans la mesure où aucun accord n’a été trouvé entre syndicats et gouvernement et l’on annonce dans la foulée de la reprise des cours, la poursuite des négociations.
Après moult tractations avec les fédérations des syndicats des enseignants, le gouvernement a annoncé mardi dernier, dans un communiqué, « la réouverture de tous les établissements scolaires tant publics que privés de l’enseignement général et de l’enseignement technique ».
Cette décision fait suite à la tournée de sensibilisation et d’information des syndicats de bas sur tout le territoire national organisé par gouvernement, et est, à n’en point douter, le signe du début de la fin du bras de fer entre le gouvernement et les fédérations des syndicats des enseignants.
Le soutien des députés au ministre de l’éducation
La décision de fermeture des écoles prise par le gouvernement, la mort dans l’âme, le soir du 03 novembre dernier, avait touché durement l’opinion nationale. D’ailleurs, comme le communiqué du gouvernement l’explique, cela a été décidé afin « de protéger les élèves et les professeurs eux-mêmes des probables dérapages ». Face à cette situation de crise, les députés à l’Assemblée Nationale ont interpellé le ministre des Enseignements Primaire et Secondaire, Florent Yawo Maganawè, sur la situation.
Devant les élus du peuple, le ministre Maganawè a dressé le tableau de la situation. Il a retracé les efforts faits par le gouvernement dans le secteur de l’éducation malgré les contraintes budgétaires. Le ministre Maganawè a expliqué aux élus du peuples que outre « l’augmentation de 32% des dépenses d’investissement dans tout le système d’enseignement et de formation sur deux exercices budgétaires, passant de 82 milliards en 2011 à 110 milliards de FCFA en 2013 », l’octroi aux fonctionnaires, dont les enseignants, d’une indemnité forfaitaire de 30.000 FCFA pour les agents de la catégorie A et 20.000 FCFA pour ceux des autres catégories, le gouvernement a versé une prime de rentrée et de bibliothèque à chaque enseignant d’un montant annuel de 140.000 FCFA, avec une augmentation annuelle de 10.000 FCFA, pour atteindre le plafond de 150.000 FCFA en 2015. Soucieux du mieux-être du corps enseignant et face aux agitations multiples des syndicats des enseignants, le gouvernement a de nouveau proposé une prime globale dite « prime d’incitation à la fonction enseignante » d’un montant global annuel de plus de trois milliards de nos francs, décliné comme suit : 120.000FCFA/an pour les enseignants de la catégorie A et 96.000FCFA/an pour les enseignants des autres catégories. A cela, s’ajoute le recrutement en cours de 5.000 enseignants volontaires du primaire.
Mais ces propositions intéressantes ont été balayées du revers de la main par les fédérations des enseignants qui proposent pêle-mêle des primes aussi fantaisistes que surréalistes (prime d’éloignement, prime de surcharge, …) qui coûteraient à l’Etat une enveloppe de près de 40 milliards de francs CFA.
Le ministre Maganawè invite les fédérations des enseignants à accepter la proposition du gouvernement afin de permettre à l’Etat d’être dans la marge de sa ligne pour la prévision budgétaire pour l’année 2014, et lui permettre aussi de faire face à d’autres secteurs aussi prioritaires tels la santé, l’agriculture, les infrastructures, l’économie, l’énergie, le social, et même l’éducation puisqu’il ne faut pas perdre de vue les nombreux chantiers innovants pour ce secteur, etc.
Un Comité de haut niveau mis sur pied
Après avoir écouté le ministre Maganawè, les députés ont tout de suite décidé de la mise sur pied d’un Comité de haut niveau en vue d’aider à la résolution du problème que connait le monde des enseignants. Ce Comité dirigé par les députés Sélom Klassou et Ayawavi Dagban-Zonvidé, va servir de médiateur dans les négociations entre les deux parties (gouvernement et fédérations des syndicats des enseignants).
C’est dans ce cadre que le Président de l’Assemblée Nationale togolaise, Dama Dramani, a exhorté les deux parties à privilégier la voix du dialogue afin de permettre à nos progénitures de reprendre au plus tôt le chemin de l’école. Ce qui se concrétise ce matin avec la réouverture des établissements scolaires fermés depuis le 04 novembre dernier.
A l’heure de l’ouverture des classes, le gouvernement opte pour la fermeté. Dans un communiqué, il avertit les enseignants qui seront tentés de s’absenter que de lourdes sanctions seront prises en leur encontre. Ceux-ci risque en réalité d’être considérés comme démissionnaire, souligne le communiqué du gouvernement.
Selon certains observateurs, il est inquiétant que des enseignants censés donner le savoir à nos progénitures, se comportent comme de vulgaires employés d’une société privée en quête de profit. Comment prendre au sérieux ces enseignants qui exigent des primes qui, au finish, dépassent le salaire de certains d’entre eux ?….
En espérant que les syndicats des enseignants reviennent à de meilleurs sentiments et acceptent les propositions du gouvernement, ce dernier affirme que toutes les mesures sont prises pour assurer la sécurité aux élèves et au corps enseignant afin que les activités académiques se déroulent dans la quiétude.
Jean