La Journée de l’enfant africain célébrée ce 16 Juin a été l’occasion choisie par la ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation, Dédé Ahoéfa Ekoué, pour faire le point de la situation de l’enfant togolais et surtout de sa scolarisation. Si le gouvernement togolais fait beaucoup d’effort dans le domaine de l’éducation, beaucoup reste à faire comme l’a admis Dédé Ahoefa Ekoué.
Dans son allocution à l’occasion du 16 Juin, célébrant l’enfant africain et partant l’enfant togolais, la ministre a relevé les progrès effectué dans le secteur de l’éducation.
” Le Togo n’est pas resté les bras croisés. Il a introduit la gratuité dans le pré-scolaire et le primaire, construit des écoles, des cantines, procédé au recrutement d’enseignants, favorisé l’accès aux enfants handicapés” a dit la ministre.
Des efforts remarquables du gouvernement
Selon elle, En ligne avec l’objectif d’éducation de qualité pour tous , des actions vigoureuses ont été mises en œuvre dans un cadre multisectoriel basé entre autres sur la politique sectorielle de l’éducation, la politique de protection des droits des enfants, la stratégie de protection des personnes handicapées, la politique nationale de l’égalité et de l’équité genre, la loi portant statut des réfugiés et la politique de protection sociale. L’importance accordée à l’éducation est matérialisée par l’allocation des ressources faites par l’Etat à ce secteur. Comme le note un rapport spécialisé de l’éducation, le Togo est bien au dessus de la moyenne des pays comparateurs et de celle de l’Afrique en termes de part de budget récurrent alloué à l’éducation.
Parmi les mesures majeures pour le renforcement de l’offre, l’on note
– Le recrutement et la formation des enseignants. La construction continue des salles de classes et d’écoles dans les milieux les plus reculés ; La construction de trois écoles normales d’instituteurs (ENI), L’expérimentation de l’éducation inclusive , Le renforcement de l’offre des services d’enseignement technique et formation professionnelle.
Parmi les mesures pour stimuler la demande d’accès à l’éducation :
– La suppression des frais scolaires dans les services publics d’éducation préscolaire et primaire. La réduction de moitié des frais de scolarité dans le secondaire pour les filles , la mise en place de cantines scolaires dans les contrées rurales les plus défavorisées, l’octroi des bourses, d’aides financières et de kits de fourniture scolaire aux enfants vulnérables, surtout aux filles , la sensibilisation et la communication communautaires pour un changement de comportements.
Intensifier le travail et redoubler d’effort
Le travail n’est pas terminé, loin s’en faut. La ministre entend parvenir à une meilleure représentativité entre filles et garçons, une meilleure répartition géographique dans le secondaire, réduire le taux de redoublement et scolariser les 7% d’enfants togolais qui ne vont toujours pas à l’école.
Les taux de redoublement demeurent élevés (21,5% au primaire, 22,0% au collège et 35% au lycée).
– 7% des enfants scolarisables ne vont toujours pas à l’école et environ 20% des enfants n’atteignent toujours pas la fin du cycle primaire – La violence à l’endroit des enfants reste un des défis sociaux à confronter de manière plus vigoureuse dans nos communautés
En effet, les statistiques scolaires révèlent que :
Les filles ne sont que 28% à achever le collège contre 51% pour les garçons et elles sont 9% à achever le lycée contre 24% pour les garçons.
– la disponibilité géographique équitable de l’éducation au secondaire reste un défi malgré les avancées car seul 7.8% des enfants de zones rurales finiront le secondaire soit trois fois moins que les enfants de zones urbaines
– Les enfants qui sont issus du quintile le plus riche ont 2.7 fois plus de chances de finir le premier cycle du secondaire et 6.8 fois plus de chances de finir le second cycle du secondaire que les enfants issus du quintile le plus pauvre.
– Le tableau de bord de la protection des enfants indique un taux de scolarisation de 53.7% pour les enfants handicapés recensés par les services sociaux.
– Les enfants non scolarisés et précocement déscolarisés sont marginalement couverts par les services d’éducation non formelle dont les jalons sont en train d’être posés maintenant par l’Etat .