Le projet “promotion et protection des droits de l’Homme et de protection des libertés publiques avant, pendant et après” les élections législatives du 21 juillet, conçu par le bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH-Togo) a été officiellement lancé hier mardi à Lomé. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de l’agence Onusienne en présence des ministres de la sécurité le Colonel Yark Damehame et des droits de l’Homme Mme Doris Rita Wilson de Souza. Certains responsables d’organisation de défense des droits de l’Homme, de partis politiques et des forces de sécurité ont assisté à cette cérémonie couplée avec la remise officielle d’attestation à 26 membres d’organisations de défense des droits de l’Homme après trois mois de formation sur plusieurs sujets notamment les principes du monitoring des droits de l’Homme et l’observation des manifestations et réunions publiques. Ils ont été également formés sur le monitoring des droits de l’Homme en période électorale, le monitoring de l’administration de la justice, les techniques de visites des lieux de détention, l’observation des droits des réfugiés et des personnes déplacées, la rédaction des rapports sur les droits de l’Homme etc.
Selon la Représentante du bureau du HCDH-Togo, le projet “promotion et protection des droits de l’Homme et de protection des libertés publiques avant, pendant et après” les législatives a pour but de “contribuer de manière significative à la réussite du scrutin dans le respect de tous les droits de l’Homme”. “Ces droits sont entre autres, le droit de voter, le droit d’être élu et de participer aux affaires publiques, la liberté d’expression, d’information, d’association, la non discrimination et l’indépendance de la magistrature. Plus spécifiquement, il mettra en place un système de collecte, de traitement et d’analyse des informations sur les cas de violations présumés des droits de l’Homme avant, pendant et après le scrutin. Il renforcera les capacités des acteurs nationaux impliqués dans le processus électoral, afin qu’ils jouent pleinement leur rôle pour un scrutin respectueux des droits de l’Homme et des libertés fondamentales”, a longuement expliqué Mme Olatokunbo IGE. Des activités de sensibilisation, d’information et de plaidoyer seront également initiées à l’endroit des dirigeants et de la population sur le respect des droits de l’Homme et la non-violence en période électorale, a-t-elle souligné. “La phase pratique de ce projet prévoit la mise en place d’un système de monitoring, de documentation et d’alerte sur les cas de violations présumés des droits de l’Homme accessible à la population”, a poursuivi Mme Olatokunbo IGE. Ce système comprend notamment la mise en service de deux lignes vertes (fixe : 8000 40 40 et portable : 8203), la conception, l’identification, la formation et le déploiement de 600 Observateurs des droits de l’Homme (ODH) et enfin, les descentes sur le terrain pour le traitement des cas soulevés. “En outre, le projet comprend également une campagne d’information et de sensibilisation à travers les médias, les affiches et les spots. Il prévoit aussi le volet de renforcement des capacités des préfets sur leurs rôles et responsabilités durant le processus électoral, en vue de garantir et de faire respecter les droits de l’Homme, et d’apaiser les campagnes électorales aussi que le scrutin”, a précisé la Représentante du bureau du HCDH-Togo.Mme Olatokunbo IGE a profité de l’occasion pour inviter les partis politiques de tous bords, ainsi que tous les acteurs impliqués dans le processus électoral à “prioriser les droits et la dignité humaine dans leurs activités, ainsi que dans leurs messages, afin de garantir la paix et la cohésion nationale”.Par ailleurs, au cours de cette cérémonie, la ministre des droits de l’Homme a officiellement lancé un manuel intitulé: “organiser des élections libres et honnêtes, c’est respecter les droits de l’Homme”, document de 74 pages élaboré par le bureau du HCDH-Togo. Selon Mme Doris Rita Wilson de Souza, ce manuel est un “support inestimable dont le contenu est si complet et facilitera toutes séances d’informations et de sensibilisations et toutes sessions de formations en matière”. Toujours au cours de cette cérémonie, la plateforme Internet baptisée “Asséré Dassefo” – également conçue par le bureau du HCDH-Togo – été officiellement présentée à l’assistance. Il s’agit d’un site Internet (www.asseredasefo.org) qui devrait permettre au grand public de signaler toute violation des droits de l’Homme au Bureau durant le processus électoral. Une démonstration pratique a permis de cerner tous les contours de cette plateforme. Installé au Togo en novembre 2006, le Bureau du HCDH-Togo est l’une des agences du Système des Nations Unies actives dans le pays. Cette institution a mis en œuvre un grand nombre d’activités, notamment les sensibilisations sur la non violence et le monitoring des droits de l’homme lors des élections législatives de 2007 et des présidentielles de 2010 et l’appui au Gouvernement dans le processus de vérité et réconciliation au Togo, parmi tant d’autres. Selon certains observateurs, le Togo a bénéficié de sa présence pour réaliser des progrès dans le domaine du respect des droits de l’homme, ces dernières années.