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21 mai 2024

Forum économique international sur l’Afrique : Faure Gnassingbé expose sa vision du futur

” Les opportunités d’investissement en Afrique sont considérables, notamment dans le domaine de la transition énergétique. Face à des besoins de financement immenses, les finances publiques des États africains ne peuvent suffire. Il faut donc qu’une partie plus significative des financements privés se réoriente vers notre continent. Et pour cela, notre tâche, c’est de fournir des bons projets “, c’est l’appel lancé par le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé lors de la 22ème édition du Forum économique international sur l’Afrique.

Elle est organisée à l’initiative du Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Commission de l’Union africaine (UA) sur le thème ” Investir en Afrique pour une croissance inclusive et un développement durable “.

L’Etat, catalyseur de l’investissement privé

Seul chef d’Etat invité à cette rencontre économique de haut niveau, Faure Gnassingbé a affiché son optimisme pour l’Afrique en dépit de la situation géopolitique et écologique tendue. Pour lui, après plusieurs années difficiles, le continent africain retrouve la croissance et présente de nouveau visage pour les investisseurs. L’embellie peut se poursuivre et se renforcer davantage grâce au dynamisme démographique du continent, à l’intégration économique notamment à travers la ZLECAF, mais aussi aux besoins de financement privé sur le continent.  ” Il faut repenser le rôle de l’État. Il doit devenir le catalyseur de l’investissement privé. La question du climat des affaires dans ce contexte est importante et le Togo travaille chaque jour sur cette question “, a-t-il déclaré. Il faut donc que l’Etat joue un rôle prépondérant en mettant en place des politiques idoines pour favoriser l’investissement privé et améliorer l’environnement des affaires, notamment dans le secteur de l’énergie, l’un des secteurs à forte potentialité économique.

S’appuyant sur les résultats du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial et sur les analyses du rapport Dynamiques du développement en Afrique 2023 et du rapport Statistiques des recettes publiques en Afrique (publié le 31 octobre), le Forum économique international sur l’Afrique 2023 a réuni des décideurs du secteur public et des investisseurs privés pour discuter des possibilités d’investissement durable en Afrique et des réformes de la structure financière mondiale susceptibles d’améliorer l’accès à un financement abordable. Il a été question en particulier des solutions pour mobiliser les investisseurs institutionnels africains et internationaux, notamment pour les infrastructures, et des opportunités d’investissement qu’offrent les secteurs dynamiques tels que les industries créatives, culturelles et sportives.

 

Un accès équitable pour le financement

Les discussions lors des panels ont été dans le sillage des propositions du chef de l’Etat. Lors du Panel 1 qui portait sur la transformation des systèmes financiers pour débloquer l’investissement dans l’avenir de l’Afrique, les participants ont relevé que L’Afrique a besoin de 1 600 milliards d’USD supplémentaires d’ici 2030, soit 194 milliards par an, pour atteindre ses objectifs de développement durable. Ce déficit de financement durable peut être comblé : il équivaut à moins de 0,2 % de la valeur des actifs financiers mondiaux, ou encore 10,5 % des actifs financiers détenus par les Africains.

Alors que les décideurs du monde entier cherchent un nouveau consensus pour un système financier international plus inclusif, comment l’Afrique peut-elle bénéficier d’un accès plus équitable au financement et à l’investissement pour son développement durable ? Quels sont les initiatives prometteuses et les outils de partage des risques qui favoriseraient l’engagement des investisseurs institutionnels et des gestionnaires d’actifs à long terme (fonds de pension, entreprises d’assurance) pour répondre aux besoins d’investissement en infrastructures de l’Afrique ? Comment les recommandations du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial peuvent-elles être mises en œuvre ? C’était autant d’interrogations qui ont nourri les échanges.

 

Explorer de nouveaux secteurs pour les investissements

Le constat a été fait que les investisseurs négligent le potentiel économique de l’Afrique dans les secteurs non traditionnels. La promotion de nouveaux secteurs économiques dans le domaine de la culture et du sport peuvent induire la création des emplois et de la valeur ajoutée. Il est démontré que les secteurs émergents et innovants, tels que les industries créatives, le sport et la culture, peuvent stimuler le commerce et l’investissement, promouvoir la diversification économique et créer des liens plus étroits avec les diasporas africaines. Sur le continent le plus jeune du monde – avec un âge médian de 19 ans – ces secteurs pourraient offrir des emplois attrayants et de qualité, mais ils sont encore sous-explorés. L’industrie du sport contribue beaucoup moins à la croissance et au PIB global de l’Afrique que dans d’autres régions.

Malgré une croissance économique régulière depuis deux décennies et des opportunités d’investissement considérables, l’investissement mondial s’est détourné de l’Afrique. Les investissements directs étrangers (IDE) vers le continent sont passés de 12 % du total mondial en 2017 à moins de 6 % en 2021, contre 15 % pour l’Asie en développement et 10 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes. En outre, la perception des risques et le manque d’informations ont entamé la confiance des investisseurs, contribuent aussi à augmenter le coût du capital en Afrique plus que dans d’autres régions du monde.

C’est évident qu’en période d’incertitude, les investisseurs sont plus attentifs aux risques macroéconomiques et politiques, comme la prévisibilité des politiques publiques et la capacité réglementaire, ainsi qu’à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et d’infrastructures de qualité. Pourtant, le continent dispose de nombreux atouts, notamment un capital humain jeune et dynamique et d’énormes ressources en matière d’énergie renouvelable. Ces atouts devraient attirer une part beaucoup plus importante de l’investissement mondial en quête d’activités transformatrices et durables.

Ali SAMBA

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