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5 décembre 2024
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SANTE/CHU-SO : NI ENFER, NI PARADIS !

Depuis quelques jours, un reportage diffusé sur France 24 portant les signatures de Emmanuelle SODJI et Raphaël N’TALE et intitulé ” Togo : Tension à l’hôpital Sylvanus Olympio ” retient toutes les attentions au sein de l’opinion nationale et internationale.

Telle une brèche ouverte à dessein, les commentaires vont dans tous les sens. A la satisfaction de certains esprits. Tout est bien assaisonné pour jeter de l’anathème sur le système médical togolais et, par ricochet, sur les gouvernants de ce pays. Tous les ingrédients y ont été employés pour tenter de soulever la poussière dans une rivière. Vaille que vaille.

Le Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio (CHU-SO) de Lomé est sous le feu des projecteurs avec la diffusion d’un reportage sur la chaine internationale de renom, France 24. Dans ce reportage à sens unique, et à charge, l’on peut facilement, après visualisation, être remonté. Le Service choisi n’est pas le fruit d’un hasard. Comme angle de traitement du papier, les reporters de France 24 au Togo ont mis le doigt là où ça doit faire mal, très mal à toute conscience humaine : Le Service de la Maternité.

Si l’idée de faire un reportage sur ce service, où la vie est donnée, est à saluer, il reste cependant à s’interroger sur les conditions de réalisation dudit reportage pour un équilibre de l’information et surtout sur le but réel de l’exercice. Pour ceux et celles qui savent justement lire entre les lignes, les informations ressorties font naturellement froid dans le dos et suscitent émotions, indignations et commentaires.

Pour un objectif, et si tant que cela en est un, nous pouvons dire, sans gros risque de nous tromper, que France 24 et ses reporters ont réussi leur job. Ils peuvent s’attendre à des lauriers auprès des instigateurs. Les informations relayées cependant sont-elles toutes vraies, justifiées et dénuées de toutes démarches malveillantes ?

Des chiffres erronés ou fabriqués à dessein ?

Selon nos informations, au Service de la Maternité du CHU-SO, on parle par jour de 20 à 35 accouchements par voie basse.  Les accouchements par césarienne quotidiennement se chiffrent entre 15 et 22.

La question que l’on pourrait se poser ici est de savoir d’où les reporters de France 24 ont obtenu leurs chiffres ou informations, si on sait également que l’idée même de reportage sur un tel sujet n’a pas été portée, selon nos informations, à la connaissance des premiers responsables du CHU-SO pour leur faciliter le travail comme cela se devait.

Parler d’Assistant médical en gynécologie au CHU-SO ?

L’idée de partir du débrayage de certains assistants médicaux pour tenter de justifier que l’essentiel du travail au Service de la Maternité serait à l’actif des assistants médicaux ” affectés ” ne cacherait-elle pas une mauvaise foi ou une volonté délibérée de faire du mal ?

Sur cet aspect, il nous est revenu, d’après nos investigations, que la dernière fois qu’un Assistant médical a opéré à la Maternité, remonte a une vingtaine d’années exactement. Et en plus, il n’existe aujourd’hui au Service de Gynécologie du CHU-SO, aucun Assistant médical affecté .

Une image d’une dame en blouse verte au Service de la Maternité du CHU-SO, une curiosité

Dans le reportage diffusé sur France 24, une dame en blouse verte aurait été interviewée dans une salle au Service de la Maternité.

Selon nos recoupements, cette image de la dame en question n’aurait pas été prise au service de gynécologie. En plus de ça, si on analyse bien la porte du bureau (de couleur verte), il n’est aucune porte de cette couleur justement au service cité. Est-ce à dire que c’est une image et une interview réalisée dans d’autres circonstances qui furent employées à dessein ?

Une lettre ouverte d’Emmanuelle Sodji qui l’aurait trahie au lieu de….

Dans une ” lettre ouverte à tous les indignés ” publiée par Emmanuelle Sodji, l’un des reporters de France 24 au Togo, à la suite de la diffusion de leur reportage, il apparait clairement qu’un service après-vente a été assuré. ” Une écoute attentive aurait permis d’éviter la propagation de contre-vérités dans les médias. Cet assistant médical exerce dans l’intérieur du pays et son identité a été préservée pour lui permettre de s’exprimer librement et sans filtre sur les dysfonctionnements observés ” a écrit la consœur Emmanuelle Sodji.

A la lire méticuleusement, le commun des mortels, à l’esprit libre et dégagé de toutes suspicions, peut aisément découvrir les contradictions portées par celle-là même qui a réalisé ledit reportage et interviewé ” certains acteurs “, on suppose, sur le site du Service de la Maternité.

C’est vrai qu’ils ont fait parler un Assistant médical dans le reportage. Et concernant le fait que selon les informations, aucun assistant médical n’est affecté au service de gynécologie, l’on peut bien comprendre que l’Assistant médical, qui s’est exprimé, n’exerce pas dans le service en cause. Et comme par magie, la consœur Sodji l’avoue elle-même : ” … Cet assistant médical exerce dans l’intérieur du pays… “. Une question toute simple. On réalise un reportage au CHU-SO à Lomé, au Service de la Maternité et on interviewe un Assistant médical exerçant à l’intérieur du pays sur le sujet ?

” Contrairement à ce qui a été affirmé dans les médias et sur les réseaux sociaux, l’assistant médical intervenant dans le sujet ne travaille pas au CHU Sylvanus Olympio, et aucun commentaire n’a laissé entendre le contraire ” avait également affirmé Emmanuelle Sodji dans sa lettre ouverte aux indignés.  Comme pour se défendre et ne pas reconnaitre les insuffisances de son reportage, la consœur s’enfonce bien au contraire. Serait-ce pour justifier le fait de ne s’être pas adressée aux premiers responsables du CHU-SO pour réaliser ce reportage, avec un protocole bien détaillé ?

” Au Togo, il est de notoriété publique que pour tourner un reportage dans un service public, il faut s’adresser au ministre. Lorsque le responsable d’un service est sollicité, il renvoie systématiquement vers sa tutelle. C’est la pratique courante et bien connue.  Ce reportage n’a donc pas échappé à cette règle. Une demande officielle a été soumise au ministre, ainsi que des messages WhatsApp, pour solliciter une interview, mais sans succès ” a-t-elle écrit , surement, reconnaissant avoir brûlé l’étape des premiers responsables du CHU-SO. N’aurait-il pas été judicieux que les reporters de France 24 s’adressent dans un premier temps à la direction du CHU-SO, puis ensuite au ministère de tutelle, si une réponse satisfaisante n’était pas accordée, au premier stade, à leur sollicitation ? Et de prendre, dans le cas d’espèce, l’opinion nationale et internationale à témoin ?

” Des images insoutenables et indignes d’un pays en paix ” selon Emmanuelle Sodji

Aucune conscience humaine ne peut se réjouir des images contenues dans le reportage diffusé sur France 24. Ça fait naturellement mal et l’on s’interroge. Mais aller jusqu’à dire que ces images sont ” indignes d’un pays en paix “, l’on peut chercher ailleurs les mobiles réels de ce reportage. Serait-ce une intention délibérée de faire du mal, de jeter l’opprobre sur le Togo, un pays en paix sur le plan sécuritaire en Afrique de l’Ouest, si on sait bien tout ce qui se passe dans la sous-région ?

” Leurs intentions semblent évidentes : détourner le regard de ces images insoutenables et indignes d’un pays en paix, tout en manifestant une mauvaise foi caractérisée en clouant les journalistes au pilori ” écrivit Emmanuelle Sodji par la suite.

Aujourd’hui, nul ne peut dire que toutes les conditions sont totalement réunies au C.H.U. S.O pour que les femmes accouchent dans de meilleures conditions, surtout pas comme en Occident. Mais peut-on aussi nier les efforts qui sont faits par les responsables en charge de la santé dans notre pays ? Même si ce n’est pas comme dans les pays occidentaux, on ne peut, non plus, affirmer que le CHU-SO soit un enfer, ni un paradis.  Il y a toujours et encore du travail à faire. A tous les niveaux.

Crédo TETTEH

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