Après de larges consultations nationales suivies d’un minutieux et fidèle travail à la Commission des Lois de l’Assemblée nationale, les Députés se sont réunis ce vendredi en plénière pour étudier et adopter la nouvelle Constitution avec les enrichissements ajoutés.
Les résultats du vote de ce 19 avril 2024 donnent 87 voix Pour, Zéro Contre, Zéro Abstention et Zéro Bulletin nul. Ainsi donc, notre pays passe d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire.
La nouvelle Constitution, adoptée en deuxième lecture ce jour, instaure une gouvernance du pays fondée sur une collaboration efficace et équilibrée entre les composantes du pouvoir. Elle donne plus de poids aux assemblées parlementaires (Assemblée nationale et Sénat), qui constitueront la principale source de légitimité de l’exécutif.
Le Parlement réuni en Congrès désignera en effet le Président de la République, garant de la continuité de l’Etat, tandis que le Président du Conseil des ministres, qui conduira les affaires du pays, sera issu de la majorité parlementaire et élu par les députés de l’Assemblée nationale.
Une deuxième lecture qui témoigne de la capacité et de la disponibilité du Chef de l’Etat à écouter ses citoyens
La décision du chef de l’État de soumettre la nouvelle constitution à un nouvel examen parlementaire était intervenue dans un contexte où l’adoption de la nouvelle constitution a engendré un débat animé au sein de l’opinion publique nationale. En effet, si certaines critiques ont émergé de la part des acteurs politiques et de la société civile, il est indéniable que la grande majorité des citoyens ont exprimé leur adhésion à cette proposition de révision qui devrait placer désormais le Togo sur la voie de la modernité et de développement.
Cependant, cette démarche de passer à une deuxième lecture témoigne de la capacité et de la disponibilité du Président de la République à écouter les différentes voix de la société et à œuvrer pour un consensus national autour des enjeux constitutionnels majeurs. En mettant en avant l’unité et la cohésion nationale, Faure Gnassingbé avait une énième fois donné l’exemple d’un leadership éclairé et responsable.
Une Nouvelle Constitution, un nouveau pacte social
L’histoire retiendra que les Députés de la Nation ont fait un travail remarquable en se souciant du devenir et de l’évolution de notre pays que de penser à leurs avantages et prestiges saisonniers.
Il est important de souligner que la Constitution de la Cinquième République togolaise a été pensée comme un nouveau pacte social, qui renforce le rôle des citoyens dans la conduite de la vie publique, et lègue aux générations futures un système stable, plus représentatif et transparent.
Une réforme en phase avec l’évolution du Togo
Avec une population de 8,5 millions d’habitants, le Togo, faut-il le rappeler, a connu de profonds changements économiques et sociétaux. Il a fait preuve d’un dynamisme et d’une résilience remarqués en Afrique de l’Ouest et au-delà. Le Togo sous le leadership de Faure Gnassingbé connaît une croissance moyenne de 5% depuis plusieurs années, ainsi qu’un taux d’alphabétisation et un Indice de Développement Humain (IDH) en augmentation constante. Pour rappel, notre pays est également classé par la Banque mondiale comme le premier réformateur africain en matière de défense des droits des femmes.
Le passage du Togo à une Cinquième République et l’application du parlementarisme enracinent la démocratie et répondent à la demande populaire d’une plus grande horizontalité dans la conduite des affaires de l’Etat. Le pays se dote d’un modèle adapté à ses réalités propres, éloigné de schémas issus de l’histoire post-coloniale.
Pour Koffi Amessou Adaba, enseignant et chercheur en sociologie politique, avec cette nouvelle constitution adoptée ce vendredi par l’Assemblée nationale, les législatives pourront susciter plus d’engouement que l’élection présidentielle .
« Avec la nouvelle révision constitutionnelle, on se retrouve avec une parfaite collaboration entre le législatif et l’exécutif en matière législative… Désormais, les législatives pourront susciter plus d’engouement chez les Togolais que l’élection présidentielle de la Constitution actuelle. De plus, le multipartisme pourrait aussi subir des modifications par la collaboration des petits partis politiques. Ces derniers pourront évoluer vers de grands ensembles partisans », affirme Koffi Amessou Adaba, enseignant et chercheur en sociologie politique.
S’exprimant à l’issue du vote à l’Assemblée Nationale, le ministre des Droits de l’Homme, de la formation à la citoyenneté, et des relations avec les institutions de la République, Pacôme Yawovi ADJOUROUVI n’a pas du tout fait économie de la vérité : « Cette révision apporte un nouveau régime plus représentatif. Une plénitude de pouvoir conférée au peuple par ses représentants”, a-t-il précisé.
Crédo TETTEH