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5 décembre 2024
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POLITIQUE-OPPOSITION :  JEAN-PIERRE FABRE YôYI

Aujourd’hui, faire la politique au Togo et être de l’opposition n’est pas du tout gai. Pas que le Parti au pouvoir ne ménage pas la classe de l’opposition, dans une éternelle posture de conquête du pouvoir, en vue d’un exercice à guise, mais aussi parce qu’il ne fait pas bon vivre au sein des compagnons de lutte, qui s’épient, s’autodétruisent à volonté et s’entretuent politiquement.

Au lieu d’aller au concret et droit au but, ils préfèrent, mesquins qu’ils sont à se chercher des boucs émissaires. Dans cette marre de loups au comportement presque côtoyant le diable, Jean-Pierre Fabre le Président de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) a peur. Les Ivoiriens diront en nouchi, que Jean-Pierre Fabre yôyi ! Tout simplement.

Le panorama de l’opposition togolaise

L’opposition togolaise depuis des lustres, végète dans des guerres de tranchées, se subdivisant par saisons, en des clans de copains et de coquins, chacun poursuivant des intérêts démesurés et cachés à l’autre. Ainsi donc, les professionnels de l’Opposition rivalisent d’ingéniosité pour dérouter leurs compagnons de lutte que pour conquérir le pouvoir.

L’histoire politique du Togo nous enseigne toutes les formes de guerre existant au monde car toutes les expérimentations furent presque faites sur la Terre de nos Aïeux. Et faire la politique au Togo, a toujours ressemblé aux formes de guerre qui sont généralement d’intensité diverse.

Conscient que selon l’intensité du conflit, on distingue la guerre totale, visant la destruction complète de l’adversaire, la guerre limitée, pour atteindre un objectif précis et qui est limitée dans ses objectifs et dans ses moyens. Mais ce n’est pas pour autant fini. D’autres nous parleront, sans se tromper de guerre sainte, guerre froide, guerre totale, guerre hybride, guerre de haute intensité. Bref, la guerre au sens propre revêt des formes changeantes si bien que Clausewitz l’avait comparé à un caméléon, modifiant son apparence en fonction de l’environnement qui l’entoure. C’est l’image exacte qu’on pourra dessiner de la classe politique de l’opposition togolaise aujourd’hui, après des décennies de lutte sans succès. Le mal ne serait pas le pouvoir au pouvoir, mais plutôt le ver est dans le fruit. Autrement dit, les acteurs de l’opposition, par leurs comportements et les coups bas internes, sont les causes de leurs propres problèmes. Ils sont les soucis de leurs soucis. Si ce n’est pas Koffi, ça ne doit pas être Afi. Pourquoi Abidé et non Esso ?

Les échecs cuisants et répétés des démarches unitaires de l’opposition

Conscients de leurs limites individuelles, les responsables des partis politiques de l’opposition ont, par le passé, essayé des démarches unitaires ou des regroupements de saison pour faire face au parti au pouvoir. Malheureusement pour eux, elles se sont soldées par des échecs retentissants car les leaders ont chacun des calculs et plans cachés. Ils font des deals, pour la grande majorité d’entre eux, qu’ils préservent et cachent à leurs pairs en ce sens qu’ils voudraient tous se mettre à l’abri et jouer les premiers rôles en toute assurance.

Comme à ses habitudes, l’opposition togolaise est empêtrée dans la division et la confusion face à un parti au pouvoir (Unir) conforté par sa discipline et sa stratégie de gagner.

Du Collectif de l’opposition démocratique (COD 1et 2) à la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) en passant par le Collectif Sauvons le Togo (CST), le Combat pour l’Alternance (CAP 2015), le Grand mouvement citoyen (GMC) et la Dynamique du Monseigneur Kpodzro (DMK),les leaders de l’opposition togolaise se sont toujours regardés en chiens de faïence même s’ils n’ont jamais eu le courage  de clairement l’affirmer, au risque de se faire griller par les leurs militants longtemps bernés et abusés, qui,  dans leur grande majorité ne comprennent rien à rien, si ce n’est suivre « bêtement » des leaders qui ne sont ni Anges ni Apôtres, mais des Humains avec toutes les faiblesses et défauts possibles.

Jean-Pierre Fabre ‘’yôyi’’ (a peur)

S’il est un leader politique de l’opposition qui a toujours cru en ses capacités et bien évidemment à son positionnement de « vrai opposant » et c’est selon, c’est bien Jean-Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC).

S’étant retrouvé à une période politique de notre pays dans le rôle auto proclamé de « distributeur » de carte de vrai opposant, Jean-Pierre Fabre a aujourd’hui peur de ses amis de l’opposition, tant il a été sévèrement critiqué et habillé de collaboration avec le pouvoir. Tels des tirailleurs sénégalais, ses amis d’hier de l’opposition ne l’ont pas raté. Ils sont même allés au-delà, en le présentant comme le Judas de la lutte politique.

Couvert d’opprobres, le président de l’ANC ne sachant surement plus à quels saints se vouer, avait adopté la politique de la loi du silence. Même s’il en souffrait, il a su garder son calme et maitriser tout ce qui bouillonnait en lui pour ne pas se donner en spectacle. Il a laissé faire ses amis d’hier qui se croyaient plus intelligents, aguerris, stratèges et intègres plus que lui. Des tribunes, Jean-Pierre Fabre les a vus faire leur politique sans engranger de résultats ; Bref, ils ont tourné en rond et amusé la galerie en se servant de quelques actions d’éclats juste pour endormir leurs militants.

En réalité, ils ne faisaient pas mieux que Jean-Pierre Fabre. Ils tambourinaient juste à des coins de rues et fatigués de ne rien récolter de meilleurs, ils adoptent la stratégie des hiboux opérant les nuits et à l’insu de leurs militants, arpentant les coins et ruelles de Lomé pour chercher à évoluer de nouveau, dans une énième union de fortune, avec Jean-Pierre Fabre et son parti l’Alliance nationale pour le changement (ANC), celui-là même qu’ils ont passé le clair de leur temps à accabler de tous les maux, de tous les échecs de toute l’opposition togolaise.

Sans vouloir citer de noms ou publier une liste précise de ceux et celles qui auraient approché en catimini le président de l’ANC, nombreux sont-ils aujourd’hui à le courtiser, selon nos informations, afin de nouer d’autres alliances et actions unitaires. La question que l’on pourrait se poser, est celle de savoir ce qui n’a pas réellement marché pour que des gens qui se croyaient puissants et fins que Jean-Pierre Fabre, mènent des démarches pour évoluer de nouveau avec le monsieur ?

Somme toute, et sans gros risque de nous tromper, il serait bien difficile au président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean-Pierre Fabre de cheminer à nouveau avec ceux et celles qui l’avaient traité de tous les noms d’oiseau il y a quelques temps. La raison est toute simple. Jean-Pierre Fabre a peur. Peur de ses amis d’hier de l’opposition, entre temps ses pourfendeurs. Peur d’être encore abusé. Peur de se retrouver une fois encore dans un panier à crabes, dans un piège sans fins. Jean-Pierre Fabre ‘’yôyi’’ !

Crédo TETTEH

 

ENCADRE

Jean-Pierre Fabre et son grand come-back sur la scène politique

Jean-Pierre Fabre, le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC)

Lors d’une réunion des principaux responsables du parti, dirigé par Jean-Pierre Fabre, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) annonce son grand come-back sur la scène politique.

Elle prévoit des rencontres régulières, deux fois par mois, avec ses militants et responsables locaux, notamment les présidents fédéraux, les présidents de sous-sections, de sections et de la jeunesse pour renforcer la mobilisation et reconstruire un réseau solide de soutien populaire. Des réunions avec la population sont également prévues. « On se demande si ce retour de l’ANC est destiné à mobiliser des électeurs ou simplement à rappeler son existence », s’interroge le parti aux couleurs orange.

En effet, depuis sa bérézina aux élections de 2020 avec un score de 4%, Jean Pierre Fabre et les siens peinent à remonter la pente. Les législatives de cette année ont renforcé la descente aux enfers du parti qui ne s’en sort qu’avec un seul député enregistré.

Tout en reconnaissant le désenchantement des Togolais envers les manifestations de rue, l’ANC croit tout de meme tenir le bon filon avec des protestations contre l’adoption d’une nouvelle constitution qui instaure depuis Mai 2024, un régime parlementaire au Togo. Elle la considère comme une menace pour la démocratie et pense mobiliser les Togolais autour de ce thème.

Jean Pierre Fabre et les siens de l’ANC vont-ils effectivement réussir à rassembler leurs militants et sympathisants autour de ce thème ?  Bien malin celui qui peut accorder un sérieux crédit à une telle ligne de défense car, la messe est dite depuis le 6 Mai 2024 avec la promulgation de la nouvelle fondamentale du pays. Aucune chance de remettre au goût du jour un sujet qui avait servi de fonds de commerce pendant la campagne électorale de l’élection législative mais qui n’a pas prospéré en ce moment-là.

Si l’ANC veut renaitre de ces cendres, il faudrait le parti se réinvente complètement. Autrement, les mêmes causes produiront les mêmes effets.

 

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