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27 juillet 2024
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”ITE MISSA ES ” pour Mgr Robert Casimir Dosseh- Anyron

Mgr Robert Casimir Dosseh-Anyron, premier archevêque du Togo
Mgr Robert Casimir Dosseh-Anyron, premier archevêque du Togo

La communauté catholique du Togo rend un dernier hommage cette semaine à  Mgr Robert Casimir Dosseh-Anyron, ancien archevêque de Lomé décédé en  France à l’âge de 89 ans. L’émotion est grande au sein de la grande communauté catholique du Togo quand on sait la place qu’occupait le prélat au sein de l’église catholique du Togo. Selon les dispositions prises par l’archevêché de Lomé, le premier archevêque du Togo sera inhumé Vendredi à Lomé. Le gouvernement togolais a décrété 3 jours de deuil national.

Aux âmes bien nées…
Le 12 Janvier 1955, le jeune Robert-Casimir Dosseh-Anyron soutenait sa thèse de doctorat sur l’eucharistie dans les œuvres de Bossuet avec mention summa cum laude (excellence). Il n’avait que 30 ans. Il en était ainsi de tout le cursus scolaire du jeune Dosseh-Anyron qui étudia à Lomé, Togoville et au petit séminaire de Ouidah où il obtint son baccalauréat.
Celui qui  fut ordonné prêtre  le 21 décembre 1951 revint au Togo pour la suite de sa mission évangélique où il est nommé vicaire à la paroisse St Jean Apôtre de Tsévié  avant de devenir vicaire général de l’archidiocèse de Lomé à… 35 ans.
Le fils de Casimir Dosseh et Cécile Meyokpo Ayi-Gabiam devrait être sacré archevêque le 10 juin 1962 à la paroisse St Augustin d’Amouvité de Lomé des mains du Cardinal Julius Döpfner, archevêque de Munich, consécrateur principal, et de Nosseigneurs Joseph Strebler et Bernardin Gantin, co-consécrateurs, à la grande satisfaction de tous les togolais, fiers qu’ils étaient de compter parmi les 4 nouveaux archevêques africains élu le 10 mars 1962, Robert-Casimir Dosseh-Anyron.
Il se raconte que, dans tout le pays, ce fut une explosion de joie. Le premier président de la République Togolaise, M. Sylvanus Olympio, était un des premiers à lui adresser un message de félicitation : ” Au nom du Gouvernement et en mon nom personnel, je vous adresse mes félicitations les plus sincères et j’exprime le vœu que l’Eglise, sous votre direction, travaillera avec le Gouvernement pour un développement accéléré de notre pays dans tous domaines… “avait écrit le président de la république d’alors.
Commence alors le règne de.Mgr Robert-Casimir Dosseh-Anyron qui durera 30 ans à la tête de l’église catholique du Togo et qui s’achèvera en 1992 quand il est admis à la retraite et devient ainsi archevêque émérite de Lomé en 1992.
Le 15 Avril, c’est sur les réseaux sociauxque beaucoup de togolais, sans surprise, on apprit la nouvelle de son décès. Un post sur Facebook annonçait la nouvelle en ces termes ” il a plu à Dieu de rappeler auprès de lui en ce jour, Mgr Robert Casimir Dosseh-Anyron”.

Vanité des vanités…
Mgr Dosseh-Anyron n’avait pas que des admirateurs au sein de sa communauté. Des rivalités avec d’autres prêtres, sa gestion de fonds de l’église et surtout sa proximité avec l’ancien président de la République Gnassingbé sont quelques-uns des griefs portés contre lui. Une lettre supposée écrite en 1989 par Mgr Jean GBIKPI, avec lequel il n’était pas en de bons termes, dénonçait certaines dérives de Mgr Dosseh.

En voici quelques extraits…
Le peuple chrétien s’afflige de l’abandon matériel du clergé de l’archidiocèse de Lomé. L’indifférence de Mgr l’archevêque et du procureur à l’endroit de Mgr Kwakuvi (l), prêtre déjà âgé, fort âgé, intrigue et attriste bien profondément toute la population chrétienne, catholique et protestante et tout le pays. Affliction également quand on pense à l’abandon des pères Kodah et Ajavon.
Affliction également à constater la misère des prêtres dans les paroisses pauvres, sans assistance ni sollicitude aucune de l’archevêque ;
On constate la disparition de ressources immenses dans un gouffre mystérieux, depuis vingt ans : tels les centaines de millions de l’écolage ou mutuelles scolaires de nos écoles demeurées délabrées, avec certains bâtiments inachevés; la récente perception de 10% des recettes des collèges, innovée pour ce gouffre mystérieux; la disparition de 7 à 9 millions de CEB/40; 29 millions touchés par le procureur à l’insu – des mois durant – de l’archevêque, etc. Et tant d’autres millions pour l’édification du Grand Séminaire dont la chapelle en chantier crie l’indignation.
La désinvolture morale du procureur, sa licence affichée en moralité sexuelle seraient une conséquence des libertés de celui qui devrait le rappeler à l’ordre. En effet, les cancans abondent au sujet de l’archevêque commerçant, marchand à Paris et ailleurs, de produits vivriers africains, importateur au Togo de vins de marque et de marchandises diverses. Les langues les plus vénimeuses parlent de trafics de “drogue “. Une haute personnalité se serait écriée : ” Votre archevêque est aussi riche que moi, avec autant d’enfants et de femmes que moi “. Lors des obsèques de madame d’Almeida, on a parlé dans les rues de Lomé et dans les salons de deuil d’ ” une belle-mère du clergé “. On parle à présent de plus d’un foyer de prêtres avec femmes et enfants et de rejetons non pas de simples prêtres.
Lors de sa nomination à la tête de la commission mis en place en 2012 pour revisiter l’histoire du Togo de 1958 à 2005, des voix se sont élevées pour décrier une telle décision. ”Ce n’est pas à Mgr Dosseh-Anyron de présider cette commission. On sait ce qu’il fait dans ce pays ” ont dit des esprits éveillés.
Voilà l’homme, adulée pour son intelligence par les uns, et haï pour ses prises de positions et sa proximité avec le pouvoir au moment où, estiment-ils, le peuple avait besoin de lui. Les saintes écritures nous apprennent qu’il ne fait pas juger, de peur que nous soyons jugés à notre tour. Comme il le dit lors de la mort de quelqu’un, laissons à Dieu de lui rendre les comptes de sa vie passée sur terre.
Que la terre soit légère à Mgr Robert Casimir Dosseh-Anyron !
   A.S.

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