L’opinion nationale connait depuis quelques jours un sujet d’intérêt général. Il s’agit de la proposition de loi de révision constitutionnelle introduite par un groupe de députés au Parlement.
Tout parlement jouant convenablement son rôle étudie en premier ressort en Commission des Lois toute proposition avant de la soumettre à la Plénière.
Réunis en plénière hier Lundi, les députés ont procédé à l’étude de ladite proposition avec une attention particulière, car engageant la vie de toute une Nation sur des années.
Cette étude en plénière donc fait suite à l’expression et au respect de la procédure parlementaire. Ainsi donc, les Honorables Députés de la Nation ont accompli leur mission en votant par 89 voix Pour, 01 Contre et 01 Abstention.
A la fin du vote et de la proclamation des résultats, les Honorables Députés ont chanté à l’unisson l’Hymne national. Emouvant.
Si certains politiques ont des difficultés avec la vérité, il faut dire que bon nombre font toujours économie de la vérité lorsqu’ils sortent et pondent des réactions à dessein dans l’espace public. Très souvent des réactions à fleur de peau, tellement ils sont dans l’invective qu’ils oublient, qu’en tant que politiques, leur devoir est également de contribuer à l’enrichissement du débat politique en s’y adonnant en toute sincérité, honnêteté et en amoureux de notre Patrie commune.
De la nécessité de la démarche….
Il nous en souvient que le 26 décembre 2023, un groupe de députés a introduit une proposition de loi de révision constitutionnelle au Parlement.
« Trois décennies après l’adoption de la Constitution du 14 Octobre 1992, les enjeux actuels et futurs de notre pays ont connu maintes mutations, mettant en lumière la nécessité d’adapter notre cadre constitutionnel aux réalités et aspirations actuelles de notre peuple » a exposé le groupe de députés, dont le porte-parole est madame ANATE Kouméalo.
Telle une fusée, l’information a donné lieu à des commérages politiques, dans un premier temps, avant même la découverte de l’exposé des motifs. On se croirait en face de gens de cirque qui, au vu de la foule, voudraient obligatoirement gesticuler pour se faire voir, sans grande chance de se faire apprécier.
Comme un comédien mettant la charrue avant les bœufs pour susciter le rire et le délire dans une salle de spectacles, quelques politiciens de l’opposition se sont jetés à l’eau, dans le seul but de se rappeler à la mémoire collective des citoyens togolais, qu’ils existent et qu’ils vont, une fois encore, aller dans tous les sens, et vociférer sur les radios sans être capables d’enrichir les débats par des contributions dignes.
Ils tentent de cacher le soleil par la main
En scrutant la proposition de loi portant révision de la Constitution, certains opposants, inondant les réseaux sociaux et les radios de la Capitale, ont manqué de dire que la nouvelle proposition de loi de révision n’est que ce qu’ils avaient eux-mêmes proposé en 1992.
En ces moments, mus par des esprits de règlements de comptes, ils croyaient faire la guerre à une famille biologique et, partant, à une famille politique, qui pourtant, avait de par le passé engraissé allègrement plusieurs d’entre eux.
En clair, le contenu de la proposition de loi portant révision de la Constitution n’est en rien du nouveau par rapport à ce qu’ils avaient eux-mêmes soutenu en 1992.
Focus sur les trois piliers de la proposition de loi de révision
Selon les initiateurs de cette proposition de loi de révision constitutionnelle, leur démarche est motivée par trois piliers, à l’instar du socle tripode des fourneaux séculaires de nos contrées. A savoir : le renforcement de la démocratie et de la séparation des pouvoirs, l’amélioration de la stabilité gouvernementale et l’adaptation aux évolutions sociopolitiques du pays.
Pour ce qui est du renforcement de la démocratie et de la séparation des pouvoirs, le groupe des députés soutient que sa proposition s’inspire du besoin d’instaurer un équilibre plus marqué entre les pouvoirs législatif et exécutif. En conférant au parlement un rôle central dans la désignation du Gouvernement, le groupe à ANATE Kouméalo estime « favoriser une gouvernance plus représentative et réactive aux volontés des citoyens, tout en renforçant la responsabilité et la reddition des comptes ».
En ce qui concerne l’aspect de l’amélioration de la stabilité gouvernementale, le groupe de députés affirme que le but recherché par sa proposition « est de mettre en place un régime qui offre une plus grande stabilité politique et gouvernementale, en permettant la formation d’un gouvernement qui reflète les majorités parlementaires. Cela réduit les périodes de vacance du pouvoir et assure une continuité plus fluide dans la mise en œuvre des politiques publiques ».
Argumentant le troisième pilier, l’adaptation aux évolutions sociopolitiques du pays, les initiateurs de la proposition de loi de révision constitutionnelle affirme que « notre pays a connu des transformations majeures qui appellent à une réflexion profonde sur notre modèle institutionnel ». Ils soutiennent que «la volonté populaire exprimée à travers différentes élections et consultations, plaide en faveur d’un système plus inclusif et participatif ». Avant de conclure que leur « proposition vise l’instauration d’un régime politique favorisant une plus grande implication des citoyens dans la vie politique et dans les processus décisionnels ».
Les réels mobiles d’une révision constitutionnelle
Il est important de noter que pour une gouvernance stable, plus représentative et transparente, il y a nécessité d’agir.
La priorité pour notre pays est d’avoir une stabilité institutionnelle présente et future. Pour la simple raison que le Togo est situé dans une région ou l’instabilité et la persistance de la menace terroriste font le lit de crises de gouvernance successives dans plusieurs pays.
Pour ce qui concerne la représentativité, il sied de relever que le nouveau système donne davantage de pouvoir aux élus du peuple, notamment les députés qui vont désigner le prochain président du Conseil et avec l’instauration du Sénat qui installe un bicaméralisme, dont l’un des premiers actes est l’élection du Président de la République dans le nouveau système.
Le dernier axe motivant , la transparence, permettra au gouvernement de conserver la confiance de la majorité parlementaire, renforçant ainsi l’interdépendance entre la démocratie, la participation et le contrôle des citoyens.
Le Peuple togolais, le bénéficiaire de cette révision
A ce niveau, on ne saurait faire manque de lucidité en ne reconnaissant pas que c’est avant tout le peuple togolais qui est le bénéficiaire de cette révision. Cette révision, contrairement à tout ce qui est dit depuis quelques jours, vise à consolider l’État de droit, garantir des droits plus étendus et mieux protégés pour tous, et instaurer un environnement plus propice au développement économique et social.
Ainsi donc, en s’inscrivant dans cette logique, en terme de vision d’avenir, adopter cette révision constitutionnelle, c’est choisir de marcher vers un avenir où notre nation est plus unie, plus forte et plus prospère. C’est une étape essentielle pour construire le Togo de demain, un Togo où chaque citoyen peut réaliser son potentiel. Les esprits avisés ne pourront pas hésiter une seule seconde pour arriver à cette conclusion.
Quel enseignement tiré de l’histoire récente de notre pays ?
Les circonstances de la rédaction de la Constitution actuelle sont édifiantes à plus d’un titre. Il faut reconnaître que ce système dans lequel l’unité nationale est confiée aux soins du Président de la République et la détermination de la politique nationale confiée au chef du gouvernement n’est pas une hypothèse tout à fait nouvelle ! En réalité, ce modèle avait déjà été dépeint et expérimenté par les néo-démocrates de la conférence nationale souveraine à l’époque.
Mais comme leur système était compromis dès l’origine par la rancœur et l’envie d’en découdre avec Feu le Président Eyadéma, en l’humiliant autant que possible, cela n’a pas tenu longtemps avant que la politique de la chaise vide ne les éjecte du Parlement.
Depuis lors, les aménagements apportés ont permis au pays de poursuivre sa marche et de consolider progressivement la démocratie nationale. Mais, il n’empêche qu’après trois décennies de pratique, une volonté d’évolution est tout à fait légitime et compréhensible.
Normalement donc, les acteurs politiques « démocrates » du Togo devraient remercier les députés d’avoir déposé cette proposition de loi qui reprend leurs anciens rêves dans un contexte plus propice aujourd’hui, pour en faire une réalité, cette fois-ci au service du peuple, seul détenteur de la souveraineté populaire.
Autre nécessité : Résoudre les problèmes liés aux coûts exorbitants des élections
Pour notre gouverne, il est nécessaire de relever que si la problématique des mandats présidentiels est bien réglée, il y aura la possibilité de résoudre les problèmes liés aux coûts exorbitants des élections qui sont des occasions où nos pays dépensent énormément et s’endettent auprès des puissances étrangères et ainsi, leurs problèmes financiers ne peuvent que s’accroitre avec des répercussions négatives, systématiques et manifestes sur leurs populations.
D’ailleurs, c’est pour régler, pour un tant soit peu, le problème des coûts colossaux des élections que certains pays africains organisent plusieurs élections à la fois à savoir présidentielle, sénatoriale, législative, régionale, locale etc. Et c’est bien évidement le cas aujourd’hui dans notre pays où le Gouvernement, conscient justement de ces paramètres, a acté d’organiser les élections législatives et régionales ensemble, le même jour le 20 Avril prochain, pour minimiser les charges.
En effet, il n’est un secret pour personne que la question de l’adéquation des Constitutions aux réalités africaines une fois réglée, permettra la résolution de la problématique des mandats présidentiels et partant contribuera à la stabilité économique, sociale, culturelle et politique et personne ne pourra nous contredire par quelque argument que ce soit et c’est le devoir pour tous les Africains d’y réfléchir et agir hic et nunc, car comme l’a si bien déclaré le Roi GUEZO du Bénin, « C’est lorsque tout le monde aura apporté son doigt pour boucher le trou de la jarre que l’eau n’y jaillira pas ».
Crédo TETTEH
ENCADRE
MISSION ACCOMPLIE
Les Honorables Députés de la Nation ont joué convenablement leur partition hier Lundi 25 décembre 2024, en étudiant et en adoptant la proposition de Loi portant révision de la Constitution.
Ils étaient 84 Députés présents et 7 procurations. Ainsi donc 91 députés sur les 91 ont procédé au vote par scrutin secret conformément au texte en vigueur.
A l’issue du vote au bulletin secret, sur les 91 votes, les Honorables Députés de la République ont exprimé 89 voix Pour ,01 Contre et 01 Abstention.
Tout le mérite revient donc aux Honorables Députés qui ont fièrement accomplie leur mission, dans l’intérêt supérieur du Peuple togolais.