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21 novembre 2024
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CEDEAO -ELECTIONS – SYMPOSIUM DU RESAO : LES EXPERTS PREOCCUPES PAR LES MOYENS DE GARANTIR L’INVIOLABILITÉ ET L’INTÉGRITÉ DU VOTE

En marge de l’Assemblée Générale du Réseau des structures de gestion électorale en Afrique de l’Ouest (RESAO), organisation faîtière des OGE en Afrique de l’Ouest, les experts et acteurs des élections se sont retrouvés ce lundi 12 décembre 2022 à Grand Bassam en Côte d’ivoire autour du thème : garantir l’inviolabilité et l’intégrité du vote suivi de son assemblée générale.

Un thème particulièrement important à un moment où l’apathie des électeurs fait baisser le taux de participation dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et conduit à des questions sur la légitimité des dirigeants élus.

 

Pour les Premiers responsables du RESAO, il s’agit au cours de ce symposium, avec la crème des Acteurs principaux et Experts électoraux, d’examiner de manière critique les moyens de garantir que les votes individuels aboutissent à un résultat électoral légitime et acceptable dans l’espace CEDEAO.

Une vue des Experts électoraux…

Ils passeront à la loupe les différentes approches théoriques pour parvenir à un résultat électoral crédible, examineront les meilleures pratiques internationales en matière de gestion des résultats électoraux, et évalueront les moyens pratiques de créer une piste d’audit pour les résultats des élections.

Une occasion également pour les participants à ce symposium de partager les expériences de traitement et de gestion des résultats électoraux de divers membres du RESAO.

A l’ouverture de ce symposium, outre les messages de bonne volonté de GIZ Cote d’Ivoire, de EISA Bureau Cote d’ivoire, de International IDEA, Bureau Afrique de l’ouest et Asie, les participant ont suivi avec attention les messages de la Commission de la Cedeao et du Président du Comité de Pilotage du RESAO, Monsieur Ibrahime COULIBALY-KUIBIERT.

Pour la Représentante de la Commission de la CEDEAO en Côte d’ivoire, Mme Fanta CISSE, intervenant au nom du Président de la Commission SE Dr Omar Alieu TOURAY, sa présence à Grand Bassam « témoigne de l’engagement et du soutien de la Commission de la CEDEAO au Réseau des Structures de Gestion Electorale en Afrique de l’Ouest (RESAO), que nous considérons comme un instrument efficace pour l’actualisation de notre mandat d’assistance aux États membres à organiser des élections libres, justes, inclusives et crédibles. Nous sommes convaincus de l’importance d’un tel réseau pour le partage d’expériences, l’apprentissage par les pairs, le soutien collectif et le renforcement des compétences et du professionnalisme des personnes en charge de la lourde tâche d’administrer les élections ».

Une autre vue des Experts participants au symposium.

« En effet, le partage d’expériences et les échanges entre pairs, tels que ce symposium vise à le faire, contribuent énormément à créer une compréhension commune des normes que nous attendons des élections et des processus électoraux dans notre région » a poursuivi Mme Fanta Cissé.

Prenant la parole pour son mot d’ouverture du Symposium, le Président du Comité de Pilotage du RESAO, Monsieur Ibrahime COULIBALY-KUIBIERT n’a pas manqué de remercier  pour leur présence tous ses pairs Présidents des Commissions électorales, les Experts, participants et officiels.

Pour Monsieur Ibrahime COULIBALY-KUIBIERT, le thème du symposium revêt un intérêt certain pour les Organes de gestion des élections (OGE). Il urge d’examiner les mécanismes de gestion des élections et surtout de relever le défi de l’inviolabilité et de l’intégrité du vote.

Pour rappel, les défenseurs de la démocratie électorale affirment souvent que les élections constituent le moyen le plus efficace d’atteindre les objectifs de développement des citoyens en leur permettant de choisir les dirigeants ou les représentants dont les projets reflètent le mieux leurs aspirations. Selon l’Initiative de données électorales ouvertes (Open Election Data Initiative), les élections servent donc de base à la légitimité démocratique car elles permettent aux citoyens de demander des comptes à leurs dirigeants en votant pour l’entrée ou la sortie des candidats1 en fonction de la manière dont ils ont défendu ou entendent défendre leurs intérêts. Bien que ces postulats soient vrais dans un monde théorique où les électeurs ont un intérêt commun, en réalité, les électeurs ne partagent pas toujours les mêmes aspirations et les résultats électoraux sont donc souvent, dans le meilleur des cas, le reflet des « préférences pondérées » de l’électorat.

Et dans nombre de jeunes démocraties en Afrique, y compris la plupart des États d’Afrique de l’Ouest, il existe un manque de confiance généralisé dans les processus électoraux et les institutions chargées de les gérer. L’un des reproches les plus courants est que les élections sont truquées, avec des résultats écrits à l’avance et n’ayant aucun rapport avec les suffrages exprimés dans les bureaux de vote. Cette absence de confiance se reflète dans le fait que les résultats ont été contestés lors de six des neuf élections présidentielles organisées dans la région entre 2020 et 2021.

Une vue des Présidents des Organismes de Gestion des élections ouest africains.

Les organes de gestion des élections (OGE) sont souvent accusés par les partis politiques de l’opposition et leurs candidats – qui abordent la plupart des échéances électorales avec une énorme suspicion – de travailler activement à renverser la volonté des électeurs ou de ne pas en faire assez pour éviter cela. Cette paranoïa collective est l’un des facteurs qui contribuent à la tendance baissière observée dans les chiffres de participation des électeurs dans les États d’Afrique de l’Ouest, passant d’une moyenne de 70,49 % à 65,54 % au cours de la dernière décennie, selon les données de l’Institut international pour la démocratie et les élections (International IDEA).

Connaissant leur rôle d’arbitre des contestations électorales, la contribution des OGE à tout effort visant à restaurer la confiance des citoyens dans la démocratie ne peut se faire qu’en prenant des mesures visant à garantir la plus grande transparence du processus électoral. Étant donné qu’une grande partie de la contestation des résultats des élections sur le continent africain porte souvent sur des questions telles que la crédibilité des listes électorales et l’intégrité des processus de décompte et de compilation des voix, il est logique que les OGE s’attèlent à garantir que les électeurs et les candidats soient en mesure de comprendre l’ensemble du processus de compilation des voix individuels en résultats électoraux. En effet, si de plus en plus de citoyens sont en mesure de considérer les résultats des élections, tels qu’ils sont annoncés par l’OGE, comme la compilation des milliers ou des millions de votes d’électeurs individuels dont les préférences ne sont pas toujours les mêmes, ils seront moins enclins à contester leur sincérité ou de les rejeter comme étant écrits à l’avance. Ce faisant, les OGE peuvent ralentir de manière significative le rythme du déclin de la démocratie en Afrique de l’Ouest et sur le continent en général.

Créé en 2008 en tant qu’organisation faîtière des OGE en Afrique de l’Ouest, le Réseau des structures de gestion électorale en Afrique de l’Ouest (RESAO) a pour mandat principal de promouvoir la tenue d’élections pacifiques, équitables et crédibles dont les résultats sont acceptés par toutes les parties prenantes. Ses moyens d’action comprennent la tenue de symposiums sur des sujets d’intérêt notables pour les administrateurs électoraux, des programmes de renforcement des capacités, des événements d’apprentissage par les pairs, la recherche et le plaidoyer.

Le RESAO regroupe les commissions électorales des 15 Etats membres de la CEDEAO (Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra-Léone et TOGO).

Notons que les participants au symposium sont les Présidents et/ou membres des OGE-membres du RESAO, les Directeurs des Opérations des OGE membres du RESAO, les Experts électoraux de toute l’Afrique de l’Ouest, les Universitaires ayant un intérêt de recherche dans les processus électoraux et politiques en Afrique de l’Ouest, les Partenaires de développement impliqués dans le soutien/assistance électorale des OGE et les médias.

L’Assemblée Générale du RESAO aura lieu ce mardi 13 décembre 2022 toujours à Grand Bassam.

 

Crédo TETTEH, envoyé spécial à Grand Bassam (Côte d’ivoire)

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