L’affaire fait grand bruit dans le milieu des banques et établissements financiers du Togo. Un cadre de ECOBANK-TOGO aurait détourné la faramineuse somme de 300 millions de Francs CFA. Certains journaux avancent le chiffre du milliard de nos francs. Si le principal présumé cerveau de cette affaire est connu, dame Elvire Blanchette Grunitzky en occurrence, les supputations et autres allusions qui impliquent d’autres personnes abondamment citées dans cette ténébreuse affaire et sans aucune preuve ne sont pas de nature à apporter la sérénité dans la poursuite des enquêtes.
Les faits relatés par la (…) presse
Ils s’ébruitent le dimanche 06 Avril après l’interpellation de Elvire Grunitzky par la police judiciaire. Elle est gardée à vue avant d’être transférée dans une clinique de la place suite à une crise. C’est tout ce que l’on sait de cette affaire. Ni la police, ni Ecobank-Togo, son employeur, ne se sont prononcés sur ce qu’on lui reproche. Aucun communiqué de la banque pour situer l’opinion. 300 000 millions, ce n’est pas rien. C’est d’ailleurs la presse qui en fait écho et chaque journal y met du sien. Le principe est connu de tous. Quand elle manque d’informations, la presse n’hésite pas à aller dans tous les sens, même prêcher du faux dans le seul espoir d’avoir du vrai.
Dans cette entreprise, des noms sont cités, notamment celui de Jonathan FIAWOO, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, l’époux de la principale accusée. Une certaine presse affirme qu’il est aussi mêlé dans l’affaire parce qu’il a été aussi écouté par la police. D’autres vont même jusqu’à retrouver des traces des montants détournés sur ses comptes bancaires, ceci, sans apporter aucune preuve matérielle. Des supputations, rien que des supputations. Jusqu’aujourd’hui, aucune charge n’est retenue contre le compagnon d’Elvire Grunitzky. On comprend alors difficilement les attaques contre le sieur Jonathan Fiawoo, à moins que les motivations ne soient ailleurs.
Il est indéniable que l’homme n’a pas que des amis dans le milieu des affaires. C’est donc une bonne occasion pour ses détracteurs d’injecter quelques fausses informations auprès de l’opinion publique pour le plonger. A la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT), les mauvaises langues sont légions tant l’homme est venu bousculer les vieilles habitudes de la maison au détriment de certains caciques qui arborent les progrès. Le succès prévisible de l’événement ”pagne en fête” a aiguisé davantage les animosités envers Jonathan Fiawoo qui en tirera certainement les lauriers.
La présomption d’innocence
Il existe un principe sacro-saint en Droit quand il s’agit de l’implication d’une personne dans une affaire judiciaire. Il s’agit de la présomption d’innocence.
La présomption d’innocence est le principe selon lequel toute personne qui se voit reprocher une infraction est réputée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement prouvée.Dans sa définition commune, la présomption d’innocence signifie qu’un individu, même suspecté de la commission d’une infraction, ne peut être considéré comme coupable avant d’en avoir été jugé tel par un tribunal.
La présomption d’innocence procède de nombreuses implications concrètes : il s’agit tout d’abord d’un principe qui vient limiter la liberté d’expression, et qui autorise toute personne non encore condamnée mais présentée dans la presse comme coupable, à obtenir une rectification publique. La loi interdit en outre de diffuser, sans son accord, les images d’un individu menotté. Surtout, la présomption d’innocence vient garantir au prévenu qu’en l’absence de démonstration probante par l’accusation de sa culpabilité, le doute devra nécessairement lui profiter.
C’est tout le contraire que nous observons dans cette affaire. A aucun moment, le sieur Jonathan Fiawoo, n’a été inculpé, ni détenu. Jusqu’à présent, aucune charge n’a été retenue contre lui officiellement. On se demande bien pourquoi cette cabale contre lui. Son seul tort serait peut-être d’être le compagnon de la principale accusée. Autrement, tous ceux dont les conjoints sont cités ou inculpés dans une affaire devraient être considérés aussi comme coupables.
En France, Serge Dassault, arguant de l'” atteinte à la présomption d’innocence “, a fait condamner le journal Libération..Selon une ordonnance de référé rendue vendredi 4 avril, le tribunal de grande instance de Paris a ordonné le retrait de trois articles litigieux du site de Libérationet la publication d’un communiqué judiciaire sur ce même site et dans l’édition papier. Il a également condamné le quotidien à verser 1 euro de dommages et intérêts provisionnel à M. Dassault.
Le juge a conclu qu’au-delà de la simple mise en exergue légalement possible d’éléments à charge, la première page de couverture, l’article et l’éditorial ainsi que leur conjonction portent atteinte à la présomption d’innocence [de M. Dassault]. ”
Une tentative de ce genre sur le terre de ”l’or de l’humanité” aurait soulevé des boucliers et fait jaser dans les chaumières. On parlerait d’atteinte à la liberté de presse et à la liberté d’expression.
Ce qui est sûr, c’est que le sieur Jonathan Fiawoo attend la suite de l’enquête avec sérénité. Les faiseur d’opinion peuvent continuer par pérorer et indexer sans preuves. Il arrivera un jour où ils répondront quand même leurs forfaits.
Le Médium