L’année 2014 s’est achevée dans un petit espoir de voir les réformes constitutionnelles et institutionnelles se faire avant l’élection présidentielle de cette année. Si ce n’est cette propension de l’ANC à trouver toujours la petite bête aux propositions des uns et des autres, la proposition des nouvelles dispositions de la constitution proposées par le même ANC et quelques autres parties de l’opposition, le texte serait déjà à l’étude à la commission des lois. Mais c’est sans compter sur l’ANC et ”ses exigences”.Ce qui est sûr, la Cour constitutionnelle les a renvoyés à la case départ.
Malgré l’annonce du chef de l’Etat de se conformer aux recommandations de la CVJR de mettre sur pied un comité de réflexion sur le sujet, les mêmes feignants trouvent à redire. Mieux, ils annoncent des manifestations journalières dans la ville de Lomé.
Marche et manifestations de rue, du déjà vu
Nous ne voulons pas apporter de l’eau au moulin de ceux qui affirment que l’opposition togolaise est la plus n… au monde, mais c’est à croire que l’ANC et ses amis nous y forcent. C’est quand même dommage qu’une opposition soit arrivée à ce point à une sécheresse stratégique. Parce que Jean-Pierre Fabre, Zeus Ajavon et les autres ont entendu les Burkinabè dire qu’ils ont quadrillé la ville de Ouagadougou lors des manifestations ayant abouti à la chute du Président Blaise Compaoré, Eh bien, ils annoncent eux aussi, des manifestations de rues dans différents endroits de la ville de Lomé devant chuter sur le boulevard du 13 Janvier. Drôles de politiciens qui, claironnant à longueur de journée que les togolais sont pauvres et ne mangent pas 3 fois par jour, proposent à ceux-ci de laisser leur travail et de les suivre chaque jour dans leur rodéo politique dans les artères de la ville de Lomé. Sur qu’ils ont l’intention de les achever en les privant du seul repas qu’ils ont au moins aujourd’hui et marcher sur leur cadavre pour atteindre le fauteuil présidentiel tant convoité.
Les Togolais ont tellement saisi le message que la mobilisation a été à la hauteur de l’espérance. Les organisateurs de ces manifestations ont dû comprendre la réponse de ceux au nom duquel ils parlent. Jean-Pierre Fabre et les autres membres feraient mieux de renouer le dialogue avec la majorité pour reprendre le processus des réformes. Toute autre tentative ne serait qu’une simple vue d’esprit et non productive.
La voix de la raison et de la sagesse
Les acteurs politiques doivent revenir à la raison et mettre la balle à terre. Tout le monde dit qu’il veut les réformes. Il est donc difficile de comprendre l’impasse que crée volontairement l’ANC pour bloquer le processus des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Heureusement que le chef de l’Etat, une fois encore, leur vienne en aide.
”Je constate à cet égard que le débat sur les réformes politiques a pris ces derniers mois une vive tonalité dans la classe politique. Le projet de réforme constitutionnelle introduit en juin 2014 n’a pas recueilli l’adhésion de la Représentation nationale. Je note également, que la proposition de réforme initiée récemment par certains partis, est en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Quelle que soit l’issue qui sera réservée à l’initiative des parlementaires en cours d’examen, il me paraît fondamental de dépasser les contingences immédiates pour ouvrir un vaste champ de réformes politiques en profondeur, dans le but de consolider notre ancrage démocratique et le processus de réconciliation nationale”, a dit Faure Gnassingbé.
“A cet effet, et conformément à la huitième recommandation du Rapport de la Commission Vérité Justice et Réconciliation qui souligne la nécessité de régler la question des réformes institutionnelles dans le cadre d’une réflexion approfondie sur l’adaptation du modèle en vigueur dans notre pays à nos réalités sociologiques, une commission de réflexion sur les réformes politiques sera mise en place” a ajouté le Président de la République .
Selon lui, cette commission sera composée d’historiens, de personnalités politiques, de juristes, de sociologues et de représentants de la société civile. Sa mission consistera à proposer dans les meilleurs délais, un texte de réforme politique, de réforme institutionnelle et constitutionnelle qui tient compte de notre histoire, reflète nos réalités et répond aux aspirations des Togolaises et des Togolais. Je souhaite vivement que cette initiative contribue à nourrir le débat et à restaurer davantage de sérénité dans ce débat politique”, a ajouté Faure Gnassingbé.
C’est l’occasion pour l’opposition de saisir cette nouvelle opportunité qu’offre le chef de l’État pour faire aboutir les réformes d’autant qu’elles devront se faire d’une manière consensuelle. Les invectives contre cette proposition entendues ça et là de la part des leaders de l’opposition ne sont que des réactions épidermiques pour plaire à leurs militants et sympathisants. Il n’y a aucune voix de sortie pour l’opposition que de s’asseoir avec la majorité et de discuter des réformes dans le calme et la sérénité.
La hausse des enchères dans laquelle se lance l’ANC ne lui sera pas profitable. A quelques mois de l’élection présidentielle, les positions peuvent se figer et se cristalliser. La période qui s’annonce est trop sensible pour que les politiciens de l’opposition s’amusent avec le feu.
Priorité à la sécurité des populations
Les gamineries et les amusements des dirigeants de l’ANC à l’approche de la présidentielle ne doit pas laisser indifférents les responsables en charge de la sécurité au Togo. D’ailleurs, les militants ont déjà commencé avec cet appel avorté de ce lundi. Ce qui est rassurant, c’est que le chef de l’État a promis veiller sur les Togolais en cette période d’avant, pendant et après les élections. ” Un rendez-vous important nous attend en 2015. Il s’agit de l’élection présidentielle. C’est une échéance cruciale. Son succès dans la paix, la transparence et l’équité contribuera à affermir l’irréversibilité de notre choix en faveur de la démocratie et du pluralisme.
Il revient dès à présent, à tous les acteurs politiques de faire preuve de retenue, de responsabilité et de dignité. Le succès attendu doit être au rendez-vous et, le moment venu, célébré comme une victoire du peuple togolais et de sa démocratie”, a dit Faure Gnassingbé qui s’est porté garant de la bonne tenue du scrutin. Le Président de la République a insisté sur le fait que l’Etat se montrera inflexible à tous les niveaux, face à toute tentative visant à remettre en cause la paix et la stabilité dont jouissent les Togolais.
Le gouvernement doit être vigilant pour sécuriser le peuple devant les manœuvres de l’ANC et de ses va-t-en guerre qui ne ménageront aucun effort pour masquer leur échec en organisant des violences gratuites au nom de la démocratie, des réformes et du changement. La Force de Sécurité pour l’Élection Présidentielle (FOSEP) doit veiller au grain sur toute l’étendue du territoire nationale pour que la paix et la quiétude règnent dans les villes et campagnes. La majorité des Togolais n’ont que cette portion de territoire pour y vivre. Il n’est pas question de laisser une poignée d’individus sans foi ni loi, ceux là qui peuvent se trouver un refuge en cas de pépin, remettre en cause l’amorce du développement du pays. Même si tout n’est rose pour l’instant, l’espoir est permis. Et le gouvernement se doit de le préserver pour le bonheur du peuple.
Ali Samba