Le Front des patriotiques pour la démocratie. C’est ainsi que se nomme la nouvelle formation des derniers exclus de l’UFC après les législatives de Juillet 2013. Le président en est Djimon Oré, l’ancien ministre de la communication, qui, non content d’être viré du gouvernement, vient grossir la liste des partis politiques au Togo par la création du sien ce samedi à Lomé. Un non-évènement car personne n’est dupe. Sur l’échiquier politique, Djimon Oré ne représente que lui-même et son nouveau parti finira certainement comme beaucoup d’autres qui l’ont précédé. Faut-il en rire ou pleurer ? Mieux vaut en rire.
Que ne verrait on pas dans ce pays. Même si la constitution donne la possibilité à tous les togolais de pouvoir se regrouper en une formation politique, il y a quand même une décence à observer par certains qui s’aventurent sur ces chemins. Car le peuple risque de considérer ces actes comme des offenses et des insultes à son intelligence. Djimon Oré, parce que viré de l’UFC, pense ainsi se venger du vieux Gilchrist Olympio et de ses anciens amis. Soit, mais il avait mieux à faire que de créer un parti.
Le FPD, la mauvaise blague de Djimon Oré
Le mal est profond et toute la classe politique, mais aussi intellectuelle de notre pays devrait se pencher là-dessus. Un parti politique ne se crée pas au gré des humeurs. En vérité, quelle est l’idéologie qui sur laquelle se base le FPD. Aucune, si ce n’est les vieilles rengaines de l’UFC qu’il va trainer comme on l’a vu avec l’ANC. “Nous voulons apporter notre modeste contribution en ce qui concerne la marche de l’opposition togolaise vers la victoire”, disait Djimon Oré lors du lancement de son parti. Il est dit aussi qu’il plaide pour un ‘véritable dialogue national de la question de la transition politique qui devra déboucher sur la Ve République. Tout un programme !
Si les intentions semblent être bonnes et honorables, il parait indéniable que notre cher député n’a pas les moyens de sa politique pour influencer la tendance actuelle dans le pays. Au moment où les discussions vont reprendre entre le pouvoir et l’opposition sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles, Djimon Oré va faire cavalier seul avec son idée de transition politique. Ni l’ANC, ni les autres partis représentés à l’Assemblée Nationale, encore moins le parti au pouvoir ne cautionnerait une telle idée d’autant que ces formations politiques n’en ont jamais fait cas depuis qu’il s’est agi de dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Même l’APG ne l’avait pas prévu. Alors, comment fera Djimon Oré pour imposer cette vision aux autres parties au dialogue dans le pays.
Les mauvais points de Djimon Oré
Il faut aussi noter que le rapport humain qu’entretient le nouveau leader du FPD avec les autres des partis de l’opposition ne sont pas au beau fixe. On se rappelle les lendemains de la grave crise à l’UFC avec le départ de ceux qui ont créé aujourd’hui l’ANC. Les propos tenus par Djimon Oré devenu ministre de la communication a creusé un fossé infranchissable entre lui et ses alliés d’hier. D’ailleurs, ces derniers ne manquaient pas de le railler et de lui faire subir les quolibets de leurs militants. On se demande bien comment va-t-il procéder aujourd’hui pour renouer le contact.
Du côté du pouvoir, Djimon semble devenu un farouche opposant. Sa colère et son comportement aux lendemains de l’élection législative n’ont pas arrangé les choses, vu que sa tête ne plaisait même pas quand il occupait le ministère de la communication. Ses invectives contre Gilchrist Olympio qu’il accusait de vouloir faire de l’UFC un appendice de UNIR a laissé pantois les dirigeants du parti au pouvoir. N’ayant pas été repris dans le gouvernement Ahoomey-Zunu2, Djimon Oré a laissé éclater sa bile et est aller dans tous les sens accusant x ou y de son malheur, se positionnant comme n’ayant reçu aucun appui de son parti pour sa victoire dans sa circonscription électorale.
Aujourd’hui, avec la création de son parti, on comprend aisément que le natif de Morétan dans l’Ogou avait planifié son acte. Mais, il a oublié qu’on ne peut aller contre tout le monde si on n’a pas les reins solides. Et à le voir, on craint très fort qu’il ne s’essouffle avant même que la course n’ait commencé.
Mais il faut le dire. Nous sommes en politique et tout peut arriver. En attendant, nous jouons les Saints Thomas.
A.S.