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11 octobre 2024
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ELECTIONS ANNONCEES : Echauffement à UNIR, tergiversations dans l’opposition

Le monde politique togolais est désormais fixé sur les élections régionales et législatives. Le Président de la République a instruit le gouvernement de prendre, sans tarder, toutes les mesures pour permettre d’organiser les prochaines élections, au plus tard à la fin du premier trimestre de l’année 2024, en tenant compte de la persistance des défis sécuritaires pour garantir à tous -candidats, électeurs et citoyens- la sécurité nécessaire sur toute l’étendue du territoire national. Il a indiqué qu’il appartient désormais à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de proposer un chronogramme pour l’organisation des élections régionales et législatives.

Cette décision du Gouvernement est consécutive à l’audit du fichier électoral pa les experts de l’OIF jugé suffisamment fiable pour permettre la tenue des prochaines élections régionales et législatives dans des conditions de confiance.

Aussitôt annoncées, le parti au pouvoir UNIR se met déjà en ordre de bataille.  C’est ainsi que les militants responsables des communes d’Agoe-nyivé se sont réunis ce vendredi 1er décembre 2023, autour de Ibrahima Mémounatou, la Vice-présidente chargée du Grand-Lomé, pour les outiller pour les échéances électorales à venir. Ils ont été entretenus sur des thèmes tels que “la discipline en tant que pilier de cohésion au sein du parti”, “le civisme et le militantisme”, “la communication” ainsi que “la feuille de route gouvernementale.” Les formateurs ont pour nom Atissime ASSIH, Germaine Kouméalo ANATE, Kanka-Malik NATCHABA, et la militante Myriam DOSSOU. Ils ont partagé des conseils issus de leur expérience politique. ” Nous devons perfectionner nos méthodes pour remporter de nouveaux succès “, a déclaré Mémounatou IBRAHIMA, vice-présidente UNIR pour le Grand Lomé.

Du côté des partis de l’opposition, c’est la rengaine habituelle. Ils ont dénoncé le fichier électoral qui a leurs yeux, ne reflète pas la réalité, d’autant que de nombreux potentiels électeurs ont été laissés sur le carreau lors du recensement électoral.

De plus, ils n’ont pas été associés à l’audit du fichier, comme l’avaient annoncé les experts de l’OIF. ” Je ne trouve pas ça sérieux. L’OIF n’ignore pas que, à un moment donné, le recensement électoral a été arrêté et que la plupart des acteurs politiques, en tout cas de l’opposition et même de la société civile, ont condamné cela et ont demandé la poursuite du recensement. Pour nous, on a l’impression que l’OIF a été invité pour valider quelque chose dont le pouvoir sait qu’il est largement insuffisant “, a déclaré Jean Pierre Fabre.  Adjamagbo Johnson de la dynamique pour la majorité du peuple (DMP) renchérit. ” Au lieu d’aider à organiser des élections transparentes, l’OIF a joué le jeu du pouvoir qui, se sachant en difficulté avec une partie de son opposition, est allé la chercher pour intervenir en catimini. L’OIF, au lieu d’aider à résoudre le problème togolais, apparait comme faisant lui-même partie du problème “, a-t-elle fait savoir.

Elle pousse le bouchon même très loin en parlant de crise à partir du 1er Janvier 2024, le mandat des députés de l’Assemblée nationale étant terminé un jour plus tôt.

Selon la DMP, le gouvernement a en effet la latitude de prendre des initiatives pour l’organisation et le fonctionnement de l’Etat dans le délai qui lui est imparti, c’est- à-dire les cinq (05) ans que lui confère la Constitution, du fait de la majorité obtenue lors des élections législatives de 2018.

C’est en fonction de cette majorité qu’elle a formé l’actuel gouvernement dirigé par le Premier Ministre Mme Tomegah- Dogbe. ” La fin de cette majorité étant fixée au 31 décembre 2023, il doit être clair et évident pour tous que le gouvernement n’aura plus aucune légalité pour agir et gouverner les Togolais à partir du 1er janvier 2024. Nous évoluons ainsi inévitablement vers un vide constitutionnel “, a écrit la DMP dans un communiqué.

Cependant, des voix autorisées évoquent la constitution qui dispose que les députés de l’Assemblée nationale sortants, par fin de mandat ou dissolution, restent en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de leurs successeurs. Resteront-ils en fonction après le 31 Décembre 2023 ? Les interprétations de l’article 52 de la constitution sont multiples, selon qu’on est proche du pouvoir ou de l’opposition.

La Cour constitutionnelle devra certainement statuer pour mettre fin à la polémique.

Ali Samba

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