BOAD Development Days : Un catalyseur d’actions concrètes pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest

La première édition des « BOAD Development Days », initiée par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), s’est tenue la semaine dernière dans la capitale togolaise Lomé. « Financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions », est le thème retenu pour la rencontre qui avait pour but de permettre à des professionnels, leaders et experts de haut niveau dans les domaines de l’Agriculture et de l’Energie de discuter des défis de l’accès universel à l’électricité face aux exigences de la transition énergétique ainsi que du rôle de l’Agro-industrie comme levier de souveraineté alimentaire dans l’UEMOA.

Pour le ministre togolais de l’économie et des finances, plus qu’une simple rencontre, ces journées ‘’BOAD Development Days’’ constituent un carrefour d’idées, un forum d’échanges et un catalyseur d’actions concrètes pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest. Elles témoignent de la volonté commune des Etats de la sous-région de relever les défis du développement, de stimuler la croissance économique et d’améliorer les conditions de vie de nos populations. A la BOAD, on indique que l’Afrique de l’ouest se trouve aujourd’hui à un carrefour stratégique de l’histoire du continent.

En effet, l’Afrique de l’Ouest, riche de ses ressources naturelles, de son potentiel humain et de la jeunesse de sa population, est confrontée à une double exigence : accélérer son développement économique tout en répondant aux impératifs de durabilité et de résilience climatique. Depuis quelques années, le changement climatique n’est plus une abstraction. Il est là, bien réel. Les zones agricoles sont sous pression, les ressources en eau se raréfient, les chocs climatiques sont de plus en plus fréquents. En parallèle, à mesure que nos populations continuent de croître, il nous faut produire plus, mieux, et de manière durable. « Les enjeux sont donc énormes. Ils sont climatiques, économiques, sociaux. Ils touchent le quotidien de nos populations, celui des générations à venir, et la trajectoire même de nos pays. Ils nous obligent à agir différemment, et pour cela, à repenser notre façon de produire, de consommer, d’investir », a affirmé Serge Ekué, le Président de la BOAD.

Dans cette situation, Essowè Barcola estime qu’en la matière, le rôle de la Banque Ouest Africaine de Développement est déterminant, d’autant que depuis sa création, l’institution s’est affirmée comme un partenaire privilégié et un pilier financier indispensable pour la réalisation de projets structurants dans l’UEMOA. Ses interventions dans des secteurs clés tels que l’énergie, les transports, l’agriculture et l’industrie ont eu un impact transformateur sur les économies des pays. « Nous saluons l’engagement constant de la BOAD à accompagner nos États membres dans leurs stratégies de développement », a déclaré le ministre Barcola, indiquant que les défis auxquels les Etats sont confrontés sont nombreux : les chocs externes, les défis climatiques, la crise sécuritaire, la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie, l’industrialisation, et la création d’emplois décents pour une jeunesse de plus en plus nombreuse. « Pour y faire face, il nous faut innover, collaborer et mutualiser nos efforts », a-t-il ajouté.

Il n’a pas tort, car la situation n’est pas reluisante. En matière d’énergie, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon la BOAD, à l’échelle mondiale, plus de 685 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, dont plus de 80% vivent en Afrique. Dans l’UEMOA, des millions des concitoyens restent privés d’électricité. La zone UEMOA, malgré son immense potentiel solaire, éolien, hydroélectrique et même fossile, affiche un faible taux d’accès à l’électricité, inférieur à 50%, contre 91% au plan mondial. Nos réseaux dépendent encore majoritairement de l’énergie thermique (70%) et de l’hydraulique (27%), et les tarifs pratiqués comptent parmi les plus élevés.

En matière d’agriculture, les défis sont multiples dans la zone: dépendance aux intrants importés, forte vulnérabilité au changement climatique (aléas climatiques, pauvreté des sols, faible maîtrise de l’eau), modernisation très limitée (faible mécanisation, filières non structurées, accès limité aux intrants), transformation et valorisation insuffisantes des produits agricoles, auxquelles s’ajoutent les impacts des crises sécuritaires et sanitaires. « Il nous faut donc, non pas abandonner notre agriculture, mais la transformer ; trouver, dans une agriculture productive et durable, nourrie par des pratiques innovantes et résilientes au climat, la clé pour assurer notre sécurité alimentaire, préserver notre environnement et créer des millions d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes », dit Serge Ekué.

Il faut souligner que depuis 2021 et malgré le contexte difficile de la Zone, la BOAD met en œuvre son Plan stratégique DJOLIBA 2021-2025 qui, par son approche sectorielle, lui permet de jouer sa partition dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture, et dans bien d’autres. Nous avons ainsi injecté dans les économies de l’Union plus de 3 300 milliards de FCFA. « Des projets comme les centrales solaires de Blitta au Togo, Awandjélo au Togo, Koudougou au Burkina Faso, Niakhar au Sénégal et Ferké en Côte d’Ivoire en sont des illustrations concrètes », fait savoir Serge Ekué, le Président de la BOAD.

Partagez sur :