Le samedi 5 février 2005, Gnassingbé Eyadéma, le Président de la république du Togo, tira sa révérence après avoir dirigé le pays pendant 38 ans. Pour commémorer les 20 ans de la disparition de l’illustre homme, un colloque international consacré à sa vie s’est tenu à Lomé. Selon les organisateurs, l’objectif de cette rencontre est de revisiter les grands moments de l’engagement de Gnassingbé Eyadema en faveur de la paix au plan national, régional et international. Aussi, sa contribution au développement socioéconomique du pays.
Ainsi c’est un parterre d’hommes et de femmes, des personnalités politiques, universitaires et traditionnelles, venus d’horizons divers (Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Tchad, France …) qui ont pu témoigner de la spécificité de l’homme, Gnassingbé Eyadéma. C’est le mot » PAIX » qui le caractérise le plus, a indiqué le professeur Robert Dossou, avocat béninois de renom qu’on ne présente plus.
En effet, dans toutes les communications des intervenants à la tribune de ce colloque, il est une constance que le Président Gnassingbé Eyadéma n’a ménagé aucun effort pour que la paix s’installe dans la sous-région ouest-africaine et au-delà. Ils ont évoqué ses nombreuses implications dans de nombreuses crises qui secouaient le continent africain à l’époque.
Les guerres civiles au Libéria et en Sierra Léone, la crise en Côte d’Ivoire du début des années 2000, le conflit entre le Nigéria et le Cameroun à propos de l’ile de Bakassi, la crise entre le Mali et le Burkina Faso… » Il était en de bons termes avec tous les Présidents, ce qui lui permettait de leur parler. Il était d’ailleurs très écouté, ce qui facilitait les accords de paix, là où beaucoup ont échoué « , a indiqué un ancien ministre du gouvernement togolais.
Pour le professeur de droit international public, Dandi Gnamou de l’Univeristé de Abomey Calavi du Bénin, le Togo aura été présent aussi dans les opérations de maintien de la paix. Les forces armées togolaises ont été déployées dans des contextes aussi variés que celui du Shaba au Zaïre pour contenir les insurrections armées, l’engagement s’est poursuivi, pas seulement en Afrique saharienne, mais en Haïti, les efforts de consolidation de stabilisation démocratique et la contribution aux missions des Nations Unies au Rwanda et en Côte d’Ivoire.
» Par son œuvre, Gnassingbé Eyadéma a, non seulement démontré sa capacité à inscrire le Togo dans des dynamiques internationales de pacification, mais il a également contribué à forger une réputation de médiateur, de pacificateur au niveau continental et bien plus dans le monde. Les efforts constants pour promouvoir les mécanismes africains de gestion des crises, ainsi que le soutien aux missions multinationales auront fait de Gnassingbé Eyadema, un artisan majeur de la stabilité en Afrique. Puisse la tradition de médiateur et de maintien de la paix, continuez à être pérennisée au Togo « , a-t-elle relevé lors de sa communication.
Du général Gnassingbé Eyadéma, le ministre Kanka Malick Natchaba dira: “Le général était un homme aux multiples facettes, doté de qualité naturelle exceptionnelle, une force de la nature reconnue pour son courage et sa droiture. » Ces qualités lui permirent de mener une carrière militaire enviable, et qu’on chante tout au long de celle-ci, des félicitations et des reconnaissances. Son action politique à la tête du pays s’inscrira constamment dans l’optique d’une construction collective d’un bien commun: le Togo. Les mots qui reviennent de plus pour parler de son action sont unité nationale, solidarité et paix. Il avait cet ascendant naturel qui faisait que personne ne repartait indifférent après l’avoir rencontré et encore moins après lui avoir parlé « , a-t-il dit. Tous ceux qui ont évoqué la mémoire du Général Gnassingbé Eyadéma ont témoigné de tous ces aspects évoqués.
Les débats qui ont suivi ont fini par convaincre les organisateurs de ce colloque d’en envisager d’autres sur d’autres figures emblématiques du Togo. Une assertion corroborée par Evalo Wiyao du HCRRUN, qui a relevé que ces genres d’activités ont été recommandées par la CVJR et que le HCRRUN s’emploiera à les mettre en œuvre.
