Un débat sur l’orientation budgétaire (DOB) 2024-2026 s’est tenu à l’Assemblée nationale. Le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle a servi d’élément de base aux discussions entre les députés et le Gouvernement. C’est le ministre de l’économie et des finances Sani Yaya qui était l’interlocuteur privilégié des parlementaires.
Selon l’Exécutif, ce document a été élaboré dans un contexte mondial, marqué par un ralentissement économique et les conséquences de la crise russo-ukrainienne, ainsi que la montée des attaques terroristes dans la partie septentrionale du pays, ce qui pourrait avoir un impact important sur l’activité économique dans son ensemble. Le document définit sur une période de 3 ans, la trajectoire des finances publiques et les orientations de la politique public de développement du gouvernement. Il servira de guide pour l’élaboration de la loi de finances exercice 2024.
La présentation du DPBEP 2024-2026 par le Gouvernement s’est concentrée sur plusieurs points, notamment l’évolution de l’activité économique, la situation des finances publiques, les priorités et les choix stratégiques en matière budgétaire, la situation financière des organismes publics et l’analyse des risques budgétaires.
Selon le DPBEP, les orientations et perspectives des finances publiques, pour la période 2024-2026, reposent principalement sur les actions de la politique budgétaire et les hypothèses macroéconomiques. Les recettes budgétaires augmenteraient de 12,9% par rapport à 2022, passant de 1 187,2 milliards en 2023 à 1 223,9 milliards en 2024, 1 298 milliards en 2025 et 1 429,3 milliards en 2026, représentant en moyenne 19,8% du PIB sur la période, une tendance haussière moyenne de 4,9% sur la période 2024-2026. Le niveau des dépenses projeté sur la période 2024-2026 s’élèverait respectivement à 105,4 milliards, 111,5 milliards et 129,6 milliards.
Les dépenses budgétaires atteindraient 1497,1 milliards en 2024, 1496,6 milliards en 2025 et 1 639 milliards en 2026, représentant en moyenne 23,3% du PIB sur la période. Les charges de trésorerie, comprenant les amortissements de la dette intérieure et extérieure, représenteraient en moyenne 7,5% du PIB sur la période. Les ressources de trésorerie passeraient de 689,4 milliards à 714,3 milliards et 776,8 milliards pour les années 2024, 2025 et 2025, soit une hausse moyenne de 6,2% sur la période.
Au regard de tout cet environnement, Sani Yaya, le ministre de l’économie et des finances a indiqué que l’économie togolaise se porte bien, comparativement aux autres pays de la sous-région. L’analyse du DPBEP 2024-2026 indique un taux de croissance moyen de 6,9%.
Les orientations et perspectives des finances publiques sur la période 2024-2026 reposent principalement sur les actions de la politique budgétaire et les hypothèses du cadrage macroéconomique. En ce qui concerne la politique budgétaire, elle reposera essentiellement sur le renforcement de la maîtrise des dépenses de fonctionnement des ministères et institutions et la consolidation de la soutenabilité de l’endettement public, afin de dégager des marges budgétaires pour le financement des investissements structurants et la prise en charge des priorités sociales. Cette politique budgétaire prudente est menée dans un contexte de consolidation budgétaire, ramenant le déficit à 3% du PIB à partir de 2025.
En matière de recettes, la politique budgétaire prévoit une augmentation des ressources publiques par l’amélioration des recettes fiscales et douanières avec une cible de taux de pression fiscale à 15%, à l’horizon 2025. Pour atteindre ces résultats, plusieurs mesures fiscales, non fiscales, ainsi que des mesures concernant les dons, sont envisagées.
En matière de dépenses, les prévisions budgétaires sur la période 2024-2026 tiennent compte des orientations du gouvernement, en matière de développement économique et social, ainsi que des mesures de réforme entreprises en vue d’une meilleure gestion des dépenses publiques. Elles tiennent compte également de l’impératif de renforcement de la couverture des dépenses sociales et sécuritaires, face aux menaces terroristes qui pèsent sur le pays. En somme, ces mesures permettront d’assurer la résilience de l’économie face aux chocs éventuels, de consolider l’inclusion sociale afin de poursuivre avec efficacité, la relance économique, conformément aux objectifs de la déclaration de politique générale.