Décidément, la politique a ce vilain plaisir et loisir de tout éloigner, de tout réfuter même les plus vieilles relations entre parents et fils.L’histoire que nous allons vivre une fois encore le 15 avril prochain, n’est pas de toute joie, de toute gaieté. Jean-Pierre Fabre, le leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) est candidat pour affronter l’actuel occupant du Palais de la Marina, Faure Gnassingbé.
Si l’un est plus âgé que l’autre, il le faut le souligner aussi, l’un est président de la République et l’autre président d’un parti politique. Tous deux sont présidents à des degrés différents mais Faure a une mission, une responsabilité, bref un cahier de charges. C’est maintenant que l’autre, Fabre, tente en vain d’avoir les charges de la République. Tout compte fait, Jean-Pierre Fabre est dans cette posture de rêve d’accéder le 15 avril 2015 à la tête de notre cher pays le Togo.
Si c’est permis de rêver, de nourrir des ambitions en politique, il est également conseillé d’avoir la tête sur les épaules et de reconnaitre ses limites d’action.
Il s’agit ici de ne pas se leurrer et de berner à longueur de journée ses militants qui pour la plupart font ce qu’on leur demande de faire sans pour autant comprendre réellement ce pourquoi on leur dit d’agir, de réagir, d’interagir. Ils s’exécutent tout simplement.
L’histoire de Fabre et Faure aux urnes ne date pas d’aujourd’hui, de 2015 j’allais dire. Jean Pierre Fabre a depuis une décennie nourri le désir de prendre la place de son jeune frère Faure. N’a-t-il pas marché dans les rues de Lomé et dans les sables de la Plage pendant 4 ans revendiquant le fauteuil présidentiel de Faure ? Marcheur infatigable, Jean-Pierre Fabre, selon les derniers sondages de l’agence ” I and I “, devra redoubler d’ardeur au lendemain du 15 avril prochain pour ressusciter ses éternelles et inutiles marches de revendication de victoire. Car, selon les sondages Faure Gnassingbé rempilera facilement lors du scrutin prochain.
Et comme on le connait depuis longtemps, à l’issue du vote Fabre n’aura d’autre recours que d’inventer de nouvelles formules de marches, peut-être au niveau des points de départ et de chute, pour se présenter autrement à ses militants. Une chose est sure, Jean-Pierre Fabre n’aura plus avec lui ses compagnons de lutte politique d’hier que sont les leaders du CAR, de l’ADDI, du NET, du MRC, du MCD etc ; parce que les ayant joué, floué, baisé déjà et avant le scrutin même.
Jean-Pierre Fabre, l’homme pour qui les réclamations concernant les réformes constitutionnelles et institutionnelles peuvent attendre la saison d’une présidentielle, n’aura plus grande chose à offrir ne serait-ce qu’à ses militants. Il sortira de cette présidentielle plus que déplumé et avec lui, toutes les conséquences de sa trahison, de la trahison de ses pairs de l’opposition. Et surtout, Fabre trainera avec plus d’angoisse et de malédictions, le ” parricide” commis sur son père politique Gilchrist Olympio.
Pour la petite histoire, selon les langues qui se délient chaque jour que le Bon Dieu fait, Jean-Pierre Fabre serait le grand frère de Faure Gnassingbé. Pas uniquement en terme d’âge à l’Etat civil mais surtout en considération des excellentes relations ayant existées entre la maman de l’un et le papa de l’autre.
Très bons amis, la maman et le papa ont des enfants qui s’appellent Fabre et Faure. Maman et Papa se protégeaient. Mais comble de malheur et à cause de la fâcheuse politique, Fabre et Faure ne s’entendent sur rien car le fauteuil présidentiel laissé par le papa à sa mort les divise. L’un l’a gagné à travers les urnes, et l’autre tente de le lui ravir à travers les mêmes urnes.
Crédo TETTEH