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21 novembre 2024
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Election Présidentielle 2015 : La coalition arc-en-ciel à la croisée des chemins

Me Dodzi Apévon (Arc-en-ciel) et Jean-Pierre Fabre (CST)
Me Dodzi Apévon (Arc-en-ciel) et Jean-Pierre Fabre (CST)

Qu’il semble si loin pour le commun des togolais, la présidentielle de 2015. Mais si proche pour les hommes politiques, que les grandes manœuvres se mettent déjà en place du côté des partis de l’opposition. La reconstitution de la Commission Electorale Nationale Indépendante vient prouver une fois encore que l’union de l’opposition n’est qu’un leurre et que les togolais devraient se faire désormais une raison. La coalition Arc en ciel doit accepter l’évidence d’une impossible convergence de point de vue des deux blocs de l’opposition, Il n’y aucune honte à l’accepter.

Si les discussions entre les deux blocs de l’opposition restent en l’état, la Coalition-Arc-Ciel risque de n’avoir aucun représentant à la Commission Electorale Nationale Indépendante dans le cadre de la prochaine élection présidentielle. D’autant que les 5 propositions de noms envoyés sur la table du président de l’Assemblée Nationale au titre des partis de l’opposition siégeant au parlement ne sont que celles de l’ANC-ADDI. La réserve de la coalition Arc-en-ciel sur la considération de l’UFC comme un parti de l’opposition ne peut être qu’un point de dissension entre elle et le clan ANC-ADDI.

La difficile équation de l’ANC

Jean Kissi, vice-président du Comité d’Action pour Renouveau(CAR) avait vu juste quand il disait que ”l’ANC a mangé son Totem”. Et nous y voilà. L’ANC ne pouvait en aucun cas remettre en cause ce qui lui confère le titre tant aimé de ” leader de l’opposition” à son président Jean Pierre Fabre. N’ayant pas accordé son vote à la loi sur le statut de l’opposition, mais se prévalant de ses privilèges, ce qui a fait dire à l’honorable Kissi la phrase citée plus haut, l’ANC et son président se retrouve aujourd’hui dos au mur par rapport à cette exigence de la coalition Arc-en-ciel.

Qu’elle est drôle, la situation dans laquelle se trouve le parti orange. A son corps défendant, l’ANC va devoir accepter que son pire ennemi, l’UFC, fait partie de l’opposition comme l’indique la loi sur le statut de l’opposition, que Fabre et ses amis n’ont pas voté. Et pourquoi ? A cause des privilèges du au chef de file de l’opposition. On aura tout vu dans ce petit rectangle de pays. Ainsi sont-ils, ces messieurs de l’ANC, qui hier faisait exactement la même chose quand ils dirigeaient l’UFC d’alors. La coalition Arc-en-ciel doit comprendre que l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) ne peut se faire Hara-Kiri. Demander la clarification sur la position de l’UFC reviendrait, pour l’ANC, à se mettre elle-même la corde au cou et se pendre, vu que tous les privilèges dont elle jouit depuis presqu’un an ne dépend que de cette loi qui veut que l’UFC soit considérée comme un parti de l’opposition.

Sont-ils fou jusqu’à ce point pour le faire ? Non, Non et trois fois non.” Nous sommes en plein dans les bisbilles politiques” avance un observateur de la scène togolaise. La chose parait aujourd’hui claire plus que l’eau de roche. Pour ceux qui ne l’auront pas compris depuis des décennies, Jean Pierre Fabre, Patrick Lawson, Isabelle Ameganvi et autres Eric Dupuis viennent une fois encore de leur rappeler la morale de l’histoire de l’opposition togolaise depuis 1990 : ” notre intérêt passe avant celui du peuple”.

La coalition Arc en ciel, le dindon de la farce

”Apparemment, ces messieurs de la coalition Arc-en-ciel n’ont pas assez de se faire b….par leurs adversaires du CST ” se désole un sympathisant de ce regroupement qui maitrise mal sa colère. Il devient difficile pour les militants et sympathisants de ces partis de comprendre l’entêtement de leur leader à vouloir, coûte que coûte, l’union avec des gens qui, visiblement, n’en veulent pas.

En effet, depuis que ces messieurs ont fait leur apparition sur la scène politique togolaise, ils n’ont pratiqué que la politique d’exclusion. De l’UFC des années 90-2000 et l’ANC des années 2010, ils n’ont jamais accepté les coalitions ou les unions de l’opposition proposées par les autres formations politiques. Tout le monde a en mémoire les différentes exigences de ces messieurs qui ont mené l’opposition dans le gouffre. Et c’est pourquoi l’opinion ne comprend toujours pas pourquoi Me Dodji Apévon et sa colistière Mme Adjamagbo Kafui s’obstine a vouloir réaliser l’union de l’opposition avec l’ANC à moins qu’ils ne soient des sado-masochistes.

Il apparait que les leçons du passé ne servent pas aux politiciens de la coalition Arc-en-ciel. Les douloureux évènements des élections législatives passées sont en vivaces dans les mémoires des militants. La coalition Arc en ciel donne l’impression à l’opinion qu’il n’y a qu’elle qui veut l’union de l’opposition et que sans cette union, elle va disparaître. Quel intérêt a-t-elle à vouloir une union si visiblement et clairement l’ANC et son bras armé le CST ne veulent pas ? On avancera que le peuple le demande.

Mais il faut savoir que la plus belle fille au monde ne peut donner que ce qu’elle a. ne pas vouloir le comprendre devient une faute politique qui se payera très cher. Les prémices de cet aveuglement se font déjà voir. Au cas où la situation ne changerait puisque la loi actuelle fait l’UFC un parti de l’opposition, que ferait alors la Coalition ? Demander à l’ANC-ADDI de lui céder une, deux ou trois places, pour que cette discussion devienne encore un problème à gérer ?

Il est temps que la coalition laisse l’ANC dans sa démarche solitaire et égoïste se concentre sur l’explication de sa démarche et de ses projets pour le Togo aux populations. A force de suivre l’ANC dans ses errements politiques, c’est la coalition qui deviendra le dindon de la farce, s’il ne l’est déjà, vu les couleuvres que lui ont fait avaler l’ANC et le CST.

Ali Samba

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