Le ballet des hommes politiques constaté à la fin de la semaine dernière à la primature a quelque chose de pathétique qu’il nous rappelle bien des moments cruciaux de la vie politique de la nation togolaise. Mêmes acteurs, mêmes rhétoriques, même langue de bois, etc… le communiqué du gouvernement à ce sujet démontre à suffisance des conclusions de la suite des concertations entre le pouvoir et l’opposition. Tout semble clair, nous allons vers un nouveau marché de dupes.
Le Président de la République Faure Essozimna Gnassingbé a été clair. Par deux fois, il a dit que l’Assemblée Nationale est le lieu indiqué pour discuter des réformes institutionnelles et constitutionnelles. Pense- t-on un seul instant que le gouvernement et le parti présidentiel UNIR (Union pour la République) puissent dédire le chef de l’Etat ? D’ailleurs, les propos du vice-président de Georges Aïdam à propos de ces discussions indiquent clairement que c’est le chemin tracé par le président de la république, président du parti qui sera suivi. ” Nous nous réservons d’abord pour ce qui concerne le cadre. Je crois que le vœu de tout le monde, c’est qu’on puisse arriver à des solutions consensuelles qu’importe le cadre. Si demain, nous pouvons arriver à ces solutions consensuelles, le problème de cadre ne sera que marginale”, a dit Gorges Aïdam soutenu par l’UFC (union des forces de changement) pour laquelle un travail important a été déjà réalisé par le CPDC (Cadre permanent de dialogue et de concertation) concernant les propositions relatives aux réformes institutionnelles et constitutionnelles notamment la limitation du mandat présidentiel et du mode de scrutin. Pour l’Union des Forces de Changement, c’est au parlement que la plupart des choses se feront. ” l’UFC n’ira pas perdre son temps à un nouveau cadre, quel qu’il soit” a martelé Jean-Claude Homawoo.
Aucun doute possible, les tenants de cette ligne(UNIR, UFC et d’autres partis qui seront appelés pour concertation) vont le maintenir, vaille que vaille jusqu’aux lendemains de l’élection présidentielle de 2015. Et ça, tout le monde le sait. C’est alors que l’on se demande pourquoi les partis de l’opposition remettent ce sujet au goût du jour.
De l’art d’enfumer le peuple.
Pour l’observateur de la scène politique togolaise, ces agitations qu’on peut qualifier de dernières minutes n’étonnent pas. C’est même la marque de fabrique de cette opposition qui navigue à vue pendant près d’un quart de siècle. Les mémoires sont encore fraiches des bizarreries intervenues aux lendemains des évènements de 2005, des manœuvres déstabilisatrices du gouvernement Agboyibo après la signature de l’APG (Accord politique global) et des incongruités internes à l’UFC avant le scrutin de 2010.
Voici venu encore la période des grandes farces pour faire croire à l’opinion qu’on est préoccupé par la situation politique du pays. Ce qui est effarant, c’est qu’en leur âmes et consciences, ces leaders de l’opposition notamment Jean-Pierre Fabre et les siens savent très bien que la résurgence d’un cadre de discussion à quelques mois du scrutin hautement important que celui de 2015 ressemble à du folklore.
Dans les rêves les plus fous, même si dialogue il y a, les exigences des uns et des autres feront échouer ce énième dialogue.
Ali SAMBA