Les travaux de la deuxième édition de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS 2022), se poursuit aujourd’hui avec les panels inscrits à l’agenda. A l’ouverture hier à Lomé, devant le parterre du monde des finances du continent, le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a fait le constat de la situation de bon nombre de pays africains qui subissent de plein fouet les conséquences en lien avec la crise de la Covid 19 et la guerre en Ukraine.
En avril 2020, le Brent était à 20 dollars, pour culminer à environ 120 dollars en juin dernier et se stabiliser, autour des 90 dollars actuellement. Et que dire des taux d’intérêt ? Fin 2021, le marché estimait que la probabilité que les taux de la Fed dépassent 2,5% en décembre 2022 était nulle. Une majorité des investisseurs s’attendaient à des taux en dessous de 0,75%. Aujourd’hui, la quasi- totalité des investisseurs anticipe des taux autour de 4,5% “, a-t-il fait observer.
Pour Faure Gnassingbé, il serait dangereux de sous-estimer les conséquences de ces bouleversements, en particulier pour les plus fragiles des populations, mais également pour l’ensemble des acteurs économiques et financiers impliqués dans le développement de notre continent, qualifiant ce sommet comme une belle occasion pour penser l’avenir de la finance africaine.
” L’avenir de la finance africaine se construira sur la collaboration étroite entre les gouvernements et le secteur bancaire “, dit Faure Gnassingbé avec conviction.
Parlant de la collaboration entre les Gouvernements et le secteur privé, Faure Gnassingbé a indiqué les missions des Etats pour soutenir le secteur privé dans les financements des projets de développement des pays : Tout d’abord, l’État doit promouvoir un environnement des affaires attractif ; l’État doit favoriser l’information, pas seulement l’information sur l’environnement des affaires, mais l’information sur les affaires elles-mêmes ; l’État doit jouer son rôle d’arbitre dans le développement des investissements durables ; Enfin, l’État peut organiser l’innovation.
Optimiste, Faure Gnasingbé croit dur comme fer que, comme toutes les crises avant elles, celle d’aujourd’hui trouvera les voies de sa résolution induisant un nouvel équilibre macroéconomique. ” Cet avenir, il faut que nous le construisions ensemble “, a-t-il martelé.
Il faut relever que, selon les organisateurs de ce sommet sur le financement des industries, ces deux jours de rencontre vont permettre aux acteurs du monde de la finance et des industries d’échanger sur les meilleurs pratiques permettant d’accélérer l’inclusion financière sur le continent ; d’accélérer l’émergence d’un marché panafricain des services financiers via l’harmonisation des pratiques et le développement de groupes continentaux puissants ; contribuer à la naissance de politique règlementaires, de conformité et d’encadrement des innovations financières au service d’une croissance pérenne soutenable du secteur ; favoriser les échanges d’expérience ; le partage de bonne expérience entre les professionnels et débattre des dernières tendances et évolutions de la finance mondiale. L’enjeu majeur est d’impacter les économies du continent de manière positive durable, et égalitaire pour chacun des pays qui contribuent à faire du marché africain un des plus prometteurs et dynamique du monde.
Koudjoukabalo et Dodo Abalo