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8 novembre 2024
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SÉCURITÉ MARITIME DANS LE GOLFE DE GUINÉE : Le Togo s’active pour le sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la sécurité maritime et le développement en Afrique

Lors d’une conférence de presse tenu au nouveau palais de la présidence hier mardi, le Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu, qui représentait le chef de l’Etat, a dévoilé les contours de cette  grande conférence que le Togo va accueillir du  02 au 07 Novembre 2015.

Selon le Premier Ministre, les questions de sécurité maritime sont revenues au devant de la scène notamment avec la résurgence et la croissance exponentielle des actes de piraterie le long de nos côtes. Les enjeux de la sécurité maritime vont toutefois bien au-delà de la piraterie et englobent d’autres fléaux tout aussi préoccupants tels que la pêche illicite non déclarée et non réglementée ainsi que la pollution de l’environnement marin.

Un nouvel engagement des pays africains
Tous ces phénomènes sont liés même s’ils ne bénéficient pas tous de la même médiatisation. Ils doivent donc être abordés de front, avec un nouvel engagement politique, si nous voulons valoriser pleinement tout le potentiel de l’économie maritime dans le processus de développement de l’Afrique.
” Depuis quelques années, l’Afrique a pris un élan prometteur sur le plan économique. De nombreux pays ont retrouvé le chemin de la croissance et il nous appartient de nous organiser pour lever tous les obstacles qui peuvent nous empêcher d’atteindre nos objectifs de développement”, a dit Arthème Ahoomey-Zunu qui s’est demandé comment les promesses de développement de l’Afrique peuvent-elles être tenues, si des hommes sans foi ni loi et des réseaux criminels organisés, continuent impunément d’agresser les navires et leurs équipages au large de nos côtes, quand l’on sait que 80% des approvisionnements énergétiques transitent par les routes maritimes ?
”Comment nos pays peuvent-ils tenir leurs promesses de développement si nos ressources halieutiques continuent à être exploitées illégalement par des réseaux mafieux qui pratiquent la pêche sauvage à grande échelle, compromettant ainsi gravement l’écosystème, sans oublier l’effet destructeur que ces pratiques ont sur les communautés locales de pêcheurs ? Comment enfin, l’économie maritime peut-elle contribuer efficacement à notre essor économique si la dégradation de l’environnement marin prend chaque année plus d’ampleur avec le rejet dans nos mers et océans de polluants organiques de toutes sortes et de déchets industriels ? ”, s’est  demandé Arthème Ahoomey-Zunu.
Ce sont toutes ces questions urgentes et tous ces enjeux majeurs qui ont poussé le Togo à tirer la sonnette d’alarme et à se battre pour que la sécurité maritime, dans ses diverses composantes, deviennent un enjeu prioritaire de l’agenda africain.  Le Premier Ministre Arthème Ahoomey-Zunu a saisi l’occasion pour réitérer au nom du Président de la République ses sincères remerciements aux Etats membres de l’Union africaine qui ont soutenu le Togo et qui partagent sa vision.
Selon le Premier Ministre, cette vision repose sur la nécessité de créer les conditions d’échange et de partage grâce auxquelles le  continent africain pourra s’approprier la question essentielle de la sécurité maritime pour en faire un élément central de son agenda de développement.

Contribuer à faire de la sécurité maritime un cheval de bataille pour toute l’Afrique.
Le Premier Ministre a indiqué que le Togo prend cette option parce que le domaine maritime africain offre à toutes les nations africaines de grandes possibilités de croissance, en terme de ressources naturelles et énergétiques, de commerce et d’industrie, et que l’avenir  de l’Afrique dépend aussi des mers et des océans.
Arthème Ahoomey-Zunu a en outre relevé que ces dernières années, le Togo a beaucoup investi dans la sécurité maritime, tant au plan institutionnel qu’opérationnel. ” Nous avons procédé à une vaste restructuration de l’action de l’Etat en mer. Nous avons beaucoup investi dans le développement des infrastructures portuaires. Nous avons également renforcé et modernisé nos équipements pour la sécurisation de nos côtes” a dit Arthème Ahoomey-Zunu. Mais il a reconnu que  cela ne suffit pas car la sécurité maritime doit être abordée comme un enjeu régional, un enjeu africain. ” A l’échelle de l’Union africaine, des initiatives louables ont déjà été prises avec une série de rencontres et de décisions importantes. Mais nous devons prolonger ces efforts, nous devons aller plus loin dans nos engagements et les coordonner davantage” a-t-il ajouté.
Dans la perspective de la conférence de Novembre prochain à Lomé, le Premier Ministre a souligné que le Togo s’efforce d’offrir, à Lomé, un cadre qui permettra une nouvelle réflexion sur les déterminants de la sécurité maritime en Afrique. ” Nous tâcherons de donner à notre continent l’occasion de prendre un nouveau départ, en examinant les enjeux et les contraintes politiques et économiques qu’elle soulève. Nous devons réévaluer l’efficacité des moyens juridiques, financiers et opérationnels grâce auxquels nous serons en mesure de renforcer la sécurité maritime sur l’ensemble du continent africain pour en faire un véritable outil de développement”, a fait relever le Premier Ministre qui a poursuivi en ces termes : ”  Pour ce qui nous concerne au Togo, nous savons ce que nous devons à une sécurité maritime accrue sur le continent. Elle conditionne directement le succès du projet de corridor de développement qui mobilise tout le peuple togolais. Elle conditionne aussi notre capacité à mieux servir les pays de l’hinterland qui partagent avec nous les services du Port autonome de Lomé”.
Pour le ministre des affaires étrangères et de la coopération, l’ambition du Président de la République Faure Gnassingbé, au terme de la conférence du mois de novembre, est d’aboutir à une charte sur la sécurité maritime en Afrique afin d’éradiquer le mal et d’offrir au continent les meilleures chances de développement.

Le Sommet de Lomé
53 pays de l’Afrique, des délégations de l’Europe et de l’Amérique sont attendus à Lomé du 2 au 7 Novembre 2015.
Pour le président du comité d’organisation Michel Dagoh, qui a été chargé par le ministère des Affaires étrangères de cette délicate mission, le Togo saura relevé le défi.
”L’Etat togolais a pris l’engagement devant la communauté africaine d’organiser cette conférence en toutes  responsabilités. Le gouvernement fera tout ce qui est possible pour que les choses se passent dans les meilleures conditions et que le sommet soit un succès en terme d’accueil des délégués et de qualité des échanges”, a dit Michel Dagoh.
Pour le Ministre des affaires étrangères et de coopération “l’arrivée d’importantes et nombreuses délégations à Lomé, requiert de meilleures dispositions d’accueil, d’hébergement et de restauration au niveau de toutes les structures hôtelières”.  Le gouvernement souhaiterait voir les acteurs et professionnels du tourisme, de hôtellerie, de la restauration et voyagistes se mobiliser à ses côtés pour une synergie d’appui nécessaire à la réussite de cette conférence”
Le choix porté sur Lomé pour abriter ce sommet s’explique par le fait que le Togo avait inscrit, à l’ordre du jour de la 23ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, tenue à Malabo (Guinée Equatoriale), le point sur la piraterie maritime.
Cette proposition a été très favorablement accueillie par la Conférence, qui a perçu la proposition togolaise comme étant le premier acte concret entrant dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision sur la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM 2050).
Ali SAMBA

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