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17 mai 2024

ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2015 : Mise en place de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, un sérieux coup de fouet au processus

Sans coup férir, le gouvernement de Faure Gnassingbé a décidé de mettre les dernières pièces du puzzle que constitue le processus devant conduire à l’élection présidentielle de 2015. Malgré les velléités des partis de l’opposition qui cachent mal leur impréparation et leur divergence, l’Assemblée Nationale a joué sa partition et a permis l’élection des membres de ces deux entités, indispensable à l’organisation du scrutin de 2015.

Le 18 Septembre, un décret présidentiel complétait les membres de la cour constitutionnelle ; Une partie de ces hauts magistrats de la République a été élue quelques jours plus tôt par l’Assemblée Nationale. Le décret pris par le Président de la République intervenait après que les partis politiques siégeant à l’Assemblée Nationale ont pu s’accorder sur les membres devant siéger à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Ainsi, le Président de la République a renouvelé sa confiance au haut magistrat pour prendre la tête de cette institution. Aboudou Assouma en était le président sortant. L’installation de cette cour le 19 Septembre dernier vient parachever les dispositifs fondamentaux devant aboutir à l’élection présidentielle de 2015.

La CENI et la Cour Constitutionnelle, organes fondamentaux de l’élection
Avec l’installation de ces deux structures, il ne se fait l’ombre d’aucun doute que le train de l’élection présidentielle vient de quitter la gare. Comme le soulignait à juste titre le ministre Gilbert Bawara, le gouvernement aurait aimé que le même esprit guide le choix des membres de la cour constitutionnelle et ce n’est pas faute par lui d’avoir œuvré dans ce sens.
” La recomposition et le renouvellement de la CENI sur des bases consensuelles et équitables donne certainement un coup d’accélérateur au processus en vue de l’élection présidentielle de 2015. Mieux, en agissant comme vous venez de le faire en privilégiant le sens du compromis, vous manifestez également votre attachement pour un processus électoral inclusif et consensuel et votre souci de faire prévaloir un climat de sécurité et d’apaisement tout au long de ce processus”, a dit le ministre Gilbert Bawara qui a réaffirmé l’engagement et la détermination du gouvernement à apporter tout son appui à la bonne conduite du processus électoral et à ne ménager aucun effort pour des élections apaisées, libres, transparentes et crédibles qui doivent consacrer un pas en avant dans le processus de consolidation de la liberté et de l’Etat de droit et ouvrir des perspectives encore plus prometteuses dans notre marche vers la prospérité et le bien-être.
Les membres de l’ancienne CENI ont eu le flair et l’intelligence nécessaire de mener quelques activités avant le renouvellement de la structure. La nouvelle CENI ne fera que continuer le travail pour que les délais soient respectés. Cependant, de l’avis de certains observateurs, il est possible que des problèmes surgissent lors de l’élection du président de la CENI. Ils craignent que l’opposition jouent du dilatoire et fassent trainer encore les choses.
Mais une chose est sure, le pays ne peut plus se permettre de marquer le pas pour broutilles politiques. Komi Klassou le 1er vice-président de l’Assemblée nationale le rappelait à juste titre lors de l’élection des membres de la CENI. ” Nous avons tous fait le sacrifice pour aller jusqu’au bout dans l’intérêt de la République avec le souci de jouer pleinement notre partition dans le processus électoral en cours d’organisation” a-t-il dit.
” J’espère qu’avec la composition consensuelle de la CENI, le travail de cet organe va connaître une accélération en vue d’une élection organisée dans les meilleures conditions possibles”, a-t-il ajouté en souhaitant que les membres de la CENI travaillent en privilégiant l’intérêt national et en se conformant aux standards internationaux relatifs aux élections libres, transparentes, équitables et crédibles.

Amende honorable l’opposition
Le statut de l’UFC soulevé par la Coalition Arc-en-ciel a bloqué pendant des semaines, le déroulement normal de la désignation des membres de la CENI. D’ailleurs, Me Dodzi Apévon ne semble pas digérer ce qui s’est passé lors du vote à l’Assemblée Nationale.
”Tant qu’il n’y aura pas de réformes profondes pour que ces organes-là soient suffisamment neutres, nous aurons toujours des problèmes”, a dit le président du Comité d’Action pour le Renouveau(CAR) qui n’est pas d’accord avec l’élection des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle”. ” On a reconduit l’essentiel des membres de la Cour. Ce qui ne donne pas un bon signal pour les élections à venir. Pour la CENI, il y a eu des tractations, nous nous sommes mis d’accord dès le départ sur un certain nombre de chose qui ont été remis en cause. Comment voulez-vous qu’on aille à des élections avec des membres d’une Cour constitutionnelle qu’on a contestés et qu’on a reconduits totalement ?”, s’est- il demandé.
A l’ANC, on se contente du présent. Tout en faisant remarquer que les élections des membres de ces deux structures ne sont pas déroulées comme l’ANC l’aurait voulu, la vice-présidente du parti orange, Isabelle Améganvi a quand même souligné la bonne volonté et la bonne foi qui ont permis de dégager des consensus dans certaines situations. ” C’est la preuve qu’au Togo, nous pouvons régler les grands problèmes qui se posent à nous de cette manière-là” a-t-elle fait remarquer Isabelle. L’ANC et ses partis coalisés au sein du CST souhaiteraient que ce consensus qui a été obtenu à l’Assemblée nationale, puisse continuer en ce qui concerne les reformes très importantes pour les échéances électorales à venir.
A l’UFC, on parle plutôt de bon sens et de sagesse. ” L’une des valeurs qui constitue le fondement de la nouvelle vision de l’UFC : c’est la tolérance. Et C’est au nom de cette tolérance que nous siégeons au gouvernement dans l’intérêt supérieur de la nation. Nous exhortons donc toute la classe politique à cultiver cette tolérance. C’est le seul chemin qui pourra nous amener au pardon, à la réconciliation véritable et à la paix” a laissé entendre Dr Jimongou.

La fronde de l’ADDI
L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a violé l’accord conclu au sein du Collectif ” Sauvons le Togo” (CST) en ce qui concerne la répartition des postes avec les autres partis politiques membres du collectif le mercredi dernier en cédant une place à l’Union des forces de changement (UFC) sur les cinq (5) places qui reviennent à l’opposition parlementaire au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Telle est la position de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), parti membre du CST qui dispose de trois (3) députés mais qui n’est pas représenté à la CENI.
” Cet accord qui prévoyait que dans tous les cas de figure, y compris celui où on cèderait un poste à l’ANC, ADDI devrait dire son mot, a été violé par nos amis qui sont allés en conciliabule avec UNIR. C’est un droit pour nous d’être à la CENI parce que nous sommes représentés à l’Assemblée nationale “, a dénoncé lundi sur les ondes de la radio Victoire FM, le docteur François Kampatibe, l’un des responsables d’ADDI.
A l’ADDI, on pense que c’est une “surprise générale ” mais si l’ADDI ne s’est pas prononcée sur la question jusqu’à ce jour, ” c’est parce qu’elle a pris la mesure de la gravité de la situation et a décidé de prendre du recul, d’analyser la situation afin d’apporter une réponse appropriée”, a ajouté le député ADDI. Toutes les tentatives pour rencontrer les responsables de l’ANC pour discuter de la question sont ” vaines “, selon le docteur Kampatibe.
” Depuis mercredi jusqu’à ce jour, nous n’avons eu aucun contact avec un responsable de l’ANC qui a pu nous expliquer ce qu’il s’est passé. Nous sommes toujours dans cette logique d’attente “. Pour donner sa position définitive sur cette situation, l’ADDI organise ce mercredi 24 septembre 2014 une conférence de presse à Lomé.

L’accusation de Fubert ATTISSOH
Le principal initiateur de l’appel des patriotes, Fulbert Attisso persiste et signe. ”Si l’opposition n’arrive pas à désigner un candidat unique pour la présidentielle de 2015, elle est partie pour échouer”, affirme-t-il.
Pour lui, l’opposition est prise en “otage” par les deux (2) regroupements de partis politiques de l’opposition que sont le Collectif ” Sauvons le Togo ” (CST) et la Coalition Arc-en-ciel. En témoignent selon lui les travaux du conclave entre les deux regroupements et l’élection des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à l’Assemblée nationale mercredi dernier.
” D’abord pour faire un conclave de l’opposition, il n’y a pas que les deux regroupements qui incarnent l’opposition aujourd’hui. Je suis de l’opposition et je ne me retrouve pas dans les deux. Deuxièmement, chose, l’élection des membres de la CENI qui a été faite à l’Assemblée nationale au titre des partis extra-parlementaires. La CDPA y est représentée alors qu’elle fait partie de la coalition Arc-en-ciel présente à l’Assemblée. Le PSR y est aussi représenté alors qu’elle fait partie du CST “, a-t-il souligné.
Ce ” mépris ” nourri par le CST et la coalition à l’égard des autres parties de l’opposition explique la même façon dont le pouvoir se comporte devant ces deux regroupements, a-t-il ajouté. Fulbert Attisso demande au peuple togolais de sanctionner cette opposition si elle échoue en 2015. ” Il faut qu’ils sortent de la vie politique et qu’ils laissent la place à d’autres personnes “, a-t- exigé.
L’appel des patriotes estime que, pour qu’il y ait alternance au Togo, il faut que l’opposition toute entière mette en place un programme commun de conquête du pouvoir et un candidat unique à travers des états généraux de l’opposition.
Comme on peut le constater, le temps presse et les différents états-majors font leur calcul ayant dans le dans le viseur, la présidentielle de 2015. C’est si loin mais si proche en même temps.
Koudjoukalou

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