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7 septembre 2024
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CRISE AU NIGER /MEDIATION : La CEDEAO désormais d’accord avec Faure Gnassingbé

Le sommet de la CEDEAO tenu le dimanche dernier à Abuja au Nigéria s’est de nouveau penché sur la situation politique au Niger.  Adama Barrow de la Gambie, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du Ghana;  Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau; George Manneh Weah, du Liberia ;  Julius Maada Bio de la Sierra Leone et Faure Essozimna Gnassingbé du Togo étaient présents aux côtés de leur hôte Bola Tinubu.  

Les Chefs d’Etats du Bénin, de la Cote d’Ivoire et du Sénégal ont brillé de par leur absence. On se rappelle que ces derniers, avec le Nigéria étaient les tenants de la ligne dure contre la junte qui a pris le pouvoir au Niger. A ce dernier sommet, la CEDEAO semble mettre de l’eau dans son vin…

Un comité de dialogue

Ce que Faure Gnassingbé essayait de faire comprendre à ses homologues depuis la survenue de la crise au Niger, eh bien, à Abuja, après plusieurs mois de tergiversations, la CEDEAO vient de décider de lui donner raison avec la mise en place un comité de dialogue qui doit prendre langue avec le Niger. « L’Autorité (La conférence des Chefs d’Etat) décide de mettre en place un Comité des Chefs d’Etat composé de S.E. Faure Gnassingbé, Président de la République Togolaise, S.E. Julius Maada Bio, Président de la République de Sierra Leone, et des représentants du Président de la République Fédérale du Nigeria et du Président de la République du Bénin pour dialoguer avec le CNSP et les autres parties prenantes, en vue de convenir d’une courte feuille de route pour la transition, d’établir des organes de transition, ainsi que de faciliter la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de la transition en vue d’un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel »,  lit-on dans le communiqué final sanctionnant la rencontre.

Il précise que sur la base des résultats de l’engagement du Comité des Chefs d’Etat avec le CNSP, la CEDEAO allégera progressivement les sanctions imposées au Niger. Mais l’institution communautaire précise que si le CNSP ne se conforme pas aux résultats des engagements avec le Comité, la CEDEAO maintiendra toutes les sanctions et demandera à l’Union africaine et à ses partenaires d’appliquer les sanctions ciblées sur les membres du CNSP et leurs associés. Voilà qui est dit et qui augure d’une résolution prochaine de la crise au Niger. D’ailleurs, les autorités militaires, qui sont au pouvoir au Niger depuis le coup d’Etat contre le Président Bazoum, ne demande que cela.

 

Le CNSP remercie Faure Gnassingbé

En effet, en visite au Togo Vendredi dernier, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Président de la transition du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, a renouvelé sa disposition au dialogue avec la CEDEAO pour trouver des solutions aux différends qui l’oppose à la CEDEAO après le coup d’Etat.  Ce dernier d’ailleurs salué les efforts constants du Togo pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région ouest-africaine, et a remercié son homologue togolais Faure Gnassingbé pour son sens d’écoute et son approche pacifique et constructive de la gestion des crises, qui contribuent au maintien de la stabilité régionale. On se rappelle qu’au mois de Novembre dernier, le CNSP avait formellement demandé au Président Faure Gnassingbé de conduire la facilitation entre le Niger et la communauté internationale.

Alors que la CEDEAO vient d’officialiser cette mission à Faure Gnassingbé, on peut dire que c’est une avancée vers la résolution de la crise au Niger. Car, dès les premières heures du putsch au Niger que le Togo a naturellement dénoncé, le pays a été l’un des seuls à ne pas être d’accord avec les sévères sanctions prises par la CEDEAO contre le Niger, notamment la fermeture des frontières, qui continuent d’avoir des conséquences terribles sur l’économie du pays et la vie des populations nigériennes. Le Togo a permis au Niger de se servir du Port autonome de Lomé (PAL), via le Burkina Faso, pour l’approvisionnement du pays en produits de première nécessité, suite à l’embargo imposé par la Cédéao. Le Togo s’est aussi fermement opposé à toute intervention militaire au Niger. « Faire la guerre au Niger, c’est déstabiliser toute la sous-région », avait dit Faure Gnassingbé.

La paix et la lutte contre le terrorisme

Lomé n’a donc pas ménagé ses efforts pour qu’un dialogue s’établisse entre le Niger et la communauté internationale. Car pour le Togo, l’attachement à la négociation, pour une sous-région ouest-africaine apaisée est un crédo. Lors de sa visite à Lomé, le Gal Tiani a salué l’initiative de la création d’un Groupe de Soutien à la Transition au Niger. De plus, selon un communiqué sanctionnant la visite du Gal Tsiani à Lomé, il est indiqué que les deux homologues ont largement abordé la situation sécuritaire de la sous-région, marquée par la persistance du terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique de l’ouest et au Sahel, et ont fait part de leurs volontés communes de mettre en synergie les moyens et ressources afin de mieux faire face à ces menaces.

Sur cet aspect de la lutte contre le terrorisme, la CEDEAO a réaffirmé son engagement à éradiquer le phénomène et les autres menaces à la paix, à la sécurité et à la stabilité de la région. La Commission de la CEDEAO a été instruite de reprendre d’urgence les efforts pour activer la Force en attente de la CEDEAO dans son mode cinétique pour les opérations de lutte contre le terrorisme dans les zones infestées par les groupes armés terroristes (GAT). Il lui est demandé aussi d’accélérer la convocation de la réunion des ministres des Finances et de la Défense des États membres pour convenir des modalités de mobilisation des ressources financières, humaines et matérielles internes sur une base obligatoire pour soutenir le déploiement de la force régionale de lutte contre le terrorisme ; d’intensifier la collaboration avec les initiatives sous-régionales de lutte contre le terrorisme, telles que l’initiative d’Accra et la MNJTF.

Ali Samba

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