CONSTITUTION DE LA Vè REPUBLIQUE : Passe d’armes entre Jean Pierre Fabre et le Préfet du Golfe

Nommé depuis quelques mois, le nouveau Préfet du Golfe, Kossivi Agbodan, a entrepris une tournée de prise de contact avec les responsables des communes de son territoire administrative. Le but est de renforcer les relations avec les acteurs déconcentrés et décentralisés et exposer sa vision pour le développement de la préfecture du Golfe. Le mardi 1ᵉʳ avril 2025, il était dans les locaux de mairie du golfe 4 dirigée par Jean Pierre Fabre.

Le Préfet a, dans son discours, relevé les avantages que présente la nouvelle Constitution de la 5ème république. Pour lui, l’introduction du bicaméralisme offre à la Ve République un cadre institutionnel enrichi, renforçant la diversité et la représentativité dans le débat public. « Ce système parlementaire à deux chambres vise à approfondir l’analyse des propositions et projets de loi, consolidant ainsi les piliers essentiels de la démocratie togolaise. (…) La Constitution de la Ve République garantit la stabilité juridique, politique et sociale. Elle crée des bases solides pour la participation citoyenne et la gestion de la chose publique. Elle stimule l’exercice du pouvoir par le peuple, avec le peuple et pour le peuple », a-t-il souligné.

Sur ce sujet, Jean-Pierre Fabre a réagi en ces termes : « Si le gouvernement multiplie les tournées à travers le pays, organise des émissions spéciales sur les médias publics et instaure des séances de sensibilisation sur la Ve République à tout bout de champ, c’est qu’il reconnaît implicitement que les populations n’en ont aucune connaissance, n’en comprennent pas les enjeux et qu’il est nécessaire de leur en expliquer le contenu ». Pour le leader de l’ANC, cette démarche du gouvernement révèle une contradiction majeure et fondamentale. Plus grave encore, c’est après l’adoption de la nouvelle Constitution par une Assemblée nationale au mandat expiré que le régime entreprend d’en expliquer les dispositions. Il en déduit qu’une telle méthode constitue une violation flagrante des principes démocratiques et équivaut à un coup de force institutionnel.

Le leader de l’Alliance National pour le Changement (ANC) a toujours contesté la procédure qui a conduit au changement de la Constitution togolaise. Il dit que l’ANC continuera à se battre avec les autres organisations pour le retrait pur et simple de la nouvelle Constitution de la cinquième république.

Dodo ABALO

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