L’Assemblée nationale a donné son quitus au collectif budgétaire, proposé par le Gouvernement, pour faire face à la nouvelle conjoncture économique et financière qui prévaut. Il est indiqué que les autorités ont pris de nouvelles mesures, en vue de répondre aux chocs inflationnistes généralisés et de renforcer la résilience de l’économie nationale. L’ambition des autorités est de protéger davantage le pouvoir d’achat des ménages et de poursuivre la mise en œuvre des projets sociaux, notamment dans le domaine de la santé. La loi de finances adoptée, le vendredi 06 octobre 2023, est projetée à 1.975,5 milliards de FCFA en charges et en ressources contre 1.957,9 milliards dans la loi de finances initiale.
Au titre des recettes, les évolutions nettes, par rapport au budget initial, portent sur une augmentation des dons projets de 4,7% (9,5 milliards de francs CFA) et des appulse budgétaires (dons programmes) de 61,8% (7,4 milliards de francs CFA). Les recettes fiscales et non fiscales demeurent inchangées. Globalement, les recettes budgétaires enregistrent une augmentation de 16,9 milliards de francs CFA, soit 1,4%, pour s’établir à 1.204,1 milliards de francs CFA, contre 1.187,2 milliards de francs CFA dans le budget initial.
Au titre des dépenses, la loi de finances rectificative, exercice 2023, se caractérise par une variation nette des dépenses ordinaires de 1,7% et de 0,3% des dépenses en capital, par rapport à leurs prévisions initiales. Au total, les dépenses budgétaires ont globalement augmenté de 17,6 milliards de francs CFA, soit 1,1%, pour ressortir à 1.572,3 milliards de francs CFA contre 1.554,7 milliards de francs CFA dans le budget initial
A cet égard, une bonne part des économies dégagées a été allouée aux dépenses sociales, telles que la réhabilitation des Centres hospitaliers universitaires (CHU) de Lomé et de Kara, l’implantation d’un centre de cancérologie et bien d’autres projets de soutien aux populations les plus vulnérables. Par ailleurs, les ajustements opérés permettront également de relever les défis sécuritaires auxquels fait face le Togo. A noter que le collectif budgétaire est un ensemble de mesures qui permettent de modifier, de manière significative en cours d’année, les dispositions de la loi de finances initiale concernant, notamment le plafond des dépenses du budget de l’Etat et les données générales de l’équilibre budgétaire.
A travers ce projet de loi de finances rectificative, le Gouvernement entend renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme et de poursuivre la mise en œuvre des politiques de développement, en lien avec la Feuille de Route 2025, et des réformes structurelles. Le ministre de l’économie et des finances a expliqué que la région et le Togo ont également subit l’effet des chocs inflationnistes. Et pour répondre à ces chocs inflationnistes, les banques centrales de toutes les zones monétaires, partout dans le monde, ont pris des décisions très difficiles de resserrement des politiques monétaires pour décourager l’expansion monétaire, c’est-à-dire la distribution du crédit, et donc la rareté des ressources sur les marchés financiers afin de juguler l’inflation.
Ces mesures ont occasionné des tensions de trésorerie un peu partout dans le monde, y compris dans notre zone, la zone UMOA. Et face à cette situation, ajoutée aux défis sécuritaires, auxquels est confrontée notre sous-région, il était important de pouvoir revoir les prévisions, après évaluation des différents projets, mais en même temps, aussi dans un souci de responsabilité du gouvernement. « Le Président de la République a instruit de voir dans quelle mesure l’Etat pourrait maitriser son train de vie et dégager des économies pour pouvoir répondre à votre recommandation très forte de pourvoir aux besoins des forces de défense et de sécurité face aux défis sécuritaires auxquels est confronté bien sur toute la sous-région et notre pays. », a dit Sani Yaya.
Ali SAMBA