Une table ronde a réuni, jeudi et vendredi derniers, à Lomé plusieurs acteurs étatiques et non étatiques sur l’analyse des perspectives économiques du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue de la gouvernance économique du Togo. Ces assises ont été ouvertes par le ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé, Mme Bernadette Légzim-Balouki en présence de l’Ambassadeur d’Allemagne au Togo, Joseph Weiss et du représentant de la fondation Friedrich Erbert Stiftung, Constantin Grund.
Pendant deux jours (le 31 octobre et le 1er novembre 2013), plusieurs experts, représentants des ministères du Commerce et des Finances et des professeurs d’universités de même que des acteurs étatiques et non étatiques ont échangé sur l’analyse des perspectives économiques du TEC/CEDEAO pour le Togo, en vue de la construction d’un marché intra régional sur des bases durables.
Adopté le 20 mars 2013 à Praia, (Cap Vert), par les ministres des Finances de la CEDEAO, le Tarif Extérieur Commun (TEC) impose les mêmes taxes et droits de douanes sur les produits importés par les pays de la CEDEAO.
Ainsi, pour analyser l’impact de la mise en œuvre du TEC/CEDEAO, trois simulations à partir d’un modèle d’Equilibre Général Calculable (MEGC) basé sur des données de l’économie togolaise, ont été réalisées dans 17 secteurs de production, deux (02) catégories de ménages (qualifiés ou non) et six (06) comptes de fiscalité.
Il ressort de cet exercice qu’on « aura globalement un impact négatif particulièrement sur le volume des importations », a souligné Agbodji, enseignant chercheur. Il relève qu’«avec la baisse du volume d’importations, il va y avoir une pression très forte sur la demande locale. Ce qui va relever le niveau des prix et donc un niveau d’inflation qui va frapper l’ensemble des productions à l’intérieur de l’économie nationale ». M. Agbodji conclut que « vu les impacts négatifs que cette mesure tarifaire au niveau communautaire va avoir sur l’économie togolaise, il va falloir, pour contrecarrer la baisse des importations, relever la production domestique par des mesures incitatives en termes d’investissement et en faveur des productions de la zone franche pour relancer nos exportations et compenser le manque à gagner au niveau des recettes douanières ».
« Les tâches sont donc exaltantes et immenses quand on sait que notre pays devra honorer très prochainement certains engagements pris vis-à-vis de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), sans oublier la conclusion des Accords de Partenariat Economique (APE)», a relevé Mme Bernadette Légzim-Balouki, à l’ouverture des travaux de cette table ronde. Elle a remercié la fondation Friedrich Erbert Stiftung pour son soutien sans faille à cette initiative.
JPB