De ceux qui ont été à l’avant-garde de la lutte pour l’avènement de la démocratie au Togo, figurent des jeunes hommes de ce pays qui ont bravé, en leur temps, le pouvoir de feu Gnassingbé Eyadéma.
Qu’aspiraient-ils, ces jeunes togolais ? Pas le pouvoir, mais un peu plus de liberté d’expression et de démocratie dans le pays. Les tracts qu’ils distribuaient à l’époque ne demandaient que cela. Un peu plus de liberté pour une jeunesse qui étouffait et qui avait envie de vivre, tout simplement comme leurs homologues des pays démocratiques de l’occident.
Un espoir déçu
Le bras de fer fut dur avec le régime Eyadéma mais ce dernier a fini par céder aux aspirations de ces jeunes qu’il aimait de toute façon. On se souvient de l’après 05 Octobre 1990 et les mesures prises par le gouvernement d’alors pour accéder à l’exigence de la jeunesse togolaise.
La récupération de ce noble et légitime mouvement des étudiants togolais par des pseudos politiciens de l’époque devraient le dévier de sa trajectoire initiale pour en faire des revendications politiques. A partir de ce moment, le Togo a raté son virage pour une transition apaisée vers la démocratisation du pays.
Le 11 Octobre prochain, sauf un tremblement de terre, Jean-Pierre Fabre va être investi comme le candidat de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) à l’élection présidentielle de 2015. Il mettra ainsi un terme à la propension unitaire de l’opposition que certains leaders de l’opposition s’efforcent encore de promouvoir. Connaissant les habitudes de la ”maison orange”, il est indéniable que l’ANC va se la jouer solo pour des résultats connus d’avance, qui une fois encore va lui permettre de marcher, même courir dans les rues de Lomé aux lendemains de l’élection présidentielle.
Mêmes causes, mêmes effets
Il faut qu’on le dise tout de go, le choix de l’ANC qui porterait sur Jean Pierre va conduire ce parti et l’opposition dans son ensemble à un échec patent et cinglant lors du scrutin présidentiel de 2015. Il ne peut en être autrement.
Entre 2010 et 2015, qu’aurait fait cet homme pour que le peuple togolais voit en lui le prochain Président de la République togolaise. A part le discours creux et vaseux qui consiste à dire que le Togo a besoin de l’alternance et dont les togolais en sont habitués, que dira- t-il de nouveau aux populations des localités de ce pays pour que ces derniers puissent lui accorder leur voix. Que dira-t-il qu’il n’aurait déjà annoncé ?
Si en 2010, malgré le soutien de Gilchrist Olympio, il n’a pas pu surmonter ”la montagne Faure”, ce n’est pas aujourd’hui ou tout parle pour ce dernier que Jean Pierre Fabre gagnera les estimes de la majorité des togolais.
Le plus grand caillou dans les chaussures du président de l’ANC sera d’autres candidatures venant de l’opposition togolaise. Les dernières élections législatives ont démontré que l’ANC n’a d’assise que dans la capitale et dans quelques poches de la région maritime que le parti au pouvoir s’est efforcé de grignoter. Encore que le vote a été personnalisé et que les électeurs ont eu la fibre ethnique. Qu’adviendrait-t- il au moment de présenter un projet de société aux populations ? C’est là que le scrutin va se jouer.
Depuis la dernière élection présidentielle de 2010, personne n’a entendu Jean Pierre Fabre se prononcer sur les sujets essentiels portant sur l’économie, les finances, l’éducation, la sécurité, le travail, la jeunesse, le sport… Rien. Sa dernière tentative de présentation concernant les fuites de capitaux du pays a été révélatrice de son incompétence à maiîtriser le sujet. D’ailleurs il n’a convaincu personne, même pas ceux de son camp qui lui ont préparé les ”slides”. Ses récentes tournées en Europe avec ses amis de l’opposition ou en solitaire lui ont permis de mesurer sa côte de popularité auprès des partenaires du Togo.
Ali SAMBA