Au Togo, des réformes importantes ont été initiées en vue du renforcement du système statistique national. L’objectif est de disposer d’outils de suivi efficace des politiques sociales et d’orienter la planification du développement. A cet effet, l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) a mené, sur initiatives du Gouvernement, des opérations statistiques d’envergure.
Parmi ces opérations figurent en bonne position le cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 5) réalisé en 2022 et la deuxième édition de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM-2), effectuée sur la période 2021-2022, à la suite de la première enquête réalisée en 2018-2019.
Vendredi dernier, Dr Sandra Ablamba Johnson, Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République a présidé, au nom du chef de l’Etat, l’atelier de présentation des résultats détaillés qui mettent en évidence, des progrès réalisés par le pays dans les domaines démographique et socioéconomique.
Ce qu’il faut retenir au plan démographique
Selon le RGPH-5 de 2022, la population résidente du Togo s’établit à 8 095 498 habitants, dont 51,3% de femmes et 48,7% d’hommes. De l’analyse des résultats, il faut préciser que la population togolaise est essentiellement jeune.
Pour preuve, l’âge moyen est de 23,4 ans, et les jeunes de moins de 15 ans représentent environ 42% de la population totale. Le taux d’accroissement annuel moyen a connu une légère baisse passant de 2,9% en 2010 à 2,3% 2022.

Des progrès réalisés dans le domaine socioéconomique.
Concernant le plan socioéconomique, il faut retenir qu’en matière d’accès aux services sociaux de base, la grande majorité des ménages, soit 83%, ont accès à une source d’eau améliorée. Un pourcentage qui ne doit pas cependant faire place à l’autosatisfaction, car il est important que le gouvernement agisse positivement à l’avenir sur les 17 % restants, en mettant en œuvre des programmes adéquats.
Quant à l’accès à l’électricité, il s’établit à 70,3% des ménages avec une proportion à peu près de 9 ménages sur 10 en milieu urbain, contre 5 ménages sur 10 en milieu rural, soulignant ainsi les défis d’extension de l’accès à l’électricité dans les zones rurales.
Au plan de l’éducation
Dans le domaine de l’éducation, la parité est atteinte au niveau du primaire. En outre, le Taux brut de scolarisation (TBS) des garçons est sensiblement similaire à celui des filles, avec respectivement 115% contre 114% en 2022, selon les mêmes résultats.
Par ailleurs, 7 personnes sur 10, âgées de 15 ans et plus, savent lire et écrire, témoignant des progrès réalisés dans le secteur de l’alphabétisation.
De la situation dans le domaine de la santé
En matière de santé, des progrès ont été également constatés. Pour preuve, la mortalité infantile a enregistré une réduction remarquable de près de 50%, passant de 124 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2010 à 58 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2022.
Ce qu’il faut absolument noter sur le plan économique
La pauvreté monétaire, traditionnellement évaluée à partir des revenus ou des dépenses des ménages, montre des limites dans les contextes où la population est majoritairement rurale et se caractérise par une prédominance de l’autoconsommation et de l’économie informelle. Dans ce contexte, l’approche non monétaire de la pauvreté s’impose comme une méthode plus pertinente pour appréhender les multiples facettes de la pauvreté.
Il ressort des résultats des données issues des enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages de 2018-2021, une réduction sensible de la pauvreté non monétaire au Togo. Environ 28,9% des ménages étaient non monétairement pauvres en 2021, contre 37,1% en 2018, soit une baisse de 8,2 points de pourcentage.
L’analyse croisée des données révèle que la proportion des pauvres, à la fois monétairement et non monétairement, est de 20% en 2021 contre 25,3% en 2018. S’agissant de la pauvreté monétaire évaluée à partir des revenus ou des dépenses des ménages, elle est également en baisse. En effet, l’incidence était de 43,8% en 2021 contre 45,5% en 2018 et 55,1% en 2015, ce qui correspond à une baisse de plus de 11 points de pourcentage en moins de 6 ans.

Les défis restent
Au regard des résultats obtenus, les défis restent importants avec des disparités régionales. La région des Savanes, par exemple, enregistre toujours l’incidence la plus élevée, tandis que le Grand Lomé reste la région où la pauvreté monétaire reste la plus faible.
Des améliorations, fruit de la politique d’inclusion sociale et économique de Faure Gnassingbé
Ces améliorations remarquables, il faut le dire, sont le fruit de la politique d’inclusion sociale et économique du chef de l’Etat, conformément à l’axe 1 de la Feuille de route gouvernementale Togo 2025.
Ainsi donc, les efforts soutenus du gouvernement et de ses partenaires se sont matérialisés par la mise en œuvre de plusieurs initiatives entre autres, les programmes School Assur et de cantines scolaires, la gratuité des frais de scolarité et d’inscription aux examens qui accompagne les projets d’infrastructures éducatives. Il y a lieu d’ajouter à cela le Programme Wezou pour les femmes enceintes, l’opérationnalisation du Fonds Tinga, la création des Zones d’aménagement agricole planifiée (ZAAP) et les subventions d’engrains et d’intrants pour les agriculteurs, la facilitation de l’accès au crédit à travers les mécanismes du Fonds national de la finance inclusive (FNFI).
L’évaluation combinée de la pauvreté monétaire et non monétaire joue un rôle crucial dans le processus de mise en place du Registre social des personnes et des ménages (RSPM). Ce mécanisme, conçu comme une base de données regroupant des informations détaillées sur les personnes et les ménages, permettra d’utiliser les indicateurs de pauvreté monétaire et non monétaire pour identifier les individus en situation de précarité ou de vulnérabilité.
Ces données serviront à orienter l’attribution des aides et des prestations sociales, en tenant compte des besoins spécifiques des bénéficiaires et des ressources disponibles du gouvernement.
Notons que l’atelier de présentation, de vendredi dernier à Lomé, des résultats du dernier recensement général de la population s’était déroulé en présence des représentants des ministères sectoriels, des partenaires techniques et financiers, notamment de la Banque mondiale et du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), ainsi que des acteurs du secteur privé, de la société civile et des médias.
Au cours de cet atelier, les partenaires techniques et financiers ont réaffirmé leur disponibilité à soutenir le Togo dans la mise en œuvre des résultats issus du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) et de la deuxième édition de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM-2), pour l’efficacité des politiques de développement durable.
Somme toute, ces dernières années, le gouvernement s’est engagé, sous le leadership du Président de la République, à renforcer l’inclusion sociale et économique et améliorer le bien-être des populations afin de ” ne laisser personne pour compte “.
Crédo TETTEH