Habitués aux incantations et agitations stériles, souvent sans grands résultats, l’opposition togolaise et ses organisations de la société civile ont la fâcheuse manière de brasser du vent. Ils vendent des illusions à longueur de journée à leurs membres. Ils excellent dans les stratégies improductives et malheureusement n’apprennent pas de leurs erreurs et égarements. A chaque saison politique, on reprend les vieilles habitudes. On pompe les nerfs des militants le jour, et la nuit on se régale ailleurs sous des lumières tamisées.
Pour se donner une certaine contenance, en public on lance des invectives au pouvoir en place, histoire de jouer le jeu. Cependant, chaque opposant ou acteur sociopolitique dispose d’un couloir pour se faire convenablement entendre. Sur le dos de ceux et celles qu’ils invitent dans les rues, les manifestations violentes et actions de désobéissance civile et tentatives de déstabilisation des institutions de la République. Rien que du ”hoba hoba”. Rien que de la bouche en fait!
Des agitations stériles aux allures d’incantations
Depuis quelques semaines, ça s’agite sur les réseaux sociaux. Certains des acteurs sur la toile invitent les populations à descendre dans les rues du pays pour faire fléchir le pouvoir en place. Bref, pour tenter de prendre le pouvoir par des moyens antidémocratiques. Déterminés à foutre le bordel sans être assez courageux pour abandonner les réseaux sociaux et venir mener la ” soi-disant lutte de libération du peuple togolais “. A les suivre dans leurs gesticulations et jérémiades, on pensait à des stratégies made in ” Alice au pays des merveilles “.
Les écouter sans discernement et les suivre sans réfléchir, est ce qui a induit bon nombre de citoyens à être aujourd’hui en conflit avec la loi. Ils sont tombés sous le coup de la loi, eux autres, qui ont tenté de manifester naïvement à Lomé. Cependant, leurs instigateurs se la coulent douce en Occident et aux Etats Unis. Avec tous les loisirs et les plaisirs possibles, à l’abri du besoin et humant l’air frais comparativement au gaz lacrymogène réservé aux manifestants au pays, dans le cadre de maintien d’ordre.
Amuser de temps à autre la galerie
” Le Togo a connu des moments pires que les agitations de certains internautes aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Je ne pense pas qu’ils ont vécu les années 90 au Togo pour la plupart d’entre eux. On a vu pire que ça mais pour quels résultats ” s’est interrogé un observateur averti du climat politique togolais depuis les temps anciens.
Et à un autre citoyen de renchérir : ” Les gens s’agitent et s’amusent pour rien du tout sur les réseaux sociaux. La vraie politique ne se loge pas sur internet. Il faut rester au pays et conduire normalement une lutte politique. Se cacher en Europe et lancer des mots d’ordre de déstabilisation du pays, c’est de la lâcheté selon moi. C’est pourquoi moi je respecte plus les politiciens restés au pays pour la lutte. Les agités sur la toile ne feront rien d’extraordinaire qu’eux “, nous a confié un analyste sous anonymat.
Selon un jeune manifestant d’environ 25 ans rencontré dans les rues, les influenceurs leur ont demandé de faire du désordre seulement. ” Les bloggeurs nous ont demandé de sortir et de manifester. Ils ont donné de l’argent à nos chefs pour nous acheter du sodabi, du tramadol et des boissons énergisantes. Notre mission est de tout casser sur notre passage et d’agresser les forces de sécurité et de l’ordre. Ils nous ont aussi promis de l’argent mais avant nous devons tout casser et poster des vidéos de nos exploits d’abord ” a affirmé Koffivi titubant énormément sous l’effet de la drogue et de boissons fortes.
A l’analyse des propos tenus et soutenus çà et là, on peut affirmer, sans gros risque de se tromper, que les responsables des manifestations ne font qu’amuser la galerie. La grande majorité d’entre eux étant à l’extérieur, c’est donc une belle opportunité pour eux de se tailler une place de choix au soleil et de se rappeler au souvenir des Togolais. Leurs actions s’apparenteraient beaucoup plus à du business politique. Il faut s’agiter pour se faire connaitre. Il faut déconner pour jouer ” au vrai opposant “. Il faut insulter à tout bout de champ et démontrer que l’éducation des parents fut mal assimilée. C’est la logique actuellement. En toute tristesse.
Rien que de la bouche
Par des incantations et des démonstrations morbides, les politiciens sur les réseaux sociaux pensent contribuer à une lutte politique au Togo. Après avoir détruit les vrais acteurs politiques sur le terrain, par des histoires et récits à dormir debout, les voici depuis quelques semaines bien agités sur la toile dans des stratégies limitées de mobilisation des masses pour une éventuelle défiance de l’autorité et une déstabilisation des institutions de la République.
Si c’est ainsi qu’on fait la politique, il faut avouer qu’on a encore du pain sur la planche. Faire la politique ne signifierait pas des insultes à foison, des mensonges préfabriqués, des intoxications à loisir, des diffamations à satiété. Faire la politique, c’est avant tout une responsabilité qu’on assume, c’est s’inscrire dans une dynamique d’éducation civique des citoyens et militants. Faire la politique, c’est cultiver des valeurs de vérité, de loyauté, de justice, de respect de soi et d’autrui, d’amour de sa Patrie.
Peut-on donc aimer sa Patrie et en même temps développer des énergies pour la déstabiliser, la détruire ? Peut-on aimer son pays en s’alliant aux forces occultes et obscures sur l’autel des intérêts personnels et égoïstes ?
A analyser les comportements sur la toile et les appels à la violence et à la déstabilisation du pays, on comprend aisément que certains cherchent à se définir et à paraitre en bons bergers ou sauveurs potentiels. De quoi, nous ne saurions exactement le dire tant la méthodologie et la pédagogie manquent. RIEN QUE DU HOBA HOBA !
Crédo TETTEH