A 48 heures de la clôture du délai prorogé de dépôt des candidatures pour le compte des législatives du 21 juillet prochain, tous les états majors des partis politiques notamment ceux de l’opposition radicale s’activent et cherchent éperdument des réseaux de connexion. Parlant de réseaux, il est à retenir que ces leaders politiques, qui hier galvanisaient leurs militants dans les rues et sur les médias, qu’il n’y aura pas des élections législatives au Togo sans un dialogue comme ils le désirent, ne cessent de faire les couloirs et de chercher comme dans un foin, des intermédiaires pour porter leurs doléances auprès du Gouvernement. Ils ont subitement devenus petits et moins bavards sur le bord. Ils ont abandonné leur domaine de définition qu’est de gueuler à tout bout de champ pour quémander soit un léger report, soit un arrangement électoral vain.
D’autres par contre qui surement se sont levés assez tôt, car ayant compris les enjeux de l’heure ont fini de déposer leurs dossiers auprès de la Ceni. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer la Convergence Patriotique Panafricaine de Francis Ekon, l’Union des Forces de Changement de Gilchrist Olympio et selon les indiscrétions très bientôt si cela n’est pas déjà fait l’Alliance de Dahuku Péré.
Nos sources nous informent également que les lignes bougeraient depuis quelques heures avec OBUTS de Messan Kodjo Agbéyomé. Le Parti de l’ancien premier ministre, aujourd’hui abonné aux rues de Lomé pour des contestations sans réels enjeux a annoncé par le compte Twitter de Fo Gabi que « le secrétariat national d’Obuts ficelle les candidatures pour les prochaines élections ». Et à la question d’un de ses followers demandant s’il fallait en déduire une participation de cette formation aux prochaines législatives, l’ancien faucon du régime RPT répond sans détour : « cela ne fait l’ombre d’aucun doute ». La messe est dite. Nos leaders de l’opposition en mal d’organisation et surtout de stratégies sérieuses réfléchissent maintenant aux arguments à brandir à leurs militants laissés dans les rues pour justifier leur désir de participer finalement aux législatives du 21 juillet. D’autres également, par le truchement du Corps diplomatique, chercheraient à persuader le Gouvernement de la nécessité de tenir un dialogue, même semblant, histoire de ne pas se ridiculiser aux yeux de leurs militants qui les tiennent désormais à l’œil car ayant été par le passé abusés par des leaders qui ne se définissent que par leurs intérêts particuliers et saisonniers.
Au moment où certains politiques acculés par le deadline de la Ceni explorent des voies de refuge, d’autres comme le Professeur Aimé Gogué de l’ADDI sont en parfaite discussion. Le Président de l’ADDI s’était déplacé le week end dernier au domicile du président de l’UFC Gilchrist Olympio pour des discussions sérieuses. Ont-ils discuté des prochaines législatives ? Surement mais il reste à avoir le jus de leurs discussions et surtout la nature du deal conclu ou à conclure dans les heures qui viennent entre l’UFC et l’ADDI. Parlant de deal, ça ne serait pas une mauvaise stratégie en soi. Une opportunité peut être au parti ADDI de s’agglutiner à l’UFC pour espérer avoir quelques petits sièges au parlement et trouver matière à définition.
Au moment où l’information de la présence du Président de l’ADDI auprès de Gilchrist Olympio circulait à loisir, nous avons appris que des manœuvres seraient en cours à l’ANC de Fabre pour connaitre à tout prix la raison de ses échanges. C’était la débandade masquée au parti orange, qui rappelons le, aurait également selon nos informations prié les responsables de certaines formations politiques de l’opposition de ne pas déposer de candidatures à Lomé, dans les Lacs et dans le Vo. Face donc à la réticence et même au refus des leaders approchés de servir d’asymptotes à l’ANC, les relations tendent à devenir nauséabondes subitement entre l’ANC et les formations en question.
Aujourd’hui donc, nous pouvons affirmer sans trop nous tromper que l’ambiance entre les partis de l’opposition s’est détériorée. Les vieux démons ont refait surface et les intérêts particuliers prédominent sure la force collective. Rien d’étonnant donc pour les observateurs avisés de la scène politique togolaise. L’Opposition n’a jamais été ensemble. Même si durant des semaines, elle a camouflé les dissensions et les luttes partisanes derrière les multiples descentes dans les rues. Ce n’était en fait que du voile très léger. La question que nous nous posons aujourd’hui est de savoir si nous avons réellement une opposition au Togo ? Cette prétendue opposition pense-t-elle au bien être du Peuple ou à le leur ? En attendant le vote, ils rivalisent allègrement en coups bas.
Crédo TETTEH