Voici près de quatre mois que la Soudan est en proie à une guerre entre les paramilitaires (FSR) du général Mohammad Hamdane Dagalo et les troupes régulières (SAF) du général Abdel Fattah al-Burhane.
Le bilan humain est estimé à plus de 3.000 morts et près de trois millions de Soudanais qui ont fui leur domicile.
Le conflit a gagné le Darfour-Ouest, puis le Darfour-Sud. Le Samedi dernier, au moins 20 civils ont été tués au cours de tirs et combats au Darfour, et dans la ville d’El-Obeid, au Kordofan-Nord voisin.
Il urge donc que les parties se parlent. C’est ce que fait le Togo, en réunissant des délégations des deux camps pour des discussions sur le Darfour. Politiciens, activistes politiques, universitaires, société civile étaient présents dans la capitale togolaise pour deux jours de pourparlers. La rencontre a pris fin ce Lundi, avec une déclaration empreinte d’optimisme.
A Lomé, quatre documents de fond, liés aux crises soudanaises, ont servi de base pour les discussions : Il s’agit d’un document sur l’historique de la création de l’État soudanais et les déséquilibres qui ont accompagné sa création et sa continuité ; les raisons du déclenchement de la guerre du 15 avril entre le RSF et les SAF et les moyens d’y mettre fin ; l’historique du conflit intertribal à l’intérieur et autour d’EI Geneina dans l’État du Darfour occidental et les mesures à prendre pour mettre fin à l’effusion de sang et réparer le tissu social dans la région.
Il est indiqué que les participants à la réunion se sont mis d’accord, entre autres, sur un plan d’action et une feuille de route qui permettraient d’éviter que le Darfour ne bascule dans une véritable guerre civile et de garantir des couloirs humanitaires sûrs, afin d’acheminer l’aide humanitaire et l’assistance aux personnes touchées par la guerre, et s’engager à soutenir pleinement la construction d’un nouveau Soudan sur de nouvelles bases.
Le peuple soudanais est encouragé à s’entendre pour choisir la démocratie comme voie unique et idéale pour accéder au pouvoir, en mettant en œuvre un système de gouvernance fédéral qui permet à toute région d’adopter des politiques et des lois qui répondent aux aspirations de son peuple.
Au ministère des affaires étrangères du Togo, on explique que l’objectif de la réunion est de fournir aux leaders du Darfour un cadre de discussion ouvert, susceptible d’atténuer les effets de la guerre et préserver l’unité de sa société. ” Une pacification au Darfour pourrait ouvrir la voie à une solution négociée au Soudan “, croit-on. On précise tout de même que la réunion de Lomé ne remet pas en causes les discussions de paix menées actuellement par l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis, les Nations Unies et les efforts en cours de l’IGAD et des pays voisins. ” Le Togo est très éloigné de ce conflit, mais ses expériences passées en matière de médiation lui donnent un certain poids pour tenter quelque chose pour mettre fin à la guerre au Soudan “, fait-on savoir au ministère des affaires étrangères.
Les nouvelles réformes doivent inclure toutes les institutions gouvernementales, en particulier l’armée et les autres forces de sécurité, dans le but de créer une armée nationale unifiée et professionnelle.
En outre, le peuple soudanais doit accepter et choisir la démocratie comme seule voie idéale pour accéder au pouvoir, en mettant en œuvre un système fédéral de gouvernance qui permette à chaque région d’adopter des politiques et des lois qui répondent aux aspirations de son peuple. Tout cela sera accompli par la rédaction et l’adoption d’une constitution nationale et omniprésente et, par conséquent, par l’établissement d’un nouvel État qui valorise les droits de tous les Soudanais et qui valorise également l’institutionnalisation de la liberté, de la paix, de la justice et l’exclusion de la violence comme moyen d’accéder au pouvoir.
Ali SAMBA