“Lomé, la belle…. Lomé, la coquette”. Cette appellation autrefois collée à la capitale du Togo semble, aujourd’hui, céder la place à “Lomé l’insalubre”. Presque ou totalement. Cela dépend des mairies du Grand Lomé et de la vision surtout de leurs premiers responsables.
La décentralisation est une bonne chose. Le Chef de l’Etat et son gouvernement ont bien fait de compartimenter le Grand Lomé en Communes, gérées par les populations elles-mêmes, à travers leurs Conseillers communaux qui, ensuite, entre eux, élisent les premiers dirigeants des Communes. Elle permet aux communes de gérer leurs affaires, sans trop d’implications du pouvoir central, parfois débordé par d’autres taches et sollicitations.
Le Grand Lomé, 13 Communes sur 425,6 Km2
Le Grand Lomé, avec une superficie de 425,6Km2, comprend 13 communes, notamment Baguida, Togblékopé, Légbassito, Sanguera, Vakpossito, Aflao-Sagbado, Aflao – Gakli, Amoutiévé, Bè Ouest, Bè centre, Bè-Est, Agoè-Nyivé et Adétikopé.
La population du Grand Lomé est estimée à 2 188 376 habitants en 2022, soit environ 25% de la population nationale, alors qu’elle était de 1 571 508 habitants en 2010 (RGPH, 2010).
Ses limites territoriales sont : l’Océan atlantique au Sud, la frontière d’Aflao-Ghana et la préfecture de l’Avé à l’Ouest, au Nord la préfecture de Zio et à l’Est la préfecture des Lacs. Le territoire est fortement marqué par le système lagunaire. Le tissu urbain est inégalement reparti, avec des densités comprises entre 1307 habitants/Km2 et 357 habitants/Km2.
Le souci de salubrité dans le Grand Lomé
S’il est à noter les bonnes intentions des responsables du Grand Lomé à définir une propreté exemplaire sur leur territoire, il est un constat aujourd’hui que, malgré une prise de conscience des Communes, le problème de salubrité se pose avec acuité.
Il ne fait pas toujours bon vivre en parcourant la plupart des Communes du Grand Lomé. Des immondices de dépotoirs sauvages, des égouts bouchés et délaissés, des égouts manquant de couvercles, exposant les populations à des accidents de toutes sortes, des besoins primaires satisfaits et jetés sur les voies publiques en toutes insouciances par les riverains et en toutes impunités, tel est le schéma sombre et nauséabond d’un manque réel de politique de salubrité dans le Grand Lomé.
Les dégâts des dernières pluies qui révèlent les limites de nos Communes
Avec les dernières pluies abattues sur le Grand Lomé, les populations ont conjugué avec un goût très amer le verbe ” souffrir ” à tous les temps. Les dégâts des dernières pluies ont révélé les limites de nos Mairies à gérer les soucis de salubrité dans leurs Communes respectives.
Pour preuve, avec les récentes pluies, les voies furent jonchées de déchets, rendant impraticables certaines rues. Des sachets et autres déchets nuisibles à la santé étaient visibles sur les voies publiques telles des étagères décorées et exposées comme lors d’une foire internationale à Lomé.
L’inefficacité d’un système de gestion des déchets existant
Il faut avoir l’humilité de reconnaitre que tout n’est pas noir dans le Grand Lomé. Des efforts sont constamment faits par les responsables du Grand Lomé. Nonobstant les cris de désarroi des fois des populations. C’est également vrai qu’il est fait cas dans le Grand Lomé d’un système de gestion des déchets à la pointe dans la sous-région.
Diverses initiatives privées et publiques (Projet Environnement Urbain de Lomé -PEUL III, Plan de projet Africompost Togo Centre d’Enfouissement Technique- CET, l’Agence Nationale d’Assainissement pour la Salubrité Publique -ANASAP, etc…) sont déjà dans la ville, pour tacler les défis environnementaux (assainissement, salubrité publique, gestion des déchets).
L’ancienne commune de Lomé dispose d’un capital d’expériences important dans la gestion des déchets solides ménagers. Aujourd’hui, le Grand Lomé dispose d’un Centre d’enfouissement technique (CET), situé à la périphérie Ouest, d’un Plan de gestion des déchets solides et d’un schéma directeur de l’assainissement liquide.
Des égouts à ciel ouvert à Gbossimé, à Tokoin Séminaire, à Abové…
Il n’est pas aisé actuellement de circuler dans la zone Gbossimé où il y existe des égouts de diverses fortunes. Idem au niveau de la poste de Tokoin Séminaire, du côté de la morgue de Lomé, plus précisément. A Abové, il y a carrément une décharge d’ordures qui souffre d’une bonne gestion. Conséquence, une insalubrité criarde qui, naturellement, doit impacter négativement la vie des riverains, entrainant des maladies, des épidémies etc.
Outre les quartiers cités dans le Golfe 4, il n’est pas du tout rose la situation dans les 13 autres Communes du Grand Lomé.
De la responsabilité des Maires et Conseils municipaux
La mission d’une Commune est avant tout d’être au service des populations et de tout mettre en œuvre pour le bien-être et la bonne santé des populations, sans oublier de rapprocher l’administration de ces dernières.
Si les collectes des taxes permettent à nos communes de bien fonctionner, il est aussi du devoir des responsables desdites communes de tout mettre en œuvre pour satisfaire les besoins primaires de leurs populations, et surtout de penser au mieux à leur santé, en privilégiant la salubrité dans leurs Communes respectives.
A suivre….
Crédo TETTEH