Beaucoup en parle mais la situation ne semble pas trouver de solution. Mieux, on craint le pire. Il devient de plus en plus difficile à beaucoup de loméens de trouver un logement digne et moyennant un prix de loyer accessible.
En effet, trouver une maison ou une chambre à bon prix à Lomé relève aujourd’hui des douze travaux d’hercule. Il ne se passe un jour où des citoyens parcourent.. des dizaines de kilomètres dans les quartiers de la capitale à la recherche de ce qu’on peut appeler la denrée rare. Et de plus en plus, on s’enfonce dans les profondeurs des nouveaux quartiers du nord-ouest de Lomé (au-delà d’Agoè) ou du sud-est (au-delà de Baguida). Cette situation est consécutive aux prix des loyers pratiqués de nos jours dans la capitale.
Les offres sur les tableaux des démarcheurs en donnent une parfaite illustration. Une chambre (entrée-couché) coûte entre 10 000 et 15 000 f CFA. Il faut débourser 20 000 f au minimum pour une deux-pièces (chambre salon) et 25 000 f et 35 000 f CFA pour deux chambres salon. Dans une gamme supérieure telle que les mini villas composées de 3 chambres, 1 salon, 1 cuisine, 1 garage, on est au-delà de 50 000 f CFA. Auparavant, il faudrait débourser 6 à 12 mois d’avance, entre 500.000 et 600 000 f cfa.
A y voir de près, le simple citoyen est pris par la gorge et suffoque. Tous ces chiffres évoqués plus haut démontrent à suffisance que ceux qui cherchent à se loger décemment dans la ville de Lomé ont du pain sur la planche. A voir le traitement salarial des fonctionnaires togolais et sachant que la majorité des autres travailleurs sont juste au-dessus du SMIG (35 000 f), on comprend qu’il est difficile, dans ces conditions, de louer une maison.
Appel à l’humanisme des propriétaires des maisons
Il est vrai que construire une maison n’est pas chose aisée au Togo. Le prix lot des terrains qui flambent et atteignent des sommets inimaginables, la tonne du ciment qui frôle les 100 000 f cfa, le camion de sable qui devient de plus en plus cher, ajoutés à cela les autres matériaux de constructions, il loisible de comprendre que les propriétaires des maisons, eux aussi, fixent des loyers à prix d’or. Le parolier togolais Agboti Yao Mawuéna l’a si bien exprimé dans l’une de ses chansons. Si tout le monde pouvait emporter sa maison tel un escargot, il n’y aurait pas tellement de problème. Que deviendront les maisons à louer si personne n’a les moyens de les prendre ? La vie difficile que mènent la majorité des loméens appellent à plus de solidarité et d’humanisme de la part des propriétaires de maison afin d’éviter de vivre des drames comme celui qui s’est déroulé ce weekend dans le quartier Djidjolé.
Ayant parcouru toute la zone en vain pour trouver une chambre- salon à bon prix à louer, un jeune togolais s’est résolu à faire un prêt dans une institution de micro finance pour payer ses avances d’une année qui s’élevaient à 240 000 f CFA et y mettre sa femme et ses deux enfants. Voilà que l’année vient de s’écouler. N’ayant pas pu honorer un seul mois de loyer et ayant consommé les avances, il a été prié gentiment de libérer la chambre. Toutes ses supplications sont restées vaines et il se retrouve à la rue avec sa famille. ”C’est pour éviter de se confronter à de telles situations que je suis parti chercher une chambre au-delà de Adétikopé alors que je travaille au quartier administratif. Ça me fait des dizaines de kilomètres à faire tous les jours. C’est un peu difficile mais au moins pour le loyer, je suis tranquille” confiait fonctionnaire.
De la nécessité d’une loi sur le prix des loyers au Togo
Il est temps que l’Etat togolais se penche sérieusement sur le sujet en proposant une loi sur les prix des loyers. Le togolais locataire ne lui sera que très reconnaissant. En attendant, ce sont les propriétaires des maisons qui s’en sortent apparemment bien.
Ali SAMBA