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21 novembre 2024
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Société : Agbalépedo, Totsi, Avédji, Adidoadin et Agoè, les nouveaux quartiers des noctambules

Agbalépédo, un nouveau quartier aux milles couleurs
Agbalépédo, un nouveau quartier aux milles couleurs

– Une bière bien fraîche, s’il vous plait !
– Lquelle ?
– Une Eku, s’il vous plait !
La conversation engagée avec la serveuse de ce bar installé sur le nouveau boulevard qui part de la gare routière d’Agbalépédogan allant vers le carrefour Bodjona est de bons augures. Fuyant  la chaleur moite ce début du mois d’avril, je décidai d’errer dans le coin pour faire passer le temps. Avouons que la réfection de cette voie a changé le visage du quartier avec les réverbères qui illuminent les  boutiques et les bars qui s’alignent désormais tout au long de ce boulevard. On peut remarquer l’animation particulière entre 20h et 23h car les noctambules semblent désormais élire domicile dans le coin.
Si dans le passé les coins chauds de la capitale étaient dans la vielle ville, sur le boulevard circulaire avec les légendaires DEKON et FIFTY FIFTY, connus du monde entier, aujourd’hui, les noctambules choisissent de remonter la colline et s’enfoncer un peu plus dans les nouveaux quartiers en plein essor comme Agoè, Agbalépédo, Totsi et Adidoadin. Ils peuvent d’ailleurs remercier le gouvernement qui a décidé de goudronner les principaux axes qui traversent ces quartiers autrefois difficile d’accès, surtout en temps de pluie. Et ce ne sont pas les propriétaires des maisons qui se plaignent, eux qui ont vite fait de transformer leur chambre qui donnent sur les voies en boutiques dont les prix se sont envolés d’un coup.

Visite guidée
Après quelques verres rassurants qui ont mouillé les  gorges desséchées en ce début de soirée, nous décidons de nous enfoncer un peu plus vers le nord. Tout juste au carrefour Bodjona, quelques personnes sont attablées dans le terre-plein au milieu des voies menant vers la cour d’appel de Lomé et le stade d’Agoè. Les commandes ne désemplissent pas si on se fie au nombre des bouteilles qui sont sur les tables.
La place manque sur certaines. Mais c’étaient les derniers soucis des consommateurs qui, on le comprend, à ce niveau-là sont ailleurs plutôt que sur terre. Certains voient double. Un groupe de jeunes déjantés entonne ”one Love” de Bob Marley suscitant quelques maigres applaudissements. Les sujets de conversation qui fusent de tous les côtés et dont les contenus sont plus confus les uns que les autres ne nous rassurent pas.
Et quand la politique s’en mêle, mieux vaut prendre ses jambes son cou. Ce que nous avons fait en direction du stade d’Agoè. Tout au long de ce boulevard construit il y a 2 ou 3 ans, le même spectacle au niveau des bars et autres petits restaurants. Des groupes formés par des jeunes gens qui avalent les liquides bruns ou blonds à une cadence digne d’un concours de bière.Sacrée jeunesse ! Certains  esquissent même des pas sur les ”Gweta et koolkatché des too fan”. C’est la tendance musicale du moment.
Montée de température avant les feux tricolores à la jonction de la voie qui vient de la Brasserie, au niveau du stade d’Agoè. Ici on est habitué à cette ambiance parfois surchauffée. Le bar situé de l’autre côté du stade est très connu dans le quartier. Certains clients viennent des quartiers lointains comme  BèKpota, Akodesséwa et même Baguida. Pas de perte de temps. C’est la haute saison et les places pour s’asseoir sont rares.
Nous rebroussons chemin. Direction Adidoadin, Avédji. Mais avant d’arriver à destination, nos réflexions s’orientent vers le développement rapide de ces quartiers ces dernières années. C’est vrai alors ce que les experts disent : la route du développement passe par le développement de route. Cette voie sur laquelle nous circulons aisément était, il y a encore quelques années impraticable. Poussière en saison sèche et boue quand il pleut. C’est tout autre chose maintenant. Ceux qui avaient quitté le coin depuis quelques années restent sans voix quand ils reviennent au pays.
Il reste que ces travaux d’aménagement et de développement de la ville de Lomé se fassent dans les règles de l’art car pour le moment, certains travaux sont très approximatifs. Et puis, quelle est cette idée de mettre des grands panneaux de publicité à tous les croisements de ces voies. Ne serait-ce pas plutôt intéressant de les remplacer par des monuments par lesquels les gens pouvaient s’identifier à l’instar de la colombe de la paix ou de la fontaine lumineuse ? Juste une préoccupation d’un simple citoyen qui ne veut que du bien à sa ville.

Carrefour Avédji et les discrètes belles de nuit.
Les cris d’une dispute nous ramènent à la réalité de notre soirée. Sans le savoir, nous sommes arrivés au carrefour Limousine de Avédji. La traversée du quartier par cette longue voie menant à Adidogomé a complètement transformé le site. Ce carrefour présentait déjà des signes de coin sulfureux des ambianceurs. Mais on est passé à un étage supérieur maintenant.
Le carrefour  en forme  d’étoile de 5 branches avec au centre, le gigantesque panneau publicitaire (encore !) est  un concentré de bar de tout genre. On a que l’embarra du choix. On y trouve aussi quelques lounge et Night-Club. Les revendeuses de mets et  ceux qui proposent des brochettes et autres victuailles qui accompagnent les rasades de bière y trouvent aussi leur compte. On remarque aussi que les belles de nuit commencent par s’afficher au vu et au su de tout le monde même si elles ne rivalisent pas encore d’ardeur et racolage avec leur collègue du boulevard du 13 janvier.
Un court arrêt pour savourer la bière qui n’est pas différente à cet endroit de celles déjà ingurgitées depuis notre randonnée.
Une bière est une bière lance un alter égo en réponse à mes interrogations sur le breuvage.  La nuit s’est avancée profondément sans qu’on ne s’en rende compte. Un dernier verre pour la route…
Vraiment, un dernier pour la route avec un pincement au cœur qui se révèle être une invitation à une autre ballade un de ces quatre. Cette fois, Agoè décliné dans toutes ses dénominations.
AS

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