” Pas de réformes, pas d’élections “, disait Jean-Pierre FABRE et compagnie durant des semaines, des mois avec la ferme promesse aux populations, du moins à ses militants, d’arracher par tous les moyens, les fameuses réformes avant la Présidentielle d’Avril 2015. Les militants du parti Orange et ceux du Collectif ” Sauvons le Togo ” ont versé pendant des mois dans des diatribes à l’encontre du Chef de l’Etat et de l’ensemble de son gouvernement comme si gagner les élections ou arriver au pouvoir est un jeu de dame ou de Ludo. Ils ont allègrement oublié que pour y arriver, il faudra être conscient de ses moyens, de ses forces et surtout ne pas négliger ses limites.
Jean-Pierre FABRE et compagnie ont passé tout leur temps à critiquer pour critiquer. Ils avaient ainsi refusé de voir la réalité en face, celle de se rendre à l’évidence que seuls ils ne font pas le poids devant la machine UNIR qui non seulement avait un bilan élogieux et impressionnant à défendre mais qui avait plus de tours dans son sac.
Jean-Pierre FABRE ou le manque de considération pour ses pairs de l’opposition
A voir le parcours politique de Jean-Pierre FABRE, de l’UFC à l’ANC et à l’analyse de ses relations avec les autres leaders de l’opposition, on ne peut pas se tromper d’affirmer que le Président de l’ANC loin de rassembler, a plutôt contribué à la division de la classe politique de l’opposition. Son arrogance et son manque de considération pour ses pairs n’a pas milité en sa faveur. Nous ne citerons que pour exemple sa brouille avec le parti de Me Apévon, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR).
En voulant minimiser les forces du parti CAR et en se croyant plus royaliste que le roi, Jean-Pierre FABRE au lieu de se faire des alliés, s’est plutôt fait des ennemis politiques. Il a malheureusement par son ego surdimensionné, contribué à la division de la classe politique de l’opposition.
Son ” moi ” était trop poussé, trop fort qu’il n’inspirait aucunement plus confiance. Le président de l’ANC au lieu donc d’avoir des alliés d’envergure dans l’opposition, avait par contre des adversaires, bien plus des ennemis à qui il n’hésitait pas à envoyer des flèches empoisonnées. Lesquelles flèches s’étaient retournées facilement et méchamment contre lui et son parti Orange.
Son échec face à Faure Gnassingbé à la présidentielle du 25 avril devrait le faire réfléchir : Jean Pierre FABRE devra s’accorder un temps de réflexion et se mirer politiquement. Il devra aussi se demander quelle énergie dégage-t-il réellement ? La positive ou la négative à satiété ?
Le manque de considération de Jean-Pierre FABRE pour ses pairs de l’opposition a conduit à la multiplicité de candidatures de la classe politique de l’opposition. Ce qui a eu comme conséquence, non seulement l’émiettement des voix mais surtout la dispersion d’énergies pour des choses plus concrètes. Jean-Pierre FABRE avait donc comme premier adversaire politique ses propres amis de l’opposition.
Il devrait les combattre d’abord avant de se consacrer à Faure GNASSINGBE. Ce dernier ne pourra avoir autre meilleur boulevard à lui tracer que celui de Jean-Pierre FABRE. Le Président de l’ANC a privilégié la contingence à la nécessité.
Son orgueil démesuré l’avait assurément aveuglé. Jean-Pierre FABRE n’est pas aujourd’hui à plaindre. Il n’a récolté que ce qu’il a semé. Le Peuple togolais l’a vu faire et a vite décelé en lui quelqu’un qui n’a pas les atouts pour prendre les rênes du pays.
Certes, il reste et demeure un grand rêveur du fauteuil présidentiel. Mais du rêve à la réalité, il y a du chemin, énormément. Ce que Jean-Pierre FABRE et compagnie n’ont pas compris. Tant ils vivaient dans leur rêve en train de construire un château de sable.
Faure GNASSINGBE, l’expression du Peuple
Même si certains auraient voulu que Faure GNASSINGBE ait plus de 58,77 %, il faut reconnaitre que les autres candidats n’ont pas du tout démérité. Ils ont combattu le bon combat, ils ont achevé leurs courses respectivement avec 35,19% (FABRE), 4,03%(GOGUE), 1,03% (TAAMA) et 0,90% (TCHASSONA).
Les résultats définitifs proclamés le dimanche 03 mai 2015 par la Cour Constitutionnelle ne sont que l’expression des populations togolaises ou du Peuple Togolais. Le Peuple Togolais a jugé et a choisi Faure GNASSINGBE parmi les 5 candidats qui demandaient son suffrage. Un choix qui n’est pas du tout anodin. Le Peuple Togolais a préféré continuer avec celui qui pendant 10 ans a placé la personne humaine au centre de ses préoccupations et le développement du pays dans tous les domaines comme priorité primordiale.
Le vote du 25 avril ne vient que donner force et vie à l’adage Fon (Bénin) qui dit : ” quand l’œil a vu la matière fécale par terre, le pied ne la ramasse point”. Autrement dit, le Peuple Togolais a vu et compris que le meilleur choix, c’est de continuer avec Faure GNASSINGBE au risque de ramasser la matière fécale sur son chemin.
Le Peuple togolais dans son ensemble, du moins pour ceux qui ont refusé d’être aveugles, a vu la matière fécale que représentait Jean-Pierre FABRE et ont plutôt préféré ne pas ramasser cette matière fécale par le pied, donc de voter simplement et en toute confiance Faure GNASSINGBE pour cinq (05) années encore.
Jean-Pierre Fabre ou le manque de sincérité de l’opposition
S’il est également un reproche que le commun des mortels fait au président du parti ANC et tout son bataclan, c’est surtout son manque de sincérité. Jean-Pierre FABRE depuis la nuit des temps manque énormément de sincérité dans ses faits et gestes, dans ses actions politiques.
Bien que ce manque de sincérité semble caractériser une majeure partie de la classe politique de l’opposition, pour preuve leurs multiples et incessantes guéguerres au dos de leur ” fameux Peuple imaginaire et imagé “, il faut le reconnaitre Jean-Pierre FABRE a fait à un moment donné de ce manque de sincérité son ” domaine de définition “. Il n’a pas été sincère avec son ” fameux Peuple ” en reconnaissant qu’il avait crié sur tous les toits que “pas de réformes, pas d’élections”.
Au contraire, il a tenté de plomber ceux qui étaient dans ce combat jadis avec lui et son parti. Il les a simplement exposé à la vindicte populaire comme si lui Jean-Pierre FABRE était plus blanc que neige.
Il sied ici de reconnaitre la constance dans l’action des activistes droits de l’homme comme Me Raphaél KPANDE-ADZARE, Me Gil Bénoit AFANGBEDJI et autre Abass KABOUA qui avaient tenté vainement de ramener Jean-Pierre FABRE à la raison et de respecter ses engagements. C’était sans compter les agendas cachés de Jean-Pierre FABRE et de son parti ANC et des micros partis sans cœur, sans conviction, sans grand monde derrière eux.
Les activistes des droits de l’homme cités ci-dessus ont tenu leur parole. Ils n’ont pas ravalé leur salive. Ils ont simplement démontré à Jean-Pierre FABRE et compagnie qu’ils ne sont pas changeants dans leur tête comme lui et son parti mais aussi qu’ils ne font pas de leur lutte politique des intérêts personnels.
Nous nous posons la question de savoir si Jean-Pierre FABRE n’a pas conscience que ” être sincère nous fera surement perdre des gens, mais nous permettra de garder nos valeurs ” ?
Crédo TETTEH