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16 avril 2024

Maintien de la paix : redéfinir les stratégies

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Les commandants des forces de missions des Nations Unies, qui se trouvent au Siège des Nations Unies à New York ont fait mercredi devant le Conseil de sécurité un exposé sur les capacités dont sont dotées les missions de maintien de la paix.

Cette séance du Conseil se tenait à quelques jours du plein déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le 1er juillet, appelée à devenir à terme la troisième plus grande opération de maintien de la paix de l’ONU.

Le général de corps d’armée, Carlos Alberto Dos Santos Cruz, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a tout d’abord axé sa présentation sur les avantages de l’utilisation des technologies de pointe dans les opérations de maintien de la paix, à l’heure où la MONUSCO s’apprête, a-t-il rappelé, à accueillir des nouvelles capacités en la matière, notamment des drones.

« Cette nouvelle capacité permettra à la Mission de s’acquitter de tâches importantes », a-t-il souligné, en précisant que ces drones seraient utilisés pour identifier des mouvements de troupes ou de convois sur le terrain. Ils permettront également de renforcer la capacité de la MONUSCO de survoler des zones très sensibles et de fournir rapidement des informations à la Mission. « Jusqu’ici, a-t-il dit, il n’était pas possible d’agir efficacement en l’absence d’informations de qualité ».

Le général Dos Santos Cruz a aussi mis l’accent sur d’autres technologies de pointe, comme les radars au sol et les technologies qui permettent de surveiller les activités dans des contextes transfrontaliers. Il a fait remarquer que la MONUSCO devait faire face à plus de 50 groupes armés actifs près des frontières et qui peuvent, en outre, traverser celles-ci très facilement.

Il a ensuite insisté sur le fait que toutes ces technologies de pointe exigeaient un personnel qualifié, qui soit capable de les maîtriser et qui peut également analyser les données. « Lorsque nous renforçons la technologie au sein de nos missions, nous devons adapter les structures dont nous disposons, à travers le renforcement des effectifs, en particulier d’analystes, pour pouvoir utiliser au mieux les renseignements qui ont été rassemblés », a-t-il précisé.

Le général de division Leonard Muriuki Ngondi, Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) a, pour sa part, mis l’accent sur l’importance de la période de formation d’une mission, utilisée pour veiller notamment à ce que les troupes qui la composent puissent être en mesure d’accomplir leurs tâches et disposer de l’équipement nécessaire. « Il est essentiel, que ces troupes soient prêtes à agir sur le plan opérationnel pour garantir le maintien de la paix durant toute la période de déploiement », a-t-il dit.

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Pour le général de division Ngondi, chaque mission est unique en son genre et a ses propres défis à relever. Il a recommandé fortement l’établissement d’une équipe de formation au sein de la mission pour évaluer le leadership tant sur le terrain qu’au siège. Cette équipe doit être composée d’expatriés dans toutes les zones fonctionnelles, et rendre des comptes au commandant de la force pour l’évaluation et la préparation de la force. Le général de division Muhammad Iqbal Asi, Commandant de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a, pour sa part, mis l’accent sur les divers avantages qu’offre le renforcement de la coopération entre les missions, en illustrant notamment ceux-ci à travers la coopération qui a été mise en place entre la MINUL et l’ONUCI. Un bataillon de la MINUL a été transféré vers l’ONUCI en vue d’assurer la sécurité des élections en Côte Ivoire. Plusieurs hélicoptères ont aussi été transférés et ont permis à l’ONUCI de renforcer ses activités d’observation dans les zones sensibles situées le long de la frontière, a-t-il expliqué. La surveillance conjointe des frontières est, a-t-il ajouté, un autre domaine de coopération efficace. « Cette pratique permet d’établir l’empreinte des Nations Unies dans des zones très éloignées et sert également de moyens de dissuasion, en particulier pour ceux qui veulent traverser les frontières », a-t-il dit. Enfin, le général Asi a recommandé aux membres du Conseil de sécurité que les accords sur les statuts des forces soient élaborés de manière à permettre à ces forces de se déployer d’une région à l’autre et de traverser les frontières. « La fourniture de moyens technologiques nécessaires devrait être envisagée d’un point de vue régional, permettant ainsi un partage des coûts et des avantages communs pour plusieurs missions », a-t-il conclu. Il y a actuellement 15 opérations de maintien de la paix et une mission politique spéciale : la mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, menée par le Département des opérations de maintien de la paix. ‘Au regard des difficultés auxquelles sont actuellement confrontées ces différentes missions, le Togo estime que dans le but d’accomplir leur mandat respectif  avec plus d’efficacité et aussi de minimiser les contre-performances, il apparait nécessaire que les soldats de la paix aient une formation militaire conforme aux normes et standards internationaux, notamment ceux des Nations Unies’, a estimé le représentant togolais à l’ONU, Kadangha Limbiyé Bariki. Le diplomate a également souligné que, dans un contexte budgétaire difficile, certaines opérations de maintien de la paix éprouvent des difficultés à exécuter pleinement leur mandat. Il a préconisé un renforcement de la coopération entre les missions. Il a cité l’exemple de l’exellente coopération qui s’est mise en place entre l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL), notamment lors de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. L’exemple doit être suivi ailleurs quand cela est possible, a conclu M. Bariki.

(En photo: Kadangha Limbiyé Bariki)

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