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29 mars 2024

ENCORE UN CLASH AU SEIN DE OPPOSITION TOGOLAISE:LA VIOLENCE COMME ARME D’INTIMIDATION CONTRE LES ADVERSAIRES

Les semaines qui viennent de s’écouler ont été marquées par des actes de violences morales et physiques sur certains acteurs politiques. Des actes à reprouver systématiquement par les togolais épris de paix et de sécurité dans le pays. Que ce soit des actes d’un autre temps à l’endroit de l’UFC, du CAR ou de toute autre formation politique sont à proscrire. Malheureusement, les acteurs politiques qui devraient monter au créneau pour dénoncer cette propension de certains militants et sympathisants à agresser ceux qui ne partagent pas leur avis.
Depuis 25 ans que le Togo progresse dans le processus de démocratisation, bien de lignes ont  bougé à la grande satisfaction des togolais qui s’en félicitent, notamment la liberté d’expression. Tout le monde s’accorde qu’il est bien loin le temps où l’on doit craindre pour ce qui peut sortir de sa bouche.
Aujourd’hui, il est loisible à n’importe qui d’exprimer ses ressentiments vis-à-vis du gouvernement et même du chef de l’Etat sans inquiétude. Mais, il faut reconnaître que cette tolérance et cette capacité d’acceptation des idées des autres peinent à rentrer dans les habitudes des militants et sympathisants de certaines formations de l’opposition qui se singularisent par des actes condamnables d’agression et de violence gratuite sur certains leaders de l’opposition ne regardant pas dans la même direction que leur parti.

Démocratie, pluralité des idées.
Si en 1990, les Togolais ont opté pour le multipartisme et la démocratie, c’est justement pour  refuser la pensée unique d’alors qui obligeait tout le monde à  regarder dans la même direction.
Cette victoire arrachée de haute lutte par tous ceux qui aspiraient à  plus de liberté d’opinion et surtout de parole ne saurait être remise en cause par certains qui n’ont pour seul et unique but dans la vie, la satisfaction de leur intérêt égoïste et personnel. Les mésaventures de l’UFC à Kondjindji et celles que vient de connaitre le président national du CAR sont le reflet de l’attitude de cette frange de l’opposition qui n’aime pas souffrir de contestation.
Dans un communiqué rendu public par le Comité d’Action pour le Renouveau(CAR),  il est indiqué que  Me Dodji Apévon, président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, l’un des principaux partis de l’opposition) a été victime samedi d’agression, d’injures et de menaces d’un groupe de jeunes surexcités.
” Le président du CAR a été pris à partie par ces jeunes, juste à sa sortie de la Pharmacie ”La providence” à Nukafu. Au moment où le président Apévon allait rentrer dans son véhicule, les jeunes sont devenus de plus en plus agressifs en proférant des menaces, des injures et en tapant violemment sur son véhicule. C’est difficilement que le président Apévon a pu partir”, indique le communiqué.
Selon le Comité d’Action pour le Renouveau(CAR), il est reproché à Me APEVON de se démarquer de la démarche de l’ANC d’aller coûte que coûte à l’élection présidentielle quand bien même les réformes ne seront pas faites. Le communiqué du CAR indique que ces jeunes ont assommé le président du CAR de plusieurs questions à savoir : “Pourquoi dans un communiqué, le CAR accuse la communauté internationale qui apporte son soutien au président de l’ANC ?”, “pourquoi le CAR a-t-il refusé de se joindre aux partis qui ont choisi le candidat Fabre ?”
Le CAR indique que selon certaines informations, ces jeunes seraient de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) eu égard aux différentes questions posées à Me Dodji Apévon, et surtout la guéguerre entre le CAR et l’ANC ces dernières semaines.
Voilà l’étape à laquelle l’opposition togolaise se trouve aujourd’hui après un quart de siècle de combat pour la liberté d’expression.

ANC et le CAR à couteaux tirés
La participation à l’élection présidentielle de cette année sans les réformes est la pomme de discorde entre ces deux formations politiques de l’opposition.
Dans une déclaration, le CAR publiée a accusé vertement le président de l’ANC, Jean-Pierre Fabre d’offrir un boulevard de “deux nouveaux mandats de 5 ans au moins” au président Faure Gnassingbé, en “cherchant à renvoyer à plus tard les réformes politiques”.
“Les Togolais ont été scandalisés d’apprendre que le Président de l’ANC pense que les réformes politiques ne constituent pas pour lui une urgence, car, à l’écouter, il est sûr de gagner le scrutin présidentiel, même au cas où ces réformes n’auraient pas été réalisées”,
Pour le CAR, le leader de l’ANC, expose le pays à un scénario extrêmement périlleux en offrant au Chef de l’Etat en exercice un boulevard pour briguer, avec le maintien du mode de scrutin à un tour, deux nouveaux mandats de 5 ans au moins, soit un minimum de 20 ans au pouvoir et d’appeler les togolais à faire un choix judicieux.
” Entre le schéma défendu par le CAR et celui que prône l’ANC, il faut choisir. Il est temps que nos populations sortent le pays de l’impasse politique qu’il traverse depuis des années en faisant un choix clair entre ceux qui le  trompent et ceux qui lui disent la vérité”, précise le CAR.
A Jean Pierre Fabre de  répliquer : ” “Nous ne cautionnerons jamais ceux qui poussent au boycott pour offrir un nouveau quinquennat à Faure Gnassingbé sur un plateau en or. En effet, les responsables du CAR, constants dans leur démarche, ont pour ambition affichée de  réduire le taux de participation dans Lomé commune et dans la préfecture du Golfe qui représentent le tiers de l’électoral, en poussant les populations à l’abstention, offrant ainsi leur fameux troisième mandat à Faure Gnassingbé.
“Pendant des années, nous nous sommes battus, nous avons mobilisé les populations pour les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales prévues par l’APG. Où étaient-ils, ceux qui nous critiquent et nous insultent aujourd’hui ? Où étaient ces donneurs de leçon ? “, s’est demandé  Jean-Pierre Fabre.
Comme on peut le constater, c’est presque la ”guerre” entre l’ANC et le CAR. Dans de pareilles situations, les militants et sympathisants de l’ANC savent comment s’y prendre. L’autorité en charge de la sécurité de tous  les togolais doivent veiller au grain pour que des drames ne surviennent pas sur la Terre de nos Aïeux.
Ali Samba

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