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28 mars 2024

DIALOGUE : Les discussions roulent au Gaz-oil

Mgr Nicodème Barrigah, facilitateur
Mgr Nicodème Barrigah, facilitateur

Drôles d’hommes politiques que nous avons au Togo. Une semaine, il a fallu une semaine pour trouver un consensus sur la nécessité d’un facilitateur ou médiateur pour le dialogue. Pour des discussions qui sont censées se terminer dans 7 jours, avec 12 points de débat inscrit à l’agenda, le doute commence déjà par saisir les plus sceptiques quant aux résultats de ce dialogue. Mais comme le dit l’adage populaire : impossible n’est pas togolais, on attend alors de voir.Les travaux ont repris cette semaine après le gâchis et la perte de temps de la semaine dernière où les différents protagonistes, notamment ceux de l’opposition, discutaient du sexe des anges. Une semaine toute en entière à se chamailler sur la présence ou non d’un facilitateur.
Cette séquence du dialogue démontre suffisamment de la suite des débats. Alors que des points aussi importants comme la limitation du mandat présidentiel et le mode de scrutin devraient retenir l’attention des ”dialogueurs”, ils viennent de passer  une semaine pour des balivernes. Apparemment, Mgr Nicodème Barrigah ferait l’affaire puisque c’est lui qui préside désormais ce dialogue. Nous avons envie de crier Alléluia ! Mais une voix intérieure nous ordonne de ralentir notre élan et d’attendre.

Mgr Barrigah, le faire valoir de l’opposition
Pauvre prélat, qui aurait souhaité se reposer et se consacrer à son sacerdoce et prendre soin de ses brebis que de venir supporter les humeurs de vieux opposants  ne sachant plus à quels saints se vouer. Il est très amusant d’entendre de la bouche de certains d’entre eux qu’ils sont tous d’accord sur le choix de Mgr Barrigah pour la facilitation. Mais de qui se moque- t-on dans ce pays ?
Il nous souvient que c’est ce même Nicodème Brrigah avec l’aide de l’ambassadeur des USA au Togo qui avait initié des rencontres secrètes en vue du dénouement de la crise togolaise. Qu’avaient dit à l’époque Jean-Pierre Fabre, Isabelle Améganvi et les autres qui avaient refusé de participer à la rencontre ? Se souviennent-ils un seul instant des propos irrespectueux qu’ils tenaient à l’endroit du prélat ? Aujourd’hui, on vient prétendre que c’est lui qui peut faire l’affaire. Pourquoi aujourd’hui et pas hier ?
L’homme de Dieu avait accepté la lourde tâche de présider la Commission-Vérité-Justice- Réconciliation. Ces messieurs de l’ANC se souviennent-ils de leurs quolibets à son endroit ? Comment se fait-il qu’aujourd’hui, ils peuvent lui accorder une once de confiance ?
De toute façon, le peuple est là, témoin de l’histoire que ces opposants sont en train d’écrire pour le pays qu’ils aspirent diriger dans l’avenir. Ayant montré leur incapacité à trouver des stratégies pour conquérir le cœur des togolais, ils viennent une fois encore de se rabattre sur une tierce personne à qui ils attribueraient les conséquences en cas d’échec de ce dialogue. Car, c’est l’une de leur stratégie. Faire capoter le dialogue en avançant des propositions aussi fallacieuses que grotesques afin de l’attribuer au gouvernement et surtout au facilitateur ou médiateur qui n’aurait pas bien gérer les discussions.
La misère faite à Mgr Philippe Kpodzro pendant la conférence nationale par ces mêmes personnes est encore vivace dans la tête des togolais. Tous les togolais n’aspirent qu’à une chose. Que  la fumée blanche sorte du siège de Togo Télécom afin que le gouvernement et le chef de l’Etat puissent passer à d’autres choses.

Hercules des temps modernes
Des 6 points initiaux proposés par le gouvernement pour les discussions dans le cadre de ce dialogue, les opposants ont trouvé bon d’en rajouter 6 autres pour des débats ne devant pas dépasser 15 jours. Aujourd’hui, il reste juste  7 jours. Peut-être comme d’habitude, les dialogueurs vont prolonger la durée des discussions. Si non, on tresserait des lauriers et on applaudirait tous ces acteurs s’ils arrivaient au soir de la dernière journée des discussions à nous sortir quelque chose de potable.
12 points, et non des moindres à boucler en une semaine, il faut être Hercules pour pouvoir achever ces travaux. La tâche semble colossale pour les professionnels de la politique : Le régime politique, la durée et la limitation du mandat présidentiel, les conditions d’éligibilité du Président de la République, la réforme de la cour constitutionnelle et le mode de scrutin pour toutes les élections, rien que ça.
Vu ce qu’ils ont montré et démontré depuis une semaine, le peuple est légitime de se poser des questions. Mais, il ne faut pas vendre l’ours avant de l’avoir tué. Les sceptiques peuvent ronger leur frein pour le moment en attendant que les faits leur donnent raison. Mais, il est souhaitable qu’ils aient tort. On économisera alors le temps, l’énergie déployée et les moyens financiers qui serviront pour d’autres initiatives porteuses de plus d’espoir pour le pays.
Ali SAMBA

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