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16 avril 2024

COOPERATION/ PROLONGEMENT DE LA TICAD V : L’Afrique de l’Ouest déterminée à coopérer avec le Japon

Le Président togolais Faure Gnassingbé lors des travaux
Le Président togolais Faure Gnassingbé lors des travaux

Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a pris part du 10 au 11 janvier derniers à Abidjan  à un sommet Cedeao-Japon en présence de ses homologues de la sous région et du  Premier ministre japonais Shinzo ABE. Ce dernier était  accompagné d’une forte délégation de chefs d’entreprises japonais et d’hommes d’affaires.

 

LES CONSULTATIONS AVANT LA REUNION

Dès son arrivée à Abidjan, le Président Faure Gnassingbé a entamé sans plus attendre les consultations avant la réunion avec le Premier Ministre Japonais. Ainsi a-t-il reçu  en audience le Président Béninois Yayi Boni. Il sr’était agi pour les deux hommes d’Etat de faire le point sur la coopération japonaise depuis la TICAD V en juin 2013 à Yokohama.

Après cet entretien, les chefs d’Etat togolais et béninois se sont rendus ensemble en audience chez le Président burkinabè Blaise Compaoré avec qui ils ont poursuivi  les échanges.

 

LE HUIT CLOS AVEC LE PREMIER MINISTRE JAPONAIS

Il sonnait 19H04 minutes ce vendredi 10 janvier 2014 à l’Hôtel Ivoire quand le chef de l’Etat ivoirien, également président en exercice de la Cedeao Alassane Ouattara prit la parole pour souhaiter une cordiale bienvenue à ses pairs de la Cedeao et particulièrement au Prémier ministre japonais Shinzo ABE.

Pour Alassane Ouattara, cette réunion démontre l’intérêt de la. Cedeao pour le Japon et vice versa. Une occasion, selon le Président en exercice de la Cedeao de faire le point de la mise en œuvre du Plan d’Action de Yokohama, avant d’assurer Shinzo ABE que  « l’Afrique est déterminée à coopérer avec la partie japonaise, en vue d’un renforcement de la bonne gouvernance, de la consolidation de la paix et de la sécurité humaine».

Pour le Premier Ministre Japonais, Shinzo ABE, il s’est dit « très touché de rencontrer les chefs d’Etats de la Cedeao » après la TICAD V en juin 2013 au Japon. Avant de préciser qu’il est accompagné d’une forte délégation d’hommes d’affaires et chefs d’entreprises du Japon venus faire dans la prospection en vue d’investir en Afrique de l’Ouest.

Après les échanges de civilités en présence des médias, les travaux en huit clos ont démarré pour prendre fin aux environs de 21H00.

Précisons que les discussions à huit clos  entre le Japonais Shinzo ABE et les chefs d’Etats de la sous région s’inscrivaient dans le prolongement du Sommet Afrique-Japon tenu en juin 2013 au Japon.

LE DELIBERE AU COURS DU DINER OFFERT

Après la session à huit clos, le chef de l’Etat ivoirien a convie ses pairs et le Premier ministre japonais à un diner en présence des différentes délégations.

Une occasion de plus pour le Premier ministre japonais de remercier sincèrement les chefs d’Etats de la Cedeao pour leur présence à Abidjan, plus de 5 mois après avoir noué des liens d’amitié lors de la TICAD V.

Pour Shinzo ABE, l’Afrique de l’ouest possède des ressources naturelles encore inexploitées, une agriculture riche et une population de 300 millions d’âmes 2 fois plus importante que celle du Japon.

Saluant la solidarité sous les auspices de la Cedeao le premier ministre japonais a reconnu qu’ « un immense potentiel a commencé à faire des pas en avant simultanément » avant de prendre solennellement l’engagement « d’assumer le rôle de missionnaire de l’Afrique de l’Ouest au Japon ». Car a-t-il noté, « les efforts déployés par la CEDEAO afin de stabiliser la région du Sahel forcent le respect.» C’est pourquoi a-t-il poursuivi que «  le Japon est en train de préparer une assistance d’un montant de 83,4 millions de dollars en faveur de la région du Sahel ». Pour terminer son speech après celui du président ivoirien, le Premier ministre japonais a salué la solidarité qui prévaut en Afrique de l’Ouest : « la solidarité donne la force. C’est un message simple, mais fort, que donne au monde la CEDEAO ».

 

DE LA DIPLOMATIE TOGOLAISE AU SOMMET CEDEAO JAPON

Outre les audiences que le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a eues à accorder à ses pairs, précisons également qu’il a été également reçu en audience dans la matinée du samedi 11 janvier par la Présidente du Libéria Sirleaf Helen Johnson ensemble aves ses homologues de la Côte d’ivoire, du Ghana pour des concertations.

Après cette audience la présidente du Libéria, les Présidents Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé se sont rendus chez le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso. Toujours pour échanger des questions de la coopération Cedeao-Japon et surement des questions sécuritaires et d’enjeux démocratiques dans la sous région ouest africaine.

 

DU PLAN D’ACTION DE YOKOHAMA 2013-2017

Basé sur les principes directeurs de la « Déclaration de Yokohama 2013 »convenus par les participants à la TICAD, le plan d’action de Yokohama énonce les objectifs à atteindre et les mesures spécifiques que les représentants des pays africains et leurs partenaires internationaux, doivent mettre en œuvre par le biais du processus de la TICAD, au cours des cinq prochaines années (2013-2017).

 

Le plan d’action de Yokohama insiste sur 7 axes principaux que sont :

– le Renforcement de la croissance économique basé sur le commerce/ investissement et le développement des secteurs privé et public ;

– l’Accélération du développement des infrastructures et des capacités comprenant le développement des infrastructures, la mise en valeur des ressources humaines et le développement de l’innovation, des sciences et de la technologie ;

– l’Autonomisation des agriculteurs en tant que principaux acteurs économiques en prenant en compte l’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle

–  la Promotion d’une croissance durable et solide  en mettant l’accent sur l’environnement et changement climatique et la réduction des risques de catastrophes

– l’Edification d’une société inclusive pour la croissance dans les domaines de l’Education, de la Santé, Eau et assainissement

–  la Consolidation de la paix, de la stabilité, de la démocratie et la bonne gouvernance tenant compte du Renforcement  des capacités de gestion institutionnelle au service de la paix et de la sécurité, la Prévention, gestion des conflits, et consolidation de la paix, les Questions liées à la sécurité transfrontalières, la Démocratie et bonne gouvernance ;

– Le Mécanisme de suivi

Rappelons que dans le plan d’action, une attention soutenue est accordée aux efforts de l’Afrique, à l’intégration des femmes et des jeunes et à la promotion de la sécurité humaine dans tous les aspects de l’agenda pour le développement.

 

LE POINT SUR LA COOPERATION ENTRE LE TOGO ET LE JAPON

En 2008, et dans le cadre de la recherche de plus de financements pour son développement, le Togo a organisé une table ronde des partenaires à Bruxelles en vue de la reprise de sa coopération avec ses différents Bailleurs de fonds.

La participation des plus hautes autorités togolaises à la 4ème conférence Internationale de Tokyo pour le Développement de l’Afrique (TICAD IV) organisée à Yokohama au Japon en 2008, et la visite officielle du Président de la République togolaise Faure Gnassingbé du 07 au 10 juin 2010, la première d’un Chef d’Etat africain dans ce pays après le séisme qui l’a frappé durement, se situent dans cette volonté manifeste des autorités togolaises de convaincre le gouvernement nippon et à travers lui, le peuple japonais, à reprendre les relations de coopération avec le Togo.

Toutes ces démarches ont été fortement appréciées par les autorités japonaises. La preuve de l’amélioration des relations diplomatiques entre le Togo et le Japon se situe dans l’accroissement des investissements du Japon au Togo et les nominations respectives des Ambassadeurs.

En termes de contribution au processus de développement du Togo, le Japon a fait des dons équivalant à 30 milliards de francs CFA dans les domaines de la Formation, de l’Allègement de dette, de Développement rural, de la Santé, de l’Approvisionnement en eau potable et assainissement en milieux rural et semi urbain, de la Mise en place d’une Base de Données cartographiques au Togo, du « Faire ensemble » de construction d’écoles et de formations sanitaires à travers l’UNICEF, du KR année fiscale 2012.

Précisons ici qu’au titre de l’année fiscale 2011/2012, et dans le cadre de l’aide financière non remboursable du Japon, le Gouvernement togolais a soumis quatre (4) projets à savoir :

–  Le Projet de construction de deux ponts (120 m et 200 m) en complément du projet d’aménagement et de bitumage de la route Bassar-Guérin Kouka-Katachamba-Sadori (150 km) dont le financement était acquis auprès de la BID et du Fonds Koweitien ;

– Le projet de construction et d’équipement de quatre (4) lycées professionnels dont deux (2) lycées d’Enseignement Technique et professionnel, un lycée agricole, un lycée scientifique ;

– Le projet d’aménagement de Bas-fonds pour la production rizicole et maraichère et assistance technique dans un cadre tripartite ;

– Le projet de construction et d’équipement d’unités de soins périphériques dans le cadre du « programme de satisfaction du minimum vital commun des communautés à la base dans les régions du Togo ».

 

BREF APERCU DES RETOMBEES DE LA COOPERATION  TOGO JAPON

Le Japon avait annoncé en juin 2013, lors de la cinquième conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD V), une aide publique de 10,6 milliards d’euros sur cinq ans pour le continent africain.

Le Japon, – comme la plupart des partenaires – a repris entièrement sa coopération avec le Togo en 2007, au lendemain des élections législatives. Ce pays a manifesté à plusieurs reprises à l’égard du Togo, son assistance sous diverses formes: aides alimentaires (KR), projets d’approvisionnement en eau potable et assainissement en milieu rural et semi-urbain, financements de projets de construction de salles de classe, aide à la lutte contre les effets des changements climatiques, financements de projets de construction et d’équipement de centres de santé dans des villages, soutien pour l’exécution du Programme d’appui à un environnement favorable aux enfants à travers la participation communautaire etc.

 

En décembre 2008, le Japon a également procédé à l’allègement de la dette du Togo pour un montant de 4.230.000.000 Yen.

Par ailleurs, le Togo a également pris ces dernières années, des initiatives de nature à renforcer ses relations avec le Japon. On peut citer pêle-mêle, l’ouverture en octobre 2010 d’une Ambassade auprès de l’archipel japonais et la visite en juin 2011 du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, sanctionnée par un don d’un montant d’environ 1.200.000Yen en soutien aux victimes des catastrophes naturelles du 11 Mars 2011 et un autre don de bois de teck, d’une valeur d’environ 6.000.000 de Yen en soutien à la reconstruction des zones sinistrées.

 

 

LE JAPON, UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR LE TOGO

Le Japon est un pays dont le Togo peut s’inspirer à plusieurs niveaux. En effet, le Japon ne dispose ni de ressources minières ni de ressources énergétiques qui font la puissance des grandes nations comme les Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne ou la France pour ne citer que celles-là. Mais le Japon est aujourd’hui une puissance dont tous les pays cherchent à en faire un allié de premier plan.

Par ailleurs, l’économie japonaise est fortement tributaire de l’extérieur, mais s’est solidement bâtie sur l’esprit d’initiative et d’entreprise du peuple japonais.

Le dynamisme du peuple togolais, son savoir-faire, en plus des ressources naturelles dont regorge le Togo sont des atouts pour que le Togo puisse, en collaboration avec le Japon, et surtout avec la volonté affirmée des Autorités, devenir un pays émergent dans les prochaines années.

 

De retour d’Abidjan, Crédo TETTEH

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