Une date. Un événement. Une consécration. Le 25 Mars 2024, qui loin d’être considéré comme simple date d’adoption de la nouvelle Constitution togolaise, nous basculant dans la cinquième République avec désormais le régime parlementaire, aura été surtout la consécration de la vivante et vivifiante démocratie togolaise.
Tellement des langues se sont déliées, des esprits se sont exprimés, des voix s’étaient faites entendre dans le respect de la liberté d’opinion , de la liberté d’expression, définissant ce qu’est une vitalité démocratique.
Dès les premières heures de l’adoption de la nouvelle Constitution par le Parlement, suite à une initiative d’un groupe de Députés en date du 26 décembre 2023, des politiques et acteurs de la société civile étaient montés au créneau pour donner du vent, même ceux qui se résumeraient à l’ensemble de leurs militants. Chacun s’est prononcé. Chacun a donné sa lecture de la situation. Chacun s’est époumonné. Ils ont tous, à leur degré différent, fait part de leurs inquiétudes et bien évidemment de leurs souhaits, de leurs appréhensions face à cette désormais nouvelle Loi constitutionnelle où le Président du Conseil des Ministres devra désormais être élu par un suffrage universel indirect, c’est-à-dire par la majorité parlementaire sans débats au Parlement, et le Président de la République par le Parlement et le Sénat réunis, toujours au sein de la majorité parlementaire.
Des cris entendus et appréciés par le Chef de l’Etat,
Suite donc aux réactions de quelques politiques et acteurs de la Société civile soutenus par les Evêques du Togo, le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a demandé à l’Assemblée nationale de procéder à une deuxième lecture de la loi adoptée en vue de prendre en compte toutes les critiques et enrichissements exprimés par les couches de la société. La sagesse enseignée une fois encore par le Chef de l’Etat visait à s’assurer du respect du processus démocratique. et à démontrer montre une volonté d’inclusivité et de prise en compte de diverses perspectives, avant la finalisation du texte. Autrement dit, pour s’assurer de sa qualité, de sa pertinence et de son acceptabilité. Une preuve d’ouverture et de prudence législative.
Faure Gnassingbé tient compte des réactions exprimées dans l’opinion publique
Outre le fait de demander à l’Assemblée nationale une deuxième lecture de la loi adoptée pour une meilleure prise en compte de l’essentiel des réactions exprimées dans l’opinion publique, Faure Gnassingbé est allé encore loin hier en engageant le Bureau du Parlement d’entreprendre de larges consultations avec toutes les parties prenantes de la vie nationale sans exception. Un exercice que fera dans les prochains jours le Bureau du Parlement en invitant les acteurs politiques, religieux et ceux de la société civile afin de recueillir leurs enrichissements dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif. Une autre preuve que l’unité et d la concorde nationales sont une préoccupation de Faure Gnassingbé.
Fabre et son éternel concert party
Jean Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC-Opposition) a réagi à chaud à l’idée d’un léger réaménagement exprimé par le Gouvernement avant hier en fin d’après-midi, à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale en vue des Législatives et Régionales du 20 Avril 2024.
Avec sa verve qu’on lui connait et surtout allant dans tous les sens, Jean Pierre Fabre a encore animé un concert party politique.
« Ils croient qu’ils peuvent faire dans la provocation tout le temps. Déjà, ce n’était pas le 20 Avril. Il y avait eu un premier report et maintenant, ils disent qu’il y aura un léger report. Et pourquoi, ils ne parlent pas de date » s’est interrogé le président de l’ANC au micro de nos confrères de Togoscoop.tg. Avant de poursuivre : « Ils ont violé les lois, violé la constitution… Mais on ne peut jamais accepter leur texte là. Je crois qu’il ne faut pas s’amuser » a-t-il vociféré toujours au micro de Togoscoop.tg
Pour une réaction à chaud, s’en était vraiment une. Sauf que ça a été dans tous les sens. Et le commun des mortels comprend aisément, pour celui qui sait lire entre les lignes, que le président de l’ANC ne sait plus où donner de la tête en ce sens que les prochaines consultations politiques sous l’égide de l’Assemblée nationale risquent de le faire découvrir au grand jour. Aurait-il réellement des contributions à faire pour enrichir le texte voté par le Parlement ? Ou s’agirait-il simplement de vociférations de quartiers ? Jean Pierre Fabre aura-t-il le courage de se présenter devant les Représentants du Parlement, qu’il a passé tout son temps à décrédibiliser, pour argumenter quoi que ce soit ? Ne ferait-il pas une fuite en avant puisqu’il aurait affirmé selon nos confrères de Togoscoop.tg que « ce n’est pas le rôle de l’Assemblée nationale d’engager de larges consultations avec toutes les parties prenantes » ?
« C’est un débat que le pouvoir doit ouvrir avant même de faire ce qu’ils sont en train de faire là. Ça doit être un débat dans le pays et ce ne sera pas à l’Assemblée nationale » avait ajouté Jean Pierre Fabre toujours à Togoscoop.tg .
N’est-ce pas un faux fuyant pour le président de l’Alliance nationale pour le changement pour ne pas répondre à la prochaine invitation de l’Assemblée nationale, ceci dans le cadre des larges consultations politiques ?
Il faut rappeler qu’un refus de Jean Pierre Fabre et de son parti de se présenter devant l’Assemblée nationale n’étonnera personne puisqu’ils ont toujours brillé par leur absence là où les décisions se prennent. Autre questionnement : Jean Pierre Fabre et son parti auraient-il les éléments convaincants nécessaires pour soutenir leurs nombreuses sorties politiques bruyantes ?
Somme toute, les diverses réactions des acteurs sociopolitiques témoignent de la vitalité de la démocratie togolaise. Une jeune démocratie vivante qui offre toutes les opportunités à ses acteurs de se prononcer sur tous les sujets touchant à la vie de la Nation, de se voir considérer dans l’expression de leurs opinions et surtout de bénéficier d’une disponibilité d’écoute du Chef de l’Etat à tous points de vue.
Crédo TETTEH