Le Mémorandum du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) rendu public au cours d’une conférence de presse la semaine dernière n’est pas du goût de Gerry Komandéga Taama, le président du Nouvel engagement togolais (NET).
Au cours d’une intervention radio, fin semaine dernière, en réaction au Mémorandum, l’ancien officier des Forces armées togolaises (FAT) reconverti en politique, voit dans cette initiative de ses anciens amis du même bord politique, une manière “d’infantiliser le peuple togolais”. Mais, l’ire de Gerry Taama ne s’arrête pas là. Il va plus loin en recadrant les choses en ces mots : ” Les irrégularités qui ont été observées lors du scrutin, ne sont pas de nature à inverser les résultats officiels de cette élection. L’opposition a une occasion aujourd’hui de mettre le peuple togolais devant ses responsabilités. Les gens se disent opposants et ils vont dans les urnes voter le pouvoir en disant que c’est les autres qui ont voté. C’est l’occasion de dire au peuple togolais d’assumer ses responsabilités pour avoir voté le pouvoir à 60% “.
Il observe par ailleurs que continuer de soutenir l’hypothèse de fraudes, c’est enlever au peuple togolais sa responsabilité dans la victoire de Faure Gnassingbé.
Si le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), dont le candidat Faure Gnassingbé a remporté l’élection, n’a pas encore réagi à ce mémorandum du CAP, le NET estime d’ores et déjà qu’ ” Il serait plus loisible de nous montrer bureau de vote par bureau de vote les preuves de bourrages et de fraudes. Sur les résultats des 42 Commissions électorales locales indépendantes (CELI), c’est seulement dans la CELI de Kara que tous les représentants de partis politiques n’ont pas signé les procès-verbaux à l’issue du vote. Dans les bureaux de vote, il y a seulement 7 CELI où il y avait des problèmes parfois à cause d’un ou de deux bureaux de vote “.
Quoi qu’il en soit, pour résister et subir de plein fouet l’ire du NET et de bien d’autres partis d’opposition – Santé du Peuple – demandait déjà avant la publication du Mémorandum à Fabre de rompre avec cette revendication – le CAP aura à travailler fort encore et encore pour convaincre et persuader de la véracité de toutes ses hypothèses de fraudes. Or, la page de cette élection présidentielle est tournée, le temps avance et le chantier politique demande de travailler à relever d’autres défis qui deviennent urgents.
L’enjeu des élections locales, les réformes politiques, etc. S’il faut toujours travailler de façon combinée à crier aux fraudes et avancer sur ces chantiers politiques non moins importants, le CAP 2015 n’est pas alors sorti de l’auberge.
Source : TogoMatin N°015 du 17 Août 2015