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21 novembre 2024
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Politique / Nouveau dialogue Inter togolais : ET MAINTENANT !

Georges Aîdam de l'UNIR et Patrick Banku Lawson de l'ANC/CST
Georges Aîdam de l’UNIR et Patrick Banku Lawson de l’ANC/CST

Le Togo a de ceci de particulier que ce qui est anodin en Politique est vu comme un évènement majeur qui fait le buzz dans la presse et suscite le débat dans l’opinion. La poignée de main entre Faure Gnassingbé et Jean-Pierre Fabre, si elle a le mérite d’une portée historique car les deux hommes ne sont jamais rencontré officiellement, ne reste qu’une rencontres entre deux hommes politiques du Togo et qui se soucient du devenir de la nation togolaise…
Au-delà de cette rencontre et après avoir exprimé au Premier Ministre leurs souhaits quant au lieu où se feront les discussions sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles, que feront les partis de l’opposition qui estiment qu’il faut un nouveau cadre de discussion au lieu de l’Assemblée Nationale comme le souhaite le Président de la République ?

Le beurre et l’argent du beurre
Une attitude intelligente et raisonnable des partis de l’opposition aurait été de prendre le chef de l’Etat au mot et de négocier sur ce point c’est-à-dire, que le lieu des discussions soit l’Assemblée Nationale avec des garanties formelles que lesdites reformes se feront effectivement sans un blocage de la majorité parlementaire UNIR. Faure Gnassingbé étant le Président du parti UNIR, connaissant les habitudes de la maison, il serait très difficile aux députés UNIR d’aller à l’encontre des indications qui seront données par le parti.
Si les négociations ont été bien menées en amont par l’opposition, la balle ne serait que dans le camp de Faure Gnassingbé puisqu’en ce moment-là, il mettra sa crédibilité en jeu aux yeux de l’opinion nationale et de la communauté internationale. Même si le pouvoir ne donnera pas tout et tout de suite, il serait impensable que le chef de l’Etat et UNIR ne lâche pas du lest avant la présidentielle de 2015. Seulement voilà, l’ANC et certains de ses amis veulent le beurre et l’argent qui y va avec.
Une fois encore, l’opposition passe à côté de la plaque et va encore rater une occasion de permettre à ce pays de progresser et d’amorcer son développement dans la paix et la quiétude. S’il arrive que le Premier Ministre convoque de nouveau les parties à ce dialogue, les débats vont tourner d’abord sur le cadre approprié pour les réformes. Chacun connait la position de l’autre : L’Assemblée pour le chef de l’Etat et la majorité parlementaire UNIR et un nouveau cadre de discussion pour le chef de file de l’opposition et son parti ANC.
On peut aisément deviner que les acteurs vont perdre beaucoup de temps pour en discuter et l’histoire récente du pays nous apprend que dans de telle situation, aucune partie au dialogue ne cèdera. Les propos que les uns et les autres tiennent après leur rencontre avec le Premier Ministre depuis quelques semaines n’ont pas varié d’un iota de ce qu’ils disaient auparavant.

Le nouveau dialogue déjà plombé
Tous les indicateurs indiquent que ce nouveau dialogue souhaité par l’opposition aura du plomb dans l’aile compte tenu de tout ce qui a été déjà souligné. On ne voit pas par quelle alchimie, deux positions diamétralement opposées peuvent finalement s’accorder. A moins qu’une partie ne décide, on ne sait au nom de quel esprit républicain ou patriotique, d’abandonner ses revendications au profit de l’adversaire. La posture de ces deux protagonistes ayant été connue, il ne faudra pas non plus ignorer les points de vues des formations politiques comme l’UFC, et la CPP qui elles aussi, mettent leur grain de sel dans l’histoire.
Entre l’UFC qui demande à ce que les conclusions du CPDC rénové soient améliorées et la CPP qui penche plutôt pour l’Assemblée Nationale, on est loin de voir le bout du tunnel dans cette affaire. Si le gouvernement devra associer par la suite d’autres partis extra parlementaires et des associations de la société civile avec leurs visions, opinions et exigences, le peuple risque d’attendre longtemps, très longtemps.

Faure Gnassingbé doit prendre ses responsabilités
Etre président d’un pays comme le Togo ne doit pas être une mince affaire. On imagine les migraines et autres malaises dont souffrirait le Président de la République par moment pour essayer de comprendre les comportements de certains de ces concitoyens, notamment Jean-Pierre Fabre et les autres qui caressent le rêve de prendre la place du calife.
Mais dans cette affaire de cadre de discussion pour les réformes institutionnelles et constitutionnelles, le chef de l’état doit rester ferme sur sa position. Juste pour deux raisons.
Primo : un Président de la République ne doit avoir qu’une et une seule parole. C’est de cette façon que le peuple peut croire aux promesses,  qui lui sont faites et aux engagements  qu’il a pris. Que pensera la population du Président de la République si celui dit une chose aujourd’hui et revient là-dessus demain. Ça s’appelle de l’inconstance. Ceci n’est pas une vertu surtout quand on est à la tête d’un pays.
Deuxio : Quand bien même le Chef de l’Etat envisagerait, compte tenu de l’intérêt national, de donner suite à la demande de l’ANC, on imagine déjà les discours enflammés le samedi à la plage et les slogans du genre” Eyé n’toè signé démission !”. Faure Gnassingbé apparaîtra comme le dindon de la farce et sera la risée des militants de l’ANC qui saisiront cette occasion pour bomber le torse et montrer leur muscle de l’avant-bras en disant qu’ils ont eu le dessus sur Faure Gnassingbé et qui a reculé devant Jean-Pierre Fabre, leur héros. Pour le moment,  les militants de l’ANC et leur supposé héros ne méritent pas un tel cadeau.
Tous à l’Assemblée Nationale pour les réformes. Celui qui n’en est pas capable reste à sa place.
Ali Samba

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