Le fait est rare pour le souligner, le front social s’est apaisé depuis quelques mois au Togo. Le personnel de santé et les enseignants qui, durant l’année 2012 et 2013 étaient sur le front des revendications ne se font plus entendre. Quand bien même, toutes leurs demandes n’ont pas été satisfaites, ils se sont quand même contentés de l’essentiel en attendant le règlement des autres points en suspens.
C’est aussi le même constat du côté de la synergie des travailleurs du Togo qui avait porté à bras le corps, les revendications des travailleurs de la fonction publique et qui s’en est sorti avec quelques résultats non négligents pour les fonctionnaires du pays. Cette accalmie constatée sur le front social est à mettre à l’actif des syndicats des travailleurs mais aussi du gouvernement qui a en effet pris conscience de la réalité des problèmes et des souffrances de cette frange de la population togolaise souvent les moins nanties.
Cependant, il ne faut pas trop tôt crier victoire car le feu couve toujours sous les cendres. L’union des syndicats de l’éducation ronge déjà son frein quant aux promesses du ministre de l’éducation de boucler les discussions au plus tard fin Mars.
De source proche des enseignants, il semble que le ministre veut rebrousser chemin, ce qui risque d’embraser le milieu de l’éducation en ce moment où les examens de fin d’années se préparent. Il est impérieux que le chef de l’état règle au mieux cette situation pour que l’année scolaire s’achève autrement qu’elle n’a commencé. Car, personne ne gagnerait à retrouver encore les enfants dans les rues parce que les enseignants seraient en grève.
Apaisement sur le front politique
La poignée de main entre Faure Gnassingbé et Jean-Pierre Fabre le 05 Mars dernier a le mérite de décrisper l’atmosphère politique et de susciter les espoirs pour un lendemain meilleur pour le pays. Il semble qu’au niveau de tous les états-majors des partis politiques, on ait compris la leçon du dialogue plutôt que la posture du jusqu’au-boutiste qu’adoptaient certains.
A part quelques énergumènes qui ne comprennent pas que la situation politique évolue, l’apaisement semble être le leitmotiv de tout le monde actuellement. Il faut que cette situation perdure avant, pendant et après la présidentielle de 2015.
Il est vrai que beaucoup retiennent leur souffle et se demande comment cette période va être gérer par le pouvoir et l’opposition. Le Premier Ministre à qui le président de la République a confié la suite des discussions sur l’ouverture ou non d’un nouveau cadre de discussion doit avoir le doigté nécessaire pour mener à bien cette entreprise hautement sensible pour que toutes les parties puissent s’en tirer à bon compte.
Les questions fondamentales sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles doivent être abordées de façon courageuse par Arthème Awumey-Zunu. De la gestion de ce nouveau dialogue inter togolais, dépendra la situation qui va prévaloir avant l’élection présidentielle de 2015.
Saisir la balle au bond
Il est aussi important que les partis politiques mettent de l’eau dans leur vin. Ce nouveau dialogue doit être considéré par tous comme un nouveau départ. Ils doivent avoir à l’esprit le bonheur du peuple togolais qui n’a que trop souffert des antagonismes des partis politiques. On entend dire par ci, par là de recourir au consensus. Mais alors, il faudrait que les éternels frondeurs, ceux qui posent des préalables avant toute discussion ou qui récusent la présence de certains partis à la table de négociation révisent leur position.
Si tout le monde est conscient que c’est le bonheur du peuple qui doit prévaloir d’abord et que chacun doit œuvrer à son aboutissement, il faudra nécessairement du courage un et sursaut d’orgueil patriotique aux différents protagonistes de la scène politique pour y arriver. Le peuple les y convient. Lors de l’adoption de la loi fondamentale en Tunisie, tous ceux qui étaient au parlement ont spontanément entonné l’hymne national pour signifier que la Terre de leur pays passe d’abord avant toute considération partisane.
Beaucoup ont pleuré parce que la scène était émouvante et historique. Les Togolais peuvent le faire aussi. De même, L’ANC et UNIR en sont capables, pourvu qu’ils aient toujours dans le rétroviseur, la terre de nos aïeux, l’or de l’humanité.
Ali SAMBA