Décidément, les politiques togolais ont un incroyable talent. Ils disent une chose, font le contraire et se dédisent à chaque fois. Ce qui est surprenant et triste, ils n’apprennent jamais de leurs erreurs et jettent toujours le tort sur les autres. Ils sont prompts à toujours diaboliser leurs adversaires politiques et, surtout, à essayer de cacher le soleil par leurs mains.
Sous d’autres cieux, l’on pourrait être tenté d’affirmer que le peuple togolais est malade de ses hommes politiques de l’opposition. Ils ne savent pas en réalité ce qu’ils recherchent. L’essentiel pour eux, c’est d’exister sur le terrain et profiter des avantages et commodités. C’est devenu une profession même pour certains. Ils en font un plan de carrière.

La DMP et l’ANC dans un mélange de genres
Avec les dernières sorties politiques des responsables de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) et l’Alliance nationale pour le changement (ANC), concernant les prochaines élections municipales, moult observateurs et même militants convaincus se sont posés assez de questions. Qu’est-ce qui justifierait cette volte-face de leurs leaders ? N’est-ce pas eux, il y a encore quelques semaines qui avaient refusé de participer aux élections sénatoriales sous prétexte qu’ils contestent la cinquième République ?
La question préalable à laquelle ils doivent répondre avant tout est de savoir, selon eux, sous quelle Constitution, les prochaines municipales seront organisées. Plus précisément sous quelle République ? la Cinquième ou la quatrième désuète ?
Pour ce qui est de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Isabelle Améganvi, vice-présidente et adjointe au maire de la commune Golfe 4, a justifié cette décision par le travail accompli par le parti dans les municipalités qu’il administre depuis 2019.
Un début d’argumentation pour cacher les incohérences de vues, s’il est vrai aujourd’hui qu’on pense capitaliser les efforts de l’ANC dans la gouvernance de quelques communes. Comment et pourquoi ne pas utiliser ses bénéficies pour participer aux dernières sénatoriales alors ? A lire entre les lignes, on comprend mieux aujourd’hui que le parti ANC de Jean-Pierre Fabre a considérablement perdu de son poids politique et de ses véritables ressources humaines. La contradiction étant presqu’interdit au sein du parti Orange si ce n’est suivre rien que les orientations du président et de quelques-uns de ses proches. Autrement, on te montre très vite la porte de sortie ou on annonce ta radiation parce que voulant autrement raisonner.
“Loin de nous jeter des fleurs, nous pensons avoir fait de notre mieux dans l’exercice des responsabilités que la loi sur la décentralisation nous confère. Il revient à la population de nous juger lors des prochaines élections municipales”, s’est extasiée Isabelle Améganvi, histoire d’amadouer les esprits faibles et sortir un peu la tête de l’eau.
Si aujourd’hui, le parti Orange accepte de s’impliquer dans la gestion municipale, pourquoi refuser alors de siéger à l’Assemblée nationale et de participer au processus de création du Sénat, si tant est que tout se fait et se fera sous la cinquième République ? N’est-ce pas une incongruité servie allègrement à l’opinion et aux militants qui doivent être mélangés normalement ? Bien curieuse conception de la démocratie de la part de l’ANC, sommes-nous tentés d’affirmer.
Autre aspect qui semble échapper à l’ANC, c’est l’affirmation ou la présence sur le terrain politique d’autres forces politiques qui n’ont pas fait du boycott systématique leur bâton de pèlerin. Il faut que l’ANC sache que les sièges municipaux seront âprement disputés dans leur propre fief par d’autres forces en présence. Ce qui va induire une part belle au parti au pouvoir qui a déjà par le passé démontré qu’il peut faire plus de progressions même dans les girons de l’opposition radicale. Que restera-t-il donc à l’ANC concrètement ?
Jean-Pierre Fabre pourrait-il s’égosiller de conserver ses sièges municipaux dans le Golfe 4 et espérer encore en être le Maire ? Les choses seront plus compliquées pour l’Alliance nationale pour le changement, avouons-le.
La DMP, une dynamique bizarre et inconstante
Est-ce les malédictions du parricide qui mélangeraient les esprits des premiers responsables de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) ? Nous savons tous, que pour se donner vie au sein de ce regroupement d’opportunistes, la DMP a commis, à son bon vouloir, le parricide sur la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK).

Dame Brigitte Adjamagbo, sieur Gérard Adja et compagnie ont volontairement commis ce parricide qui semble aujourd’hui être une désorientation ou une malédiction qui ne dit pas son nom sur eux tous. Ils se perdent à tous les niveaux et ne font que du surplace politique. Les incompréhensions internes, même si les responsables s’évertuent à les cacher, sont d’actualité au sein de cette dynamique. Il se pose, selon nos informations, un véritable problème de leadership au sein de la DMP. Certains auraient soutenus que dame Adjamagbo siégeant au parlement devrait laisser le poste de coordination à une autre personne. Un avis semble-t-il non partagé totalement par cette dernière qui joue au chronomètre, en déplaçant les enjeux. Ce faisant, de l’avis d’un observateur, elle ne ferait que reporter l’échéance car tout n’est pas rose et à la quiétude au sein de leur dynamique. Les séquelles des dernières élections législatives et sénatoriales côtoient encore le quotidien de la DMP.
A écouter le sieur Gérard Adja, l’un des responsables de la DMP sur une radio privée de Lomé, affirmer que les élections municipales à venir sont une opportunité pour renforcer la gouvernance locale, indépendamment des tensions politiques, on se demande si ce dernier est conséquent envers lui-même ? Les Sénatoriales ne sont pas importantes dans la gouvernance du pays ? Pourquoi avoir fait le choix de boycotter les sénatoriales et de privilégier les locales subitement ? il y aurait beaucoup de non-dits au sein de la DMP.
Le manque de sérieux chez certains leaders politiques, dits de l’opposition saute aux yeux. On peut dire que c’est dans leurs gènes et chromosomes que de souffler le chaud et le froid. On s’y plairait à tel enseigne qu’on veuille encore et toujours flouer l’opinion. Comment comprendre cette volonté du sieur Gérard Adja de vouloir se dédouaner en faisant un lien subit entre la Constitution de 1992 qui n’est plus d’actualité, et celle du 6 Mai 2024, qui est en vigueur et qui dirige tout ?
” Certains peuvent penser qu’ils iront à ces élections sous la Ve République alors que d’autres considéreront qu’ils sont dans la logique de la Constitution de 1992 “, a déclaré Gérard Adja sans honte, insinuant les divergences d’interprétation du cadre juridique actuel.
Pourquoi ne pas avoir le courage de dire à l’opinion clairement les choses ? Le Togo est dans la cinquième République depuis. Un régime parlementaire avec des textes et Lois qui seront toujours arrimés à la Constitution du 6 Mai 2024, qu’on le veuille ou non. Est-ce de la malhonnêteté intellectuelle ou de la roublardise politique ? La question vaut d’être posée.
La volonté de participation de la DMP aux municipales à venir est une contradiction, compte tenu de son opposition à la réforme constitutionnelle qui a instauré la Ve République. Comment justifier donc sa non-participation aux sénatoriales du 15 Février dernier ?
De regroupement en regroupement, le plan de carrière politique de Dame Brigitte Adjamagbo
Depuis un moment, et précisément après les Législatives d’avril 2024, il se fait une demande à l’interne de la DMP d’avoir un nouveau coordinateur, du moment où dame Brigitte Adjamagbo est désormais au Parlement. Malgré le fait que le sujet ait fait l’objet de plusieurs préoccupations, les lignes n’ont pas tant bougé. Dame Brigitte tient toujours les câbles de la DMP et l’assimilerait peut-être à son parti, la CPDA, qui est devenue un cadavre politique ambulant qu’on évoque au goût des saisons.
L’arrivée de dame Adjamagbo à la tête de la CDPA ressemble à une saison morte ou à l’expression d’une obscurité politique pour ce grand parti politique jadis avec les professeurs Léopold Gnininvi et Martin Aduayom. Est-ce pour cette raison qu’il est manifeste l’incapacité de dame Brigitte à gérer le parti et à le faire grandir encore plus qui justifierait sa propension à se contenter des coordinations des regroupements politiques périodiques ?
Aujourd’hui, il se pose avec acuité la nécessité de renouveler la classe politique de l’opposition et surtout ses leaderships. On dirait que les acteurs sont tellement épuisés que c’est de la navigation à vue depuis un bon moment. On se préfère, au détriment des aspirations profondes du Peuple togolais qu’on prétend défendre.
Crédo TETTEH